Vie pratique

Entre mesures de distanciation, confinements à répétition et évolution sociétale, la relation entre grands-parents et petits-enfants a été souvent mise à mal ces deux dernières années. Avec au bout du compte une bonne nouvelle : tous ces obstacles ont mis en lumière l’essence même de la relation grand-parentale. Et pour la préserver, nombreux sont les grands-parents qui ont su réinventer leur rôle.
Dès la maternité, le ton est donné pour les nouveaux grands-parents : mesures covid obligent, les visites y sont interdites depuis bientôt deux ans. Derrière un contexte sanitaire anxiogène, c’est tout le rituel de la rencontre tant attendue avec le nouveau-né qui est supprimé, source de grande frustration pour les grands-parents. Bien sûr, les raisons sont bien compréhensibles.
« On nous a expliqué qu’un nouveau-né n’a pas encore les anticorps, qu’on devait éviter les visites trop nombreuses au début, même après le retour à la maison », explique Estelle, jeune maman rentrée de la maternité, qui ne cesse de repousser le moment des visites familiales à domicile.
Derrière le contexte sanitaire, une autre réalité pour le jeune couple : l’envie de prolonger ce moment particulier de rencontre et de découverte avec le nouveau-né, vécu à la maternité, rien qu’à trois, loin du ballet éreintant des visites familiales. Une envie facilitée par l’implication de plus en plus marquée des jeunes papas dans les soins du bébé.
« C’est bizarre, constate Margaret, jeune grand-mère. Quand j’ai accouché, j’étais heureuse et fière de montrer mon bébé, qu’importe la fatigue. Là, on se sent mis à l’écart…». On est désormais bien éloigné de la maternité considérée comme « une affaire de femmes », et même si certaines jeunes mamans ont encore le réflexe de se tourner vers leur mère en cas de doute ou de questions, la démarche n’est plus aussi systématique. Difficile alors pour ces « nouvelles » grands-mères de trouver leur place, dans un contexte où elles peuvent parfois se sentir inutiles, voire indésirables.