Vie pratique

Le débat des grands-parents : on me confie ma petite-fille, mais avec une feuille de route !

Ça devrait être tout simple, ça devrait couler de source… et pourtant, c’est très compliqué pour les papys-mamys de trouver la juste distance avec leurs petits-enfants et surtout avec leurs propres enfants devenus parents. C’est souvent au prix de grosses frictions que les règles, petit à petit, se mettent en place. Comme si la rivalité était un moment inévitable. Si certains grands-parents n’en ont cure et foncent dans le tas, d’autres pratiquent la diplomatie jusqu’à l’épuisement. Confrontation.

À croire que je ne sais pas ce qu’est un enfant alors que j’en ai eu trois ! Comment expliquer à ma belle-fille et à mon fils (qui n’est pas mieux qu’elle) que je sais très bien ce qu’il faut faire avec un enfant de 2 ans et qu’il est inutile de me donner des instructions. Sur papier, en plus !
Claire, 58 ans

Pour  Dany, 61 ans : Ça me rassure !
Moi, ma fille ne se gêne pas pour me donner ses desiderata. Et j’avoue, ça me rassure. Évidemment, ma petite-fille n’a que 7 mois et c’est mon premier bébé depuis près de trente-six ans ! Plus ils sont petits, plus il y a des rituels à respecter. Pour le mettre au lit, par exemple, pour le goûter aussi, pour soigner les petites fesses tellement irritées… J’ai l’impression que ces consignes m’aident à réapprendre ces premiers gestes maternels que j’avais un peu oubliés.

Contre Fabienne, 64 ans : D’une belle-fille, c’est pire !
Je pense que c’est très différent si les instructions viennent de sa fille ou de la belle-fille. Ma fille fait un peu comme moi. Elle répète mes gestes, a les mêmes traditions. Ma belle-fille, c’est carrément une autre culture familiale et ça me déstabilise fort. De toute façon, je n’aurais pas aimé me laisser dicter leurs trente-six volontés, ni de l’une ni de l’autre.

Pour  Lucie, 57 ans : La puériculture, un autre monde !
Les choses ont tellement changé entre mon époque et maintenant que des explications sont les bienvenues pour moi ! On ne couche plus le nourrisson sur le ventre ou sur le côté, mais sur le dos. On passe aux fruits ou aux légumes beaucoup plus tard (ndlr : entre 4 et 6 mois), on passe tous les aliments à la moulinette durant des mois, on utilise un mouche-nez pour dégager l’enfant. Ouf ! Vous avez déjà essayé ce mouche-nez ? Moi, je n’y touche pas.

Ni pour ni contre Martin, 62 ans : Au nom du… principe de précaution !
Tout est plus sévère aujourd’hui, il y a des règles et c’est bien. Pour la cigarette (combien de petits n’ont-ils pas été enfumés ?), pour les déplacements en voiture (je me souviens que jusqu’à ses 3 mois, mon bébé était sur le siège arrière, dans son couffin), pour la télé qui n’est pas enfants admis avant 3 ans. Alors, quelques explications des parents pour nous mettre au parfum, ce n’est peut-être pas si mal. Pourvu qu’on nous les communique gentiment !

Ni pour ni contre Bernard, 66 ans : Question de ton
Je suis d’accord avec Martin, tout est une question de ton. J’ai souvent perçu dans ma famille, comme ailleurs, une rivalité qui s’installe entre la belle-fille et la belle-mère (même si parfois cette caricature peut être démentie !), mais surtout entre la fille et la mère. Ce qui me surprend toujours un peu alors qu’elles ont tant de choses à partager. En tout cas, de mon point de vue d’homme !

Pour  Yvan, 61 ans : Les consignes, une mise à distance
Moi, je peux dire que je vis des scènes presque tous les jours. Et je ne sais pas qui, de ma fille ou de ma femme, a le ton le plus acerbe. Je sens chez mon épouse un malin plaisir à insister sur les légumes frais que la petite a magnifiquement mangés, sous-entendant que sa panade est bien meilleure que les petits pots que sa mère a peut-être tendance à lui donner un peu trop. Face à ce genre de spectacle assez pitoyable, je trouve que la liste des consignes, ce n’est pas si mal que ça. C’est une manière pour nos filles, nos fils, de prendre leur place à côté de grands-mères envahissantes !

Ni pour ni contre
Myriam, 63 ans
Cinq minutes de Petit Ours Brun
Les jours où je conduis ma petite-fille à la crèche, nous avons des rituels. Certains très politiquement corrects comme se laver les dents ensemble le matin, d’autres moins avouables comme les cinq minutes passées devant l’écran à regarder Petit Ours Brun. Deux épisodes, toujours les mêmes avec le toboggan, juste avant de partir rejoindre madame Valérie. Les parents le savent et ne semblent pas plus contrariés que ça de voir leur petite initiée aux plaisirs de l’écran. Ils peuvent ainsi respecter la fameuse règle des 3-6-9-12 (lire l’encadré ci-dessous) tout en sachant que leur petite aura quand même goûté à ces jeux interdits. Enfin, c’est ainsi que j’interprète leur laxisme sur cette question. Quant à moi, j’aime ces cinq minutes où l’on est l’une contre l’autre. Même si, comme me le soufflait mon collègue encore l’autre jour, « le monde qui se déroule sous nos yeux est aseptisé jusqu’à l’écœurement ».

Contre Anne, 55 ans : Sur mon fumier…
Moi, faut pas venir m’ennuyer. Quand mes petits-enfants sont chez moi, je fais les choses à ma manière. Après tout, je suis sur mon fumier et les mômes le savent bien, ils font la différence.

Ni pour ni contre
Jacqueline, 61 ans
Du respect, c’est tout !
Parmi mes petits-enfants, il y en a un qui a 8 ans et est végétarien. C’est sa mère qui a voulu ça. Ça me complique un peu la vie quand ils viennent tous ensemble. Les autres étant carnivores, je fais un plat spécialement pour Grégory. Mais bon, je respecte le choix de sa mère… Il fera le sien quand il sera plus grand, j’espère. Je suis juste un peu inquiète pour son équilibre alimentaire. A-t-il tout ce qu’il faut pour sa croissance ? Mais là encore, je lâche prise. C’est aux parents de veiller à ces choses…



M. K.

Bon à savoir

Écrans : la règle des 3-6-9-12

Devant la multiplicité des écrans, il fallait une règle pour ne pas les introduire brutalement dans la vie de l’enfant dès son plus jeune âge. C’est ainsi qu’est née la règle 3-6-9-12. Initiée par le psychiatre Serge Tisseron, elle rappelle un peu les règles diététiques qui organisent l’introduction des laitages, des fruits, des légumes et des viandes dans l’alimentation du bébé.

  • Évitez les écrans avant 3 ans
  • Pas de consoles et de tablettes avant 6 ans
  • Pas d’internet seul avant 9 ans
  • Pas de réseaux sociaux avant 12 ans

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La question

Que faut-il donner à un enfant végétarien qui a entre 6 et 11 ans pour éviter d’éventuelles carences ?

Un enfant a des besoins en protéines, en fer, en vitamines B12 et en zinc qui sont plus importants que ceux de l’adulte, proportionnellement à la quantité qu’il mange pour bien grandir et grossir. La viande contient ces différentes substances. S’il n’en mange plus, il doit absolument ingérer la même quantité de ces précieuses substances via d’autres aliments. Or, pour remplacer 100 grammes de viande, il faudra au moins deux kilos d’épinards riches en fer (mais très mal absorbés) et plus de deux cuillères de lentilles. Un enfant peut très bien grandir sans viande à condition qu’on veille à couvrir tous ses besoins nutritionnels également en vitamines et en lipides. En lui donnant tantôt un jaune d’œuf, tantôt du poisson, du fromage, etc. Vous pouvez aussi continuer à lui donner du lait de croissance ou du lait de soja qui contiennent du fer, du zinc, etc.

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