Crèche et école

Aïe, la rentrée, déjà ? Abordons-la côté parents pour commencer. On la fait souvent rimer avec stress, urgence, inquiétude… Et si tout pouvait être finalement plus simple que prévu ? Le Ligueur s’est mis en mode rentrée pour vous aider à reprendre le collier… tout en souplesse.
Acheter
« Mon fils de 8 ans rêve d’un cartable à roulettes. Qu’en pensez-vous ? » (Alice)
On ouvre ce dossier par le classique des classiques : le cartable. Ce n’est pas pour contrarier votre fils, mais mieux vaut renoncer à cette idée de cartable à roulettes que l’on traîne comme une valise (même si ça rappelle un peu les vacances !). À cet âge, tirer derrière soi pareil objet nécessite une torsion de la colonne vertébrale mauvaise pour le dos. De plus, la structure est plus lourde qu’un cartable classique et s’il doit monter une volée d’escaliers pour accéder à sa classe, votre fils va se retrouver en grande difficulté.
Alors, comment bien choisir son cartable ? Avant toute chose, on fait attention à sa largeur. Elle doit correspondre à celle des épaules de votre enfant. Les bretelles, une fois réglées, doivent être larges et pas trop longues. L’ouverture doit se faire facilement. Pensez aux petites mains de votre chérubin et faites le test avec lui lors de l’achat. Le cartable doit aussi être le plus léger possible et, plein, ne devrait pas dépasser 10 % de la masse de votre enfant (Un cartable de 3 kg maxi pour un enfant de 30 kg, par exemple). Ça, c’est pour l’idéal.
Après, vient la négociation avec votre môme pour concilier votre choix et ses goûts, liés souvent à la dernière sortie des studios Disney. Cette année, c’est Cars 3 qui fait la rentrée ! Et pour les filles, La Reine des neiges est (hélas ?) toujours d’actualité.
Astuce. Vous avez un cartable parfait mais qui en est à sa énième rentrée et ça vous gêne un peu ? Redonnez-lui un coup de jeune en mettant vos enfants à contribution. Pour les plus bricolos d’entre vous, ruez-vous sur le blog mespetitescoutures.com pour un cartable unique.
► Plus d’articles et d’infos à propos des cartables > Nouveau cartable : à quoi faut-il faire attention ?
Consommer durable
« Des listes de matériel scolaire pour ne pas acheter n’importe quoi à mes enfants, ça existe ? » (Chloé)
Si par « acheter n’importe quoi », vous entendez consommer de façon plus responsable, le Ligueur a déniché ce qu’il vous faut. La liste Green to school, plus verte que les autres sans être beaucoup plus chère. Selon différentes études, elle tourne en moyenne autour de 32 € contre 34 € pour les fournitures plus classiques achetées en grandes surfaces.
Consommer groupé
« S’organiser entre parents pour les fournitures est-il si intéressant que ça ? » (Gilles)
Oui. Chaque année, le Ligueur vous encourage à vous organiser entre vous si votre école n’a toujours pas mis sur pied des achats groupés. Fini, les longues recherches dans les rayons du supermarché en s’arrachant les cheveux. Le portefeuille s’y retrouve lui aussi. La commande groupée se fait au prix coûtant, ni l’école, ni le comité des parents ne prélèvent de marge bénéficiaire sur les ventes. Et la qualité des produits sélectionnés se fait souvent dans l’intérêt de l’enfant. Les colles sont sans solvants, les crayons sans métaux lourds, les cahiers, classeurs et consorts sont en matériaux recyclés, etc.
Astuce. Si votre école n’a toujours pas organisé d’achats groupés, encouragez-la à les mettre sur pied. Et glissez-lui cette bonne nouvelle : certains fournisseurs s’engagent à accorder une ristourne supplémentaire à l’établissement qui a un projet éducatif lié au développement durable.
Économiser
« Une rentrée avec quatre enfants, ça coûte cher. Comment dépenser le moins possible ? » (Damien)
Tous les ans, vous êtes nombreux à nous rappeler qu’il existe des tas d’offres intéressantes tout au long de l'année. Le meilleur moment pour les achats, c’est donc juste après la folie de la rentrée. Trop tard, hélas, sauf si vous achetez le matériel de base, celui qui sera sûrement demandé par l’école… tout au long de l’année, au gré des offres. Vous pouvez faire ainsi jusqu’à 50 % d’économies, si ce n’est plus.
Astuce. Vous êtes nombreux à nous parler de sites discount, imbattables au niveau des prix, où après avoir fait votre choix et payé en ligne, vous allez sur place récupérer votre commande. Un bémol quand même : il faut parfois visiter plusieurs sites pour trouver toutes les fournitures demandées. À vous de voir si c’est intéressant de passer par plusieurs sites juste pour un crayon et une gomme.
Recycler
« Que faire des fournitures scolaires qui me restent sur les bras ? » (Lisa)
Commencez par faire un tri - et de plus en plus de parents le font - avant de vous lancer à la conquête des rayons des magasins pour la future rentrée. En effet, classeurs, plumier et autres affaires peuvent être réutilisés d’une année à l’autre, pourvu que le môme ne les ait pas trop maltraités.
Ça a l’air idiot ? Reconnaissez que, par paresse ou amour démesuré du shopping, on a souvent tendance à tout racheter malgré nos bonnes intentions de faire dans le durable. Pourtant, le petit de 6 ans qui fait son entrée en primaire avec la trousse de sa grande sœur, c’est du durable, soit un superbe objectif à lui expliquer. En plus, il existe plein de sites pour customiser les affaires déjà existantes et leur donner ainsi une seconde vie. Plus qu’une transmission, une véritable résurrection.
Autre idée si vous n’avez plus d’enfant en âge scolaire, pensez à donner leurs fournitures en bon état à la Croix-Rouge ou via Facebook (tapez « récup », « à donner », « boîte à livres/boeken box » et le nom de votre commune).
Astuce. Qui dit fournitures neuves dit soins particuliers. Si on veut qu’elles perdurent, il faut les bichonner. Comment ? En les protégeant. Le site montremoicomment.com fait le tour des techniques et des produits qui existent afin de vous faciliter la tâche. Et pour les enfants qui veulent absolument personnaliser leur matériel, il existe une multitude de blogs.
Vous pouvez évidemment résister à cette manie, encouragée par les marques. À vous de choisir vos combats (sans craindre nécessairement que votre poussin sera rejeté du groupe si son plumier n’est pas personnalisé !).
Planifier
« Comment arriver à l’heure à l’école ? Je suis à la recherche de quelques conseils… » (Paul)
La réponse est simple : en changeant quelques petites choses dans votre organisation. Encore faut-il réussir à bousculer les habitudes qui rythment vos petits matins. L’idéal, c’est d’être fin prêt au moment où les enfants se réveillent. Vous faites votre toilette, vous vous habillez et après seulement, vous foncez réveiller la meute. Si possible avec les vêtements déjà prêts et la table du petit déj’ déjà dressée la veille au soir. Pour réaliser cela, il faut évidemment vous lever plus tôt - un petit quart d’heure, pas beaucoup plus -, mais quelle paix durant ce laps de temps !
Une fois les enfants réveillés, reste à les faire avancer. Pour les plus jeunes, vous pouvez improviser la course au collant le plus vite enfilé, aux lacets les plus vite noués. Pour les ados, c’est une autre paire de manches. Si ceux qui nous lisent pouvaient nous donner l’une ou l’autre bonne idée pour faire avancer nos grands à moitié réveillés…
Autre conseil tout bête pour que vous ne traîniez pas, vous aussi : ne vous dispersez pas. Pas de facture à faire le matin, de vélo à réparer ou de coup de téléphone à passer. Non. Le matin, c’est petit déj’-trajet-école !
Astuce. Des grands retardataires nous conseillent d’utiliser l’alarme du GSM pour rythmer les petits matins. Une première alarme pour le réveil, une deuxième pour le réveil des enfants, une troisième pour la fin du petit déjeuner et une dernière pour dire qu’il est temps de partir. Pour ceux qui aiment être mis sous pression… Retrouvez tous nos conseils dans notre article > Un coup d’avance sur les retards à l’école.
Réveiller
« Comment décoller mon ado de son lit sans que ce soit un tour de force ? » (Aya)
Ce genre d’épreuve se passe généralement dans la douleur. Recadrer le sommeil de son ado ? Trop facile... sur le papier. C’est avant le coucher que ça se joue. Si possible, imposez la règle d’arrêter toute activité numérique une demi-heure avant le coucher. Plus difficile : interdire tous types d’écran dans la chambre en lui expliquant que ces bestioles technologiques fonctionnent avec des LED qui produisent de la lumière bleue, propice à l’éveil et à la vigilance et donc nuisible pour le sommeil. Ces paroles peuvent encore agir à 14 ans. Plus âgé, il y a peu de chance qu’il vous écoute encore. Et comme l’exemple est la base de toute éducation, imposez-vous également de dormir loin de tout écran.
Attention : si le week-end, votre ado fatigué peut raisonnablement compenser sa fatigue par des levers plus tardifs, il ne faut pas qu’il tombe dans l’excès en se payant des grasses matinées au-delà de midi. Celles-ci dérèglent son rythme biologique.
Astuce. Proposez à votre ado de tamiser sa chambre. La petite touche psychédélique va lui plaire à coup sûr. Et en plus, c’est excellent. Pourquoi ? À l’opposé de la lumière bleue évoquée plus haut, la lumière rouge est propice à la sécrétion de l’hormone du sommeil, la fameuse mélatonine. Parfait pour un sommeil profond. Et le matin, ouvrez grand les rideaux et inondez la chambre de lumière.
Discuter
« Nous nous sommes disputées tout l’été avec ma fille de 15 ans. Comment repartir du bon pied ? » (Anna)
Rien de plus normal que de se disputer en vacances avec son ado de 15 ans qui rêvait d’aventure, d’évasion… et qui, à la place, a passé un mois à la campagne à compter les cochons avec Tante Marinette. Mais ne vous y trompez pas, au-delà de ce qu’ils laissent voir - si grands soient-ils -, les ados aiment quand les parents sont en congé, nous explique le psychologue Aboudé Adami. Il y a un rapport au rythme, au temps, que l’on utilise autrement. On sort de l’organisation quotidienne. Les vacances sont un petit chaos. Moins de contraintes, donc moins de règles. Et les enfants adorent ça. Ils sont friands du lot de surprises quotidien qui surgit à ce moment-là.
Paradoxalement, vers 14-15 ans, ils rêvent d’escapade entre amis. Vous pourrez expliquer tout cela à votre fille, lui dire que vous la laisserez plus libre l’année suivante.
Et pour repartir du bon pied et dialoguer sereinement, évitez de régler le conflit à la va-vite, entre deux portes. Une explication musclée autour de la table à manger ou devant la télé ? Mauvaise idée. Sortez de vos murs. Prétextez une petite promenade. Baladez le chien, partez manger une gaufre, allez jardiner… tout ce que vous voulez, pourvu que parliez en mouvement.
Astuce. Et si vous êtes à proximité d’une forêt, humez ensemble l’humus : il a un effet euphorisant sur le fonctionnement du cerveau parce qu’on mettrait en route autre chose que son intellect, selon l’ingénieur forestier Ernst Zürcher. Peut-être qu’une discussion avec un ado, c’est la même chose ?
Doser
« Pourquoi on fait tout un plat de la rentrée, c’est quoi le problème ? » (Félix)
Si pour quelques-uns d’entre vous, la rentrée des classes est un non-évènement, d’autres nous expliquent qu’il s’agit avant tout d’une épreuve d’endurance. Le fameux jour J, c’est juste l’arbre qui cache la forêt. En réalité, c’est après que tout commence. Cette impression que tout s’emballe plus vite qu’on ne l’a prévu. La course de fond reprend sa cadence d’un coup sec. Le Graal ? Tenir bon sur la durée. Jour après jour. Stressant pour les plus organisés, chaotiques pour les têtes de linotte. Le mot d’ordre qui va revenir beaucoup dans ce dossier : le coup d’avance. Surtout lorsqu’on est une famille nombreuse et encore plus quand on est seul-e à la barre. Les paires de bras ne se multiplient pas. Le gros conseil : dosez, mesurez vos efforts et ayez une vision à long terme.
Astuce. Et pourquoi ne pas s’appuyer sur le numérique pour mesurer et partager ses efforts ? Pour cela, la Ligue des familles a créé My Kids&co, une plateforme pour permettre aux parents de s’échanger des informations utiles, de se souvenir de chaque petit détail et ainsi de mieux s’organiser. Encore plus important quand les parents sont séparés. Il s’agit d’un outil qui permet de faciliter la relation entre papa-maman, qui comprend des aides comme un calendrier, un outil de gestion des dépenses, un journal de bord, un album photo, une banque d'infos et une messagerie.
Dénicher
« Ça va être la course aux activités extrascolaires. Je ne sais pas comment m’y prendre ». (Nadia)
Le Baromètre des parents de la Ligue des familles montre régulièrement que les pères et mères ont deux griefs à l’endroit des activités : des prix trop élevés et des horaires pas assez matinaux ou pas assez tardifs. Ceci dit, bien que vous couriez, vous semblez heureux de l’offre existante.
Pour faciliter votre recherche, informez-vous auprès de votre commune. En Wallonie, les écoles et les communes fournissent de nombreuses informations. Pour dégoter un club de sport près de chez vous, retrouvez la liste de toutes les fédérations sportives sur sport-adeps.be. Et pour les mélomanes, enseignement.be propose un annuaire des académies de musique en Belgique francophone. Pour info, les cours y sont gratuits ou presque (15 € de droit d’inscription) pour les moins de 12 ans et payant à hauteur de 70 € pour les 12 à 18 ans. Vite, les inscriptions se font jusque fin septembre.
Astuce. Jusqu’à 12 ans, les activités extrascolaires font partie des frais de garde qui peuvent être déductibles fiscalement. Et ce n’est pas tout, il existe plein d’autres choses à déduire.
Prenez aussi un coup d’avance pour les stages des vacances d’automne. Si vous êtes membre de la Ligue des familles, retrouvez sur My Kids&holidays des stages pour les enfants de 3 à 18 ans avec tarif préférentiel.
Se déplacer
« J’ai l’impression de passer mon temps sur les routes. Des idées pour m’organiser autrement ? » (Guillaume)
Nous, on croit à la mutualisation des forces entre parents, aux solutions collectives. Souvent, on s’aperçoit qu’il suffit juste de se parler un peu et d’oser demander de l’aide pour se rendre la tâche plus facile. Par exemple, en cette rentrée, présentez-vous aux autres, collectez les coordonnées des parents, voyez qui fait telle activité, créez un petit groupe pour pouvoir échanger des infos rapidement. Des applis comme WhatsApp vont vous permettre de vous organiser très vite. Vous pouvez suggérer à l’association des parents ou à la direction de l’école de donner un petit coup de pouce pour appuyer cette dynamique d’entraide.
Étudier
« Les devoirs sont une bataille avec mon fils de 13 ans. Comment faire plus zen ? » (Marie)
Deux-trois trucs pour ne pas transformer cet après-16 h en corvée permanente. En rentrant de l’école, proposez à votre jeune ado de se détendre - en évitant, si possible, l’écran - avant d’attaquer ses leçons. Puis invitez-le à s’installer seul dans un espace, loin de toute distraction. Faites-le parler des leçons vues dans la journée plutôt que tenter de les lui réexpliquer. Quand vous voyez que ça pêche sur certains points, encouragez-le à en parler à son prof.
Astuce. Pour avoir une avant-soirée agréable, il y a la solution de l’étude à l’école. Informez-vous auprès de l’école pour voir s’il en existe une surveillée ou, mieux encore, dirigée.
Rentrer
« Cette année, notre fils de 10 ans va rentrer seul de l’école. Trop tôt ? » (Sam)
L’IBSR (Institut belge pour la sécurité routière) déconseille de laisser un enfant rentrer seul avant 11 ans. Jusqu’à 9-10 ans, difficile de se rendre compte des dangers, à la ville comme à la campagne. Pourquoi ? Simplement parce qu’en raison de sa taille, votre enfant ne voit pas tout et, surtout, n’est pas toujours visible.
Si vous n’avez pas le choix, expliquez-lui les dangers. Les plus courants ? Traverser entre deux voitures, ne pas faire attention aux sorties de garage. Quand il voit un copain ou une copine sur le trottoir d’en face, rappelez-lui qu’il est inutile de courir. En zone rurale, le gros danger se situe au niveau des voies ferrées. Mettez-le en garde : franchir des rails de chemin de fer, c’est aussi dangereux que traverser une autoroute.
Étudiez aussi avec lui les meilleurs trajets. Et s’il prend les transports en commun, insistez bien pour qu’il ne coure pas après le bus, le tram ou le métro au risque de se mettre en danger.
Retrouvez nos conseils en détail > Sept premières fois pour se rendre seul à l’école.
Astuce. Avant la rentrée, rendez-vous à l’école pour lui faire répéter le trajet. Ces répétitions peuvent se faire aux heures de pointe, dans des conditions in situ. Expliquez-lui qu’il est important d’attendre que le bus ou le tram soit reparti avant de traverser la route et que l’on ne passe jamais devant l’un de ces engins qui doivent avoir plusieurs mètres pour freiner.
Des parents en parlent...
Helena, mère de deux enfants de 15 et 17 ans
« Je crois que mes enfants n’arrivent pas à profiter pleinement des vacances. Ils sont obnubilés par la rentrée et le fait de retrouver les copains. Comme si pour eux, les grandes vacances étaient un peu une longue parenthèse imposée. Si ça pouvait faire pareil pour moi avec le boulot… »
Mika, mère de deux enfants de 6 et 8 ans
« Mes gamins vont encore être excités comme des puces à l’idée de rentrer à l’école, de découvrir les instits, revoir les copains. Ça va durer une journée et après, quand je vais les conduire à l’école, ça va être les larmes, les cris, les chantages affectifs et ils vont me dire qu’ils veulent retourner en vacances chez Bon-Papa et Bonne-Maman. Jamais contents. Un classique. »
Nicolas, père de deux enfants de 4 et 10 ans
« C’est drôle parce que la rentrée, c’est devenu un peu l’équivalent de Saint-Nicolas ou du Nouvel an. Mes enfants ne comprennent pas pourquoi. Et tout ce ramdam leur colle une forme de pression. Pour les gosses, c’est un non-sens dans la mesure où cette fameuse rentrée, c’est le 1er septembre, point-barre. »