Santé et bien-être

L’obésité chez les jeunes pourrait favoriser le cancer de l’intestin. Voici quelques astuces pour aider les adolescents à bien manger, tout en conservant le plaisir.
Les jeunes atteints d’obésité risquent plus facilement de développer un cancer de l’intestin à l’âge adulte, selon une étude de la Harvard School of Public Health à Boston (USA). Les chercheurs américains ont constaté que ceux qui étaient obèses au moment de leur adolescence étaient 2,4 fois plus nombreux que les non-obèses à souffrir d’un cancer de l’intestin aux alentours de la cinquantaine.
Épidémie d'obésité
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) met les Européens en garde contre un risque d’épidémie d’obésité d’ici 2030. La Belgique compte cependant parmi les bons élèves, avec 7 % des enfants de 0 à 5 ans et 14 % des adultes qui souffrent d’obésité dans le pays. Le taux d’obésité n’en est pas moins problématique et n’a cessé d’augmenter ces dernières décennies, passant de 11 % à 14 % entre 1997 et 2008. Il devrait atteindre 20 % en 2030, selon l’OMS, soit 1 personne sur 5 !
Devant ces chiffres, la mutualité Solidaris rappelle que l’obésité touche davantage les personnes à faibles revenus. « En Belgique, 17 % des personnes à faibles revenus sont actuellement obèses (indice de masse corporelle ≥ = 30), contre 12 % de la population à hauts revenus. En ce qui concerne le surpoids (indice de masse corporelle ≥ = 25), il s’agit respectivement de 48 % et 43 %. Les sociétés les plus inégalitaires sur le plan socio-économique sont celles qui présentent les plus hauts taux d’obésité », souligne la mutualité socialiste.
Bien manger à 12-18 ans
Certains ados zappent le petit déjeuner (pas faim, pas réveillés, pas envie…), quand d’autres bannissent le pain, car leurs magazines préférés - ou leurs supercopines - leur ont soufflé qu’il filait des bourrelets. Erreur. Une ou un ado qui ne mange pas assez de pain a davantage envie de sucreries. Envie nettement plus néfaste pour la taille fine qu’un bout de pain, n’est-ce pas ?
Rien ne vaut une bonne tranche de pain gris, mêlée à des flocons d’avoine ou de muesli, d’un œuf à la coque ou au plat, d’un bout de jambon ou blanc de dinde, pourquoi pas un carré de chocolat, une pomme, des oléagineux.
Une bonne alimentation consiste à sauter le moins de repas possible. Surtout en période d’examens... Les besoins énergétiques pendant cette période de croissance sont intenses. Très vite, les performances de l’organisme peuvent atteindre le niveau zéro sans crier gare. Vous pouvez équilibrer les repas en ajoutant vitamines, minéraux, oligo-éléments, acides aminés et acides gras essentiels.
Recette énergétique
Contre les coups de pompe, optez pour des aliments à sucres lents, comme les pâtes, les légumineuses, la mangue, le pamplemousse, la pomme, la pêche ou encore les yaourts. Bien sûr, on élimine au maximum toutes les boissons énergisantes qui font fureur auprès des jeunes. Ils veulent de l’énergie ? Proposez-leur la recette suivante : thé vert-gingembre-miel cru.
Pour faire craquer les ados, on peut aussi miser sur les jus de toutes sortes. Rien de tel que des mélanges pommes-carottes, associés aux fruits de la passion, à l’ananas ou à la mangue. Pas mal aussi, les smoothies additionnés de pollen/graines de chia ou de lin, riches en omégas. À n'importe quel moment pendant la journée. Ils sont très nourrissants et vos grands enfants vont en raffoler.
On ne lésine pas non plus sur les protéines. Quelques dés de poulet ou de parmesan dans le taboulé, ainsi que des recettes à base de céréales type quinoa ou riz au coulis de betterave.
Cinq fruits et légumes par jour ?
Pour Solidaris, l’éducation est nécessaire mais elle loin d’être suffisante. Pour lutter contre l’obésité, la mutualité propose :
► D’abaisser la TVA sur les produits sains et même de l’augmenter sur les produits trop gras, sucrés, salés, etc. ;
► D’améliorer l’étiquetage des produits ;
► De remplacer les distributeurs de « crasses » dans les écoles par des collations plus saines ;
► De réguler la publicité de manière à ce qu’elle n’annihile plus les campagnes de santé publique ;
► De sensibiliser les gens en ré-enchantant l’alimentation comme source de plaisir et de convivialité.
« De nos jours, on peut se procurer de la nourriture à bas coût, mais au détriment de la santé, de l’environnement et du bien-être social. Il faut repenser le système alimentaire low cost », avance Solidaris qui appelle les autorités belges à passer à l’action pour une politique intégrée et concertée de l’alimentation.
S. G. et Y.-M. V.-L.
En savoir +
- Une personne est considérée en surpoids lorsque son indice de masse corporelle (IMC - ou BMI en anglais - qui correspond au rapport entre poids et taille au carré) dépasse 25 kg/m2 et il est classé parmi les obèses quand l’IMC dépasse 30 kg/m2.