Développement de l'enfant

De 1 jour à 1 an et + : l’éveil des sens

Jouer est fondamental à tout âge, mais particulièrement à l’âge du tout-petit. Grâce à l’action du jeu, que ce soit avec ses mains ou celles de ses parents, avec le hochet bien connu, avec ses bras, ses jambes, sa gorge aussi qui émet des sons… il s’ouvre sur le monde. Exploration de ces petits miracles quotidiens.

Sylvie Van Lint, chercheuse en sciences de l’éducation (ULB) :

Le plaisir de la répétition

Chez le tout-petit, le jeu est essentiellement sensoriel. Tout est propice à développer ses sens qui s’éveillent : les voix, celle de maman et de papa, leurs caresses qui sont différentes et que bébé apprend d’ailleurs vite à distinguer, mais aussi les bruits, les lumières, les matières, le froid ou le vent.
Très vite, bébé va se rendre compte que certaines choses lui font davantage plaisir que d’autres : il va les reproduire, faire et refaire ce qui lui procure du bien-être car le jeu, ce n’est que cela finalement.
En plus d’explorer son corps, bébé découvre aussi la communication et les interactions. D’où l’importance pour les parents d’être pleinement disponibles à certains moments pour être tout à lui, mais aussi d’instaurer une série de rendez-vous tels des rituels : la même comptine en partant à la crèche, la même mimique quand papa (ou maman) rentre à la maison, le même jouet dans le bain. Pourvu qu’ils ne soient pas trop contraignants pour les parents, ces petits rituels vont rassurer l’enfant, mais c’est aussi, l’air de rien, une première rencontre avec les règles.

« Dès que ses grands frères rentrent de l’école, Arthur s’agite, fait bouger ses bras et ses jambes comme si tout son corps vibrait de bonheur. Il les reconnaît évidemment, il sait aussi qu’ils vont venir jouer avec lui, que la maison va s’agiter aussi et il aime ça. Et lorsqu’il se met à pleurer, les grands savent directement ce qui peut le calmer : son doudou, la tutute ou tel ou tel jouet. Rien à faire, ils sont plus doués que moi pour ça. »
Laurence, maman d’Arthur, 5 mois, et belle-mère d’Igor et Vladimir, 6 et 8 ans

« Lorsque mon petit-fils était bébé et qu’il pleurait, je sortais dans le jardin pour lui montrer les feuilles des arbres qui étaient caressées par le vent et cela l’apaisait. Aujourd’hui, Gabriel aime toujours beaucoup jouer dans la forêt : il grimpe sur les troncs tombés à terre, invente des objets avec des bouts de bois. Est-ce que cela a un lien avec ce que j’ai voulu lui transmettre ? Je n’en sais rien, mais j’ai décidé que oui. »
Claire, grand-mère de Gabriel, 7 ans

En pratique, que faire ?

Vive les courses. Embarquez votre tout-petit au (super)marché pour qu’il profite du flot de sons, de lumières, d’odeurs, de couleurs tout en étant bien installé dans sa poussette. Racontez-lui ce que vous mettez dans le charriot. Partagez aussi vos sensations pour que les siennes s’éveillent davantage en lui disant, par exemple : « J’ai un peu froid car je viens d’ouvrir le frigo ».

Feuilleter un livre. Votre petit sur les genoux, proposez-lui un livre pour le plaisir d’abord d’être ensemble et de regarder tourner les pages. La découverte de l’histoire en soi viendra plus tard. Si vous n’avez pas de livre, inventez une histoire et pour mimer les pages que l’on tourne, utilisez vos mains que vous ouvrez et fermez en alternance.

Doudou si doux. S’il a jeté son dévolu sur un doudou plutôt que sur un autre, c’est sans doute parce que la matière ou même l’étiquette lui est agréable. Pour augmenter ce plaisir, proposez-lui d’autres peluches ou tissus qui offrent de nouvelles sensations quand il les frotte contre sa peau. Même chose avec les petits jouets qui font du bruit.

Tendre tête-à-tête. La table à langer est un lieu propice pour instaurer une série de rituels : chansonnettes, massage des pieds et autres chatouilles dans le cou…

Jeux de mains. Autre rituel facile à mettre en place avec ses mains ou tout autre objet qui fait l’affaire (un lange, par exemple) : le fameux « coucou ». Avec ce jeu répétitif à souhait qui sous-entend « Je suis là », « Je ne suis plus là », le bébé découvre progressivement que les choses continuent à exister même s’il ne les voit pas.

Première balançoire. Vers 3-4 mois, l’enfant se sent bien dans son relax où il peut retrouver le mouvement in utero en bougeant ses jambes d’abord, son corps ensuite pour se balancer. Attention : n’oubliez pas de bien l’attacher car le petit commence à être vif à cet âge.

À quatre pattes. Invitez votre enfant à passer dans un tunnel en tissu (en vente en magasin ou à faire soi-même en posant un simple drap sur une chaise) et à découvrir une nouvelle sensation, celle d’être confiné à l’étroit.



A. T.

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