Vie pratique

Dorothée et Savin sont les parents d’une fille de 20 ans et de jumeaux de 23 ans. Les revenus limités du couple – pour des raisons de santé, Dorothée ne travaille pas - leur ont permis d’accéder à un logement social à Molenbeek, mais ce dernier devenait trop petit pour une famille de cinq personnes. Les enfants ont grandi, le besoin d’espace aussi.
Sans garantie d’accéder à un bien plus grand et au vu de la liste d’attente pour des logements sociaux, le couple se met en quête d’une solution alternative. Il découvre le CLTB (Community Land Trust Bruxelles). Cette association propose aux candidat·e·s à faibles revenus d’accéder à la propriété en ne payant que le logement en lui-même, le terrain restant, lui, la propriété de la communauté CLTB. Cette formule permet d’acheter un bien à un prix environ 40 % moins cher que le marché.
En 2012, Dorothée et Savin introduisent une demande et intègrent le projet « Le Nid », qui prend beaucoup de retard. En 2019, la famille peut réellement intégrer un des sept appartements aménagés dans un bâtiment acquis par le CLTB à une paroisse anderlechtoise.
Acheter le bien mais pas le sol
L’appartement trois chambres revient à 147 000 euros. Le couple contracte un prêt auprès du Fonds du logement et rembourse des mensualités de 695 € sur une durée de vingt-cinq ans. Dorothée n’avait pas prévu d’être propriétaire. Elle recherchait un logement plus grand pour sa famille. Mais, accéder à un bien plus spacieux et en devenir la détentrice a été un grand soulagement pour elle. Aucun risque d’être mise à la porte, fini, les listes d’attente, la famille va enfin en profiter.
Cette acquisition ne s’est pas faite sans mal pour autant, il aura fallu sept ans entre les prémices du projet et l’installation effective, c’est dire si la patience de la maman a été mise à rude épreuve. « Quelle joie de pouvoir loger sa famille convenablement. Quitter mon pays natal, le Burundi, a été un déchirement pour moi. Nous sommes passés d’une situation financière confortable avec une belle villa à un logement social tout petit. Cela a été la double peine pour mon mari et moi. Le projet CLT s’est avéré une solution à notre problème, mais il a fallu se montrer patients et aussi apprendre la patience à nos enfants ».
Clémentine Rasquin