Vie pratique

Le débat des grands-parents : « Résultats scolaires : pas sûr que j’ai bien fait »

Être grands-parents, c’est être ouverts aux bruits du monde et être forcément concernés par les grandes questions de société. Voilà pourquoi le Ligueur a décidé de leur ouvrir, une fois par mois, cet espace de débat. Le sujet d’aujourd’hui : l’école, préoccupation centrale des parents en ces temps où la performance règne en maître et où l’avenir semble de plus en plus incertain pour les enfants qui ne réussissent pas cette course à l’échalote.

François, 69 ans
Félix, mon petit-fils, 16 ans, décroche de l’école ! Il est venu me dire qu’il ne bloquerait pas ses examens et qu’il voulait tout arrêter. Il m’a fait promettre de ne rien dire à ses parents. Je n’ai pas tenu le coup, je l’ai dit à ma fille, mais je ne suis plus sûr d’avoir bien fait…

POUR Danièle, 63 ans : C’est trop grave !
La question est trop grave pour être tue aux parents. Imaginez que le gamin se mette à zoner, à tomber dans la drogue, dans l’alcool…

CONTREViolaine, 58 ans : Je table sur la complicité
Si j’ai bien compris, le petit-fils de François n’a pas encore tout à fait décroché. Moi, je tablerais sur la complicité qui me lie à mon petit-fils pour l’aider à reprendre pied. J’essaierai de l’aider à dénouer les nœuds en lui demandant comment il pense faire après avoir rejeté l’école. À lui remettre les pieds dans la réalité, face à ses responsabilités…

NI POUR NI CONTREJosiane, 62 ans : Sous pression
Félix a peut-être tout simplement les jetons parce que ses parents lui mettent la pression… eux-mêmes mis sous pression par l’esprit hyper-compétitif de notre foutue société. Or, tout le monde sait que le stress se traduit chez les ados par une dégringolade de points durant l’année et de mauvaises relations avec le reste de la classe. Une suggestion au grand-père pour qu’il puisse y voir plus clair : observer son petit-fils lors d’une de ses activités extrascolaires et vérifier s’il manifeste des signes d’anxiété…

CONTRESerge, 59 ans : Contre les parents
Avant de balancer mon petit-fils, je tenterais de savoir pourquoi il veut se mettre dans cette situation. Si c’est pour faire ch… ses parents, c’est le mauvais truc. Avec des mots du genre : « Tu travailles pour toi. C’est ta vie que tu fous en l’air, pas celle de ton père et ta mère ». Avec de tels mots, peut-être changera-t-il d’avis ?

CONTRE Luc, 55 ans : Ne dramatisons pas
Je ne remets pas la bonne foi du gamin en cause, mais derrière ces menaces, n’y a-t-il pas surtout un coup de blues dû à l’approche de cette période douloureuse que sont les examens ? Surtout si sa réserve de points n’est pas bien grosse. Peut-être faut-il entendre aussi un appel à l’aide ? « Grand-père, force-moi à travailler ». Ou encore : « Révise avec moi ». Les parents sont tellement à la bourre aujourd’hui que beaucoup d’entre eux ne savent plus suivre systématiquement le travail scolaire de leur môme.

POURJeannette, 66 ans : Sans pitié !
J’ai un petit-fils du même genre. D’accord, je suis en pétard avec lui, mais il fait n’importe quoi. Donc, pas d’hésitation, je dirais tout aux parents. À eux de trouver la solution, ce n’est plus à moi d’élever mes petits-enfants.

POURAlbert, 72 ans : Suis pas un otage !
Qu’ils ne viennent pas me faire de tels aveux, car moi, je ne fais ni une ni deux, j’avertis tout de suite les parents. J’ai horreur de me sentir pris en otage.

POURThérèse, 67 ans : Moi, c’est les câlins, c’est tout
Tout ce qui touche à l’école, c’est trop sérieux pour que les grands-parents s’en mêlent. Je suis d’accord pour offrir tout ce qui touche à l’affectif (on m’appelle mamy-câlins d’ailleurs), mais je ne m’immisce pas dans tout ce qui touche à l’éducation. François a eu raison d’alerter les parents !

CONTREIdriss, 70 ans : Tout dépend du gosse
Tout dépend du profil de l’enfant… et du temps qu’on a devant soi pour régler les choses. S’il a de réelles difficultés pour terminer son année, que ce n’est pas juste un caprice d’adolescent, peut-être irai-je avec lui consulter un spécialiste, un coach scolaire par exemple. Bref, lui trouver une bonne piste pour l’aider à le remettre sur les rails avant d’alerter les parents.

POUR ET… CONTREGuy, 61 ans : Pas de caution !
Cela me rappelle une anecdote du temps où j’étais papa. Un papa divorcé qui avait une fille, préado déjà, qui m’a demandé de l’amener chez le médecin pour qu’il la dispense du sport. Ce que j’ai fait. Et là, j’ai reçu le savon de ma vie. Le toubib ne comprenait pas comment je pouvais cautionner une telle demande alors que le sport était une priorité pour la santé de ma gamine qui n’avait aucune bonne raison d’être tire-au-flanc durant les cours de gym. Ai-je retenu la leçon aujourd’hui ? Pas sûr…



Myriam Katz

Bon à savoir

Des adresses pour un soutien scolaire

Des brochures

Vaincre, un titre de collection peu engageant publié par Erasme, mais qui dit bien ce que ça veut dire : dictée, problèmes, géométrie, lecture, vocabulaire, nombres et opérations… autant de cahiers avec exercices et corrigés dans les dernières pages. Pour les grands-parents qui sont sûrs que ce genre d’entraînement ne rebutera par leur petit-enfant… même si c’est en leur compagnie.

Le débat continue

François a-t-il bien réagi ? Ou existe-t-il une autre manière de faire ? Dites-le à votre tour sur redaction@leligueur.be

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