
Q'en est-il des beaux-parents aujourd'hui. Ils sont de plus en plus nombreux. Souhaitent-ils jouer un rôle éducatif dans la famille recomposée ? Sont-ils ces parents supplétifs qu’on imagine ? Ils nous répondent dans les pages qui suivent.
Rappelez-vous. La Ligue des familles a lancé un premier baromètre sur les parents d’aujourd’hui avec l’aide de l’institut de sondage d’opinions Dedicated. 1 500 Belges francophones qui ont au moins un enfant âgé de 1 jour à 25 ans ont été interrogés. Cet échantillon, représentatif de la population de Bruxelles et de la Wallonie, comprend 60 % de femmes et 40 % d’hommes. Parmi les dix thématiques abordées (dont la crèche et l’école ont déjà été présentées dans le Ligueur du 18 novembre), celles des beaux-parents, symboles des nouveaux modes de vie que sont les familles recomposées.
Combien sont-ils, ces beaux-parents ? L’enquête nous dit qu’il y a 15 % de familles recomposées qui côtoient 25 % de familles monoparentales (dont un certain nombre deviendront à leur tour familles recomposées !) et 60 % de familles dites classiques, dont 48 % sont mariées. Cette mosaïque familiale présentée, revenons à nos beaux-parents. Comment trouvent-ils et vivent-ils leur place au sein de leur nouvelle tribu ?
Droits et devoirs : pas trop !
Que nous disent ces chiffres ? Décidément, l’aventure familiale n’est pas toujours simple à assumer, surtout pour des beaux-parents assis parfois entre deux chaises. C’est sans doute pour cela qu’ils sont un certain nombre à ne pas souhaiter plus de droits et de devoirs parce que, comme le sous-entend un de nos nombreux parents-témoins, la rencontre avec sa compagne est une histoire de passion, pas un rêve familial.Il n’empêche que plus de la moitié des beaux-parents se disent quand même frustrés de ne pas s’occuper davantage de l’enfant de l’autre. Et le désir de s’investir davantage les tarauderait. Mais comme souvent, entre le désir et la réalité, il y a un gouffre : beaucoup de beaux-parents, et particulièrement les belles-mères, disent ne pas être impliqués dans l’éducation des beaux-enfants.
Alors, l’idée d’un statut officiel qui légitimerait le beau-parent leur sourit-elle ? Les avis sont partagés. Plus étonnant, plus d’un tiers des beaux-pères et belles-mères interrogés sont sans avis ou refusent de répondre. Il est peut-être nécessaire de les informer davantage sur ce que serait un tel statut et à quoi il pourrait servir. Informer également sur le fait qu’un statut ne signifierait pas un passage obligé pour tous les beaux-parents. Il pourrait être facultatif.
Derrière ces chiffres se cachent plein d’histoires d’hommes et de femmes. À ces histoires, nous avons voulu donner toute la place qu’elles méritent en passant la parole à des parents et des beaux-parents de tous horizons. Ces témoignages en disent souvent bien plus long que n’importe quel commentaire sociologique.
Mais les récits de vie ne suffisent pas à changer l’organisation d’une société. Par contre, ils orientent notre service d’études pour peaufiner des revendications en politique familiale. Le Ligueur vous les énumère dans ce dossier.
Rendez-vous
- Prochaine thématique : la gestion du temps, dans le Ligueur du 13 janvier 2016.
- Ce premier baromètre est le début d’une longue suite d’enquêtes qui pourront ainsi suivre au plus près l’évolution des conditions de vie des parents.