Vie pratique

Laissez-moi gâter mes petits-enfants, c’est un de mes rares privilèges !

Les parents seraient-ils jaloux des grands-parents ? En tous les cas, nombre d’entre  eux grognent quand papy ou mamy offrent un peu trop de jouets, gâteaux et autres plaisirs. Mais, trop, qu’est-ce que cela veut vraiment dire ? De la difficulté de trouver la juste quantité de jouets ou de câlins à donner à nos petits-enfants sans faire grincer des dents nos plus grands.

Lise, 60 ans
Mes enfants me reprochent d’arriver toujours avec un cadeau en poche, mon compagnon se moque de mon côté mamy-gâteau en me disant : « Prends garde à ne pas devenir mamy-gâteuse ». Facile ! S’il vous plaît, ne bafouez pas mes privilèges, laissez-moi gâter mes petits-enfants !

Pour
Marie-Hélène, 61 ans : Nos goûts divergent

Moi aussi, j’aime apporter une petite chose. Parfois, c’est deux fois rien, mais pour ma belle-fille, c’est toujours trop. Et jamais tout à fait à son goût. Elle insiste pour que je vienne les mains vides, soit-disant pour ne pas pourrir la gosse, mais pour moi elle sous-entend : « Arrête de nous imposer tes goûts ». Bon, vous allez dire que je tombe dans le stéréotype de la belle-mère/belle-fille ennemies, mais c’est quand même bien comme ça que ça se passe…

Pour
Pascal, 56 ans : On laisse une trace

Se plier à la volonté des parents quand on fait un cadeau aux petits, je trouve que c’est une très mauvaise démarche. J’ai offert un harmonica à mon petit-fils de 3 ans. Ma fille était furieuse : « On avait besoin d’un cadeau bruyant, tu crois ? » (Comme quoi ce ne sont pas toujours les belles-filles qui sont pénibles !). Le petit était ravi et, un jour, il retombera dessus avec émotion en se disant que c’est son grand-père qui le lui a offert.

Contre
Fabienne, 64 ans : Petits ingrats

Je ne suis pas contre les petites intentions, j’ai un cœur, moi aussi. Mais le systématisme m’exaspère. Quand j’arrive pour une raison ou pour une autre et que mes petits-enfants me sautent dans les bras pour me demander ce que j’ai ramené, je trouve que c’est humiliant. L’autre jour, j’ai même eu droit à une crise parce que ma petite babiole en plastique n’était pas assez bien. Je ne veux pas devenir une mamie-gâteuse comme Lise.

Ni pour ni contre
Rudi, 57 ans : Tout dépend du rythme

Tout dépend de la fréquence à laquelle on les voit aussi. J’ai des petits-enfants que je vais chercher à l’école une fois par semaine minimum. D’autres que je vois peut-être trois fois par an maximum. Je ne vais pas arriver avec un jouet tous les jours pour ceux avec qui j’ai une relation quotidienne. Et quand je vois les petits trois fois par an, ma femme et moi, on les inonde de gâteaux. On les achète un peu, quoi ! (rires)

Ni pour ni contre
Antoine, 63 ans : Mieux qu’une Reine des neiges

C’est au cas par cas. Si vous avez des enfants intelligents comme les miens qui ne veulent pas trop s’encombrer par manque d’espace, on se doit de respecter leurs décisions. Je préfère largement un beau cadeau significatif qui dure à plein de petites chinoiseries. Ou alors des achats de matériel scolaire ou sportif. Une participation aux vacances, une sortie avec eux. C’est mieux qu’une Reine des Neiges à deux euros qui se casse à la première occasion.

Contre
Françoise, 71 ans : Nous sommes radins

Douze petits-enfants et pas un cadeau. Jamais. Je n’ai pas les moyens et je passerais mon temps à le faire si je m’y mettais. Pour les naissances, comme je suis bénévole dans un dépôt-vente, je me suis constituée toute une jolie réserve. Mes enfants m’en veulent, mes gendres et belles-filles nous trouvent radins, mon mari et moi. Et c’est un peu vrai. Radins matériellement. Radins de temps, parce que j’ai autre chose à faire que du shopping. Mais jamais radins en amour tant on les aime. On leur montre autrement que matériellement. C’est grave ?

Pour
Lily, 59 ans : Y a pas que les cadeaux

J’allais justement réagir et dire qu’une mamy, un papy-gâteau, c’est aussi celui ou celle qui donne de la tendresse. Les cadeaux, c’est une chose. Des câlins, de l’attention, du temps, c’est autre chose et beaucoup plus durable. Mais là aussi, on vous dit : « Attention, tu vas en faire un enfant-roi ! », mais ce ne sont pas les grands-parents qui transforment les enfants en petits tyrans domestiques. Les mômes savent reconnaître quand ils sont sur le fumier des grands-parents et sur celui des parents. Et sur son fumier, on fait encore ce qu’on veut !

Ni pour ni contre
Danielle, 64 ans : Mamy salée

J’ai envie de demander à Rudy si les parents de ses petits-enfants ne râlent pas quand il les couvre de kilos de gâteaux ? Moi, mes enfants sont très à cheval sur le contenu de l’assiette de leurs mômes. Pas trop de produits lactés parce que si… Pas de sucre du tout parce que ça… Une lichette de viande parce que encore ça… Bon, je vous fais grâce de toutes les mises en garde que je reçois chaque fois que je prends le petit. Bref, ils n’ont que le mot « cochonneries » à la bouche. Alors, je me retiens de donner du craquelin au goûter pour ne pas gâcher le souper ou de cuisiner avec lui des muffins… Snif ! Partager un bon repas, c’est pourtant l’occasion de resserrer des liens, de parler, d’écouter. Et avec quelques grains de sucre, l’instant est encore plus moelleux.

Contre
Diane, 62 ans : Une autre époque

Il y a trente ans, on ne faisait pas autant attention à la qualité de l’alimentation. J’ai sûrement empoisonné mes fils avec de la bouffe industrielle et, donc, sucrée à souhait. Sans compter les sodas ! Ce n’est donc pas plus mal que les nutritionnistes de tout poil aient leur mot à dire aujourd’hui. Tant mieux si nos petits-enfants mangent plus équilibré, après tout c’est une question de santé individuelle mais aussi publique. Je respecte donc les consignes alimentaires des parents… mais me permets de faire parfois quelques petits écarts. C’est alors la fête ! Une simple mousse au chocolat emplit de bonheur mes petites-filles. Eh oui, tout ce qui est rare est précieux ! Pas besoin de faire la révolution pour être proche de ses petits-enfants.

Contre
Yves, 67 ans : Un soutien pour les parents

Je sais, ce n’est plus à nous d’élever les petits-enfants, mais durant le temps qu’on passe avec eux, on les éduque quand même. On établit des limites, on les fait respecter… En se calquant autant qu’on peut sur les règles des parents pour lesquels on devrait être un soutien. Il n’y a rien de plus énervant que les mémés qui défendent systématiquement leur bout de chou envers et contre tout, en contredisant les parents. Je trouve ça insupportable et grossier. Et égoïste !

Pour
Sophie et Laurent, 59 et 64 ans : C’est quoi gâter, exactement ?

Nous, notre manière d’être proches de nos petits-enfants, c’est de leur offrir des sorties au théâtre, au cinéma, au parc ou à toute autre activité bonne pour leur âge. Est-ce que c’est les gâter, ça ? N’est-ce pas plutôt leur ouvrir des fenêtres sur le monde ? Lire trois fois de suite Splatch à la plus petite, est-ce la pourrir ? Stop à cette surenchère. Une de nos fonctions, c’est chouchouter nos petits-enfants… raisonnablement.



M. K.

Autant savoir

Trop sucrés, les mamys-papys ?

Une étude menée en 2010 en Grande-Bretagne, auprès de 12 000 enfants de 9 mois à 3 ans démontre que les bambins qui se font garder par leurs grands-parents à temps plein présentent 34 % de plus de risques d’avoir un surpoids et 15 % de plus s’ils sont à la charge de leurs grands-parents à temps partiel. En cause ? Gâteries et manque d’exercice physique. (Source : International Journal of Obesity)

Help !

Cherche grand-parent pour coup de pouce après 16 heures

Vos petits-enfants sont déjà grands, vous avez du temps et vous souhaitez donner un coup de pouce à des jeunes parents ? Ils sont nombreux à chercher une (ou un) nounou pour ramener le plus petit de l’école ou un soutien pour les devoirs. Une présence, une invitation à ouvrir un cahier, un encouragement du regard ou de la voix, une écoute… Cette expérience vous tente ? Écrivez à redaction@leligueur.be

 

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