Vie pratique

En commun

Si on ne s’arrête qu’à vos témoignages, le mode de déplacement qui vous enchante le moins pour vos enfants, ce sont les transports en commun. Un peu par peur de l’insécurité (davantage depuis les attentats) côté ville, par peur des distances côté campagne. Et le grand contraste, c’est que vos enfants, eux, ont l’air d’en tirer un certain plaisir. Le sentiment de liberté, peut-être…

La campagne… sans voiture

« Vu les aménagements, deux solutions chez nous : la voiture ou le train. Soit deux petites stations. Et l’école est à côté de la gare. En plus, c’est sur le trajet de mon boulot. Et c’est incroyablement pratique. Je conduis donc mon petit tous les matins, c’est un temps rien qu’à nous. Comme je l’ai vécu avec mes deux aînés, avant qu’ils ne soient en âge de prendre le train seuls et préférer les copains. C’est un moment très chouette. Tout le monde se connaît, se salue, fait attention aux autres. C’est là où mes fils m’ont révélé le plus sur eux-mêmes. Et en plus, ça ne me coûte pas grand-chose vu que j’ai trois enfants, que je prends un abonnement annuel sur une zone de moins de 3 km. » (Voir encadré)
Ida, maman de trois enfants de 8, 12 et 16 ans 

Une honte

« Alors là, non. Stop à la propagande type : oui, notre réseau est le plus dense, les contrôleurs sont sympas, etc. Tous les jours, je me tape Namur-Bruxelles aller-retour avec mes gosses. Nous devenons fous. Quand ils ne sont pas en grève, les trains sont en retard, trop petits, inconfortables, vétustes, les gens sont malpolis. On est mal renseignés sur les horaires. Je réalise à quel point j’impose, chaque jour, quelque chose d’horrible à mes enfants, juste pour qu’ils restent avec leurs copains de Bruxelles. Ça nous pèse tellement aux uns et aux autres que l’on pense même à quitter notre belle ville de Namur pour fuir la SNCB et rouler sur les rails de l’indifférence, comme on dit. »
Francine, maman de deux enfants de 9 et 14 ans 

Des bouts de vie

« Roh, je culpabilise, mais on n’a pas le choix : le tram surpeuplé dans le centre, les mecs désorientés qui montent dès le matin avec une cannette de bière à la main, les trop nombreuses incivilités, les vieux cochons qui reluquent les petites jeunes filles, ce n’est pas ce que j’avais rêvé pour ma fille. Mais elle, elle le voit autrement. Elle dit qu’il se passe toujours quelque chose d’inattendu. Que l’on apprend beaucoup en observant. Qu’elle aime voir le quotidien des gens qu’elle croise tous les matins. Que parfois s’échangent des sourires. Qu’elle lit par-dessus l’épaule du voisin des bouts de livres, des bouts de films, des bouts de vie. Il faut peut-être savoir poétiser son contexte pour parfois le supporter… »
Vincent, papa d’une fille de 16 ans

Notre moment

« Bien sûr que je préférerais aller à l’école en moto ou j’sais pas quoi. Mais le tram, au moins, on est tranquille avec les potes, on se raconte ce qu’on a vu le soir, on parle de foot, des filles. C’est notre moment. Moi, j’aurais trop l’seum (ndlr : en colère) de venir avec papa-maman, là. Vas-y, c’est bon là, t’es plus un môme, lâche la main de ta mère. Débrouille-toi tout seul un peu. »
Adam, 14 ans (avec ses copains)

Bloqué

« Je vais vous raconter mon dernier trajet avant les vacances. J’attends le Rapido Nivelles-Louvain-La-Neuve. Il doit arriver à 6h35, il est plus de 7h, je suis un peu tendue parce qu’on est juste avant les exams. Il arrive, tranquillement, blindé et sur les vingt personnes qui attendent, nous sommes deux à pouvoir rentrer, parce qu’on a tassé les gens. On est dedans. L’axe qui va à Louvain est saturé d’automobilistes qui sont seul dans leur grosse bagnole. Il ne leur viendrait pas à l’idée de prendre ceux qui attendent le bus ? J’arrive vers 8h alors que je suis censée faire le trajet en trente minutes. Je suis partie de chez mes parents à 6h. Et c’est comme ça depuis toujours. Dès que l’on doit se déplacer sur un axe important, on est bloqué. Un pays dans lequel on ne peut pas se déplacer est un pays dans lequel on ne vit pas. »
Sadia, 18 ans 

Partager une tranche de vie

« Nous habitons Bruxelles et ne sommes pas loin de vivre ce que raconte Sadia. À la différence que, mon fils et moi, avons moins de distance à parcourir que cette jeune femme. Prendre les transports en commun, ça veut surtout dire que je dois m’appliquer à avoir deux mains libres pour m’occuper de mon fils, ce qui n’est pas une mince affaire ! Et ça veut dire aussi, partager une tranche de quotidien en mêlant nos points de vue. Le voir faire le pitre à droite et à gauche, dérider les autres passagers, les agacer, ça me fait marrer. Mais ça n’enlève pas les côtés pénibles hein ? Notez-le bien. »
Karim, papa de Camilo, 8 ans



Yves-Marie Vilain-Lepage

Que vous coûte un abonnement scolaire ?

Ouh, la colle ! Commençons par le plus simple. Pour la SNCB (train national), comme pour la TEC (Wallonie) ou la STIB (Bruxelles), les abonnements sont gratuits en dessous de 12 ans. En revanche, votre petit ne peut prendre les transports seul qu’une fois sa douzième bougie soufflée.
Pour la SNCB, l’abonnement scolaire est calculé en fonction de plusieurs critères comme le fait de le prendre à l’année ou par trimestre, du nombre d’enfant et du nombre de kilomètres comme l’explique Ida. Même pour vos enfants de plus de 18 ans, du moment qu’ils sont scolarisés à l’unif ou l’école. Les réseaux STIB, TEC et De Lijn se complètent (grand max 2).
En Wallonie, la TEC propose également un tarif préférentiel automatique sur l’abonnement mensuel ou annuel. Vous bénéficiez de 20 % de réduction avec la carte famille nombreuse, disponible auprès de la Ligue des familles. À Bruxelles, pour la STIB, un abonnement coûte 12 € pour les 12-24 ans, il devient gratuit pour le 3e enfant et les suivants.

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