Santé et bien-être

La rhinite allergique peut être lourde à supporter en elle-même. Mais la traiter dès l'enfance peut réduire le risque de développer de l'asthme plus tard.
Dès que la température s'adoucit et que le soleil se montre plus généreux, l'air se charge de pollens, qui ne font pas que des heureux. Ces petites graines sont, en effet, la cause principale des allergies respiratoires au printemps et en été.
Un temps sec ou venteux favorise la dissémination des pollens dans l'atmosphère, alors que la pluie les rabat au sol. Les pollens sont des grains microscopiques émis par les plantes au cours de leur cycle de reproduction et qui sont emportés par les vents. Ces pollens sont particulièrement nombreux dans l'atmosphère à certaines périodes de l'année, selon les espèces et en fonction du temps qu'il fait.
Ils sont responsables d'un grand nombre d'allergies, surtout de type respiratoire. La plus courante est ce qu'on a coutume d'appeler le « rhume des foins », une appellation qui donne une vision trop restrictive du phénomène, car elle ne renvoie qu'à une des sources d'allergènes : les graminées.
De février à la fin de l'été
Il est plus correct de parler de rhinite allergique, car elle est aussi fréquente en dehors de la période de la fenaison. Mais les pollens peuvent aussi déclencher des crises d'asthme, ainsi que des conjonctivites.
On compte une vingtaine de plantes, arbres, arbustes ou herbacées allergisants. Ils ne produisent pas tous leur pollen au même moment. Les émissions de pollen s'étalent depuis février jusqu'à la fin de l'été. C'est pourquoi il est utile, pour les personnes allergiques, de connaître les substances auxquelles elles sont sensibles et la période de l'année au cours de laquelle elles sont le plus souvent émises dans l'atmosphère. Elles pourront ainsi prendre des précautions utiles. Les solutions les plus simples et les plus immédiates sont, en période d'émission, d'éviter de sortir quand il fait beau ou venteux et de fermer les fenêtres, ainsi que les entrées d'air dans la voiture.
Si la rhinite allergique pèse trop sur la vie quotidienne, des médicaments peuvent atténuer les symptômes. Les médicaments les plus courants sont les antihistaminiques. Mais il faut être prudent, car certains antihistaminiques entraînent des effets secondaires qui peuvent être gênants, en particulier de la somnolence. C'est particulièrement dangereux si l'on conduit une voiture ou une machine. Les dernières générations d'antihistaminiques sont moins gênantes à cet égard. Il convient donc de ne pas prendre n'importe quel médicament et de demander conseil à son médecin ou à son pharmacien.
À plus long terme, on peut demander à un médecin allergologue de procéder à une désensibilisation, par l'injection de doses croissantes de l'allergène. Ce traitement est long et demande, au préalable, de pratiquer des tests destinés à préciser les substances auxquelles la personne est allergique.
Une allergie est une réaction inappropriée de notre système immunitaire à une substance que notre organisme devrait normalement tolérer. Mis en présence de l'une ou l'autre substance qu’on appelle allergène, le système immunitaire peut fabriquer des anticorps spécifiques, qui le « sensibilisent ». Quand l’organisme rencontre à nouveau cet allergène, ces anticorps sont stimulés et provoquent, notamment en libérant de l'histamine, une réaction parfois violente d'hypersensibilité, dont les formes sont très diverses : éternuements, nez qui coule, gêne respiratoire, irritations cutanées, troubles digestifs... Les pollens ne sont pas seuls responsables. Les allergènes sont très variés : plumes ou poils, poussières, animaux microscopiques comme les acariens, métaux ou produits chimiques, aliments...
Le couple rhinite-asthme
La rhinite allergique demande un traitement adéquat, surtout dans l'enfance, car elle peut être le précurseur de l'asthme. La rhinite atteint les voies respiratoires supérieures, le nez et les sinus dont le riche réseau sanguin se gonfle sous l'effet de la réaction allergique et provoque la congestion.
L'asthme, lui, atteint les voies respiratoires inférieures, les bronches : les fibres musculaires qui entourent ces bronches sont affectées de spasmes qui les obstruent et sont responsables des difficultés respiratoires et du sifflement caractéristiques de la maladie.
On considère aujourd'hui que la rhinite et l’asthme sont deux manifestations d’une seule maladie intéressant l’ensemble des voies respiratoires. Le traitement précoce de la rhinite dans l'enfance pourrait donc prévenir l'asthme.
On a observé que la quasi totalité des asthmatiques souffre aussi de rhinite. Et que la rhinite allergique dans l'enfance augmente le risque de développer un asthme à l'adolescence ou à l'âge adulte. À l'inverse, le traitement adéquat des rhinites allergiques (médicaments ou désensibilisation) dès l'enfance réduit le risque de développer de l'asthme plus tard.
J.-P. V.
En savoir +
Le réseau Airallergy publie sur son site internet un calendrier pollinique ainsi qu'une lettre d'information faisant le point de la situation, de manière hebdomadaire pendant la haute saison pollinique. Sur sa page d'accueil, cette situation est actualisée quotidiennement.