Crèche et école

Dans certaines familles, le retour de l'école et le moment des devoirs constituent un vrai supplice. Maman s'énerve, passe le relais à papa qui finit aussi par s'énerver. Le fiston ou la fillette pleure, le plus jeune réclame de l'attention... Et cela, jour après jour. Comment faire pour ne pas en arriver là ?
Il y a des mamans et des papas qui détestent ce moment de l’après-école. Simplement parce qu’il leur rappelle trop les séances de leur enfance, dont ils gardent un très mauvais souvenir. Ils projettent alors sur ces fins de journée avec leur môme toutes les tensions du passé et rêveraient tellement que cela se passe autrement.
Il y a aussi des mamans et des papas qui aiment bien ce temps de partage avec leur enfant. Ils se réjouissent de découvrir dans les cahiers les nouvelles acquisitions qu’il a faites, prennent du temps pour s’intéresser à ce qu’il a vécu. Une ambiance bien plus joyeuse que, parfois, le cher mignon aimerait bien écourter alors que maman insiste et veut la perfection.
Il y a enfin des mamans et des papas qui laissent faire. Atmosphère détendue assurée - peut-être trop ? -, car certains enfants vivent cela comme du désintérêt.
À quoi servent les devoirs ?
C'est en classe que se font les apprentissages. Le soir, après une journée parfois très longue, l'enfant n'est plus capable de se concentrer suffisamment. Les devoirs devraient être, pour l’instituteur, un moyen de vérifier que l'écolier a bien compris les enseignements du jour. Et pour les parents, l'occasion de suivre ses progrès. Si les parents corrigent systématiquement les devoirs, l'enseignant ne peut évaluer si la matière est acquise et, s’il y a des points, ils deviennent ceux des parents, pas ceux de l'enfant.
L’après-quatre heures n'est, en tout cas, pas le moment de terminer systématiquement ce qui n'a pas été fait en classe. Ce n'est pas non plus le moment de réexpliquer à l'enfant ce qu'il n'a pas compris. Surtout si on risque de le faire avec d'autres mots que ceux de l'instituteur, ce qui ajouterait à la confusion de l'enfant.
Des devoirs et des jeux !
Outre les besoins de soins ou de sommeil, l’enfant a aussi besoin de jouer. C'est en effet par le jeu qu’il intègre tout ce qu'il apprend, c’est en jouant qu'il grandit dans sa tête. Si la séance de devoirs empiète sur le temps du jeu, ce besoin fondamental ne sera pas comblé.
Un autre besoin fondamental est associé au précédent : l'enfant doit pouvoir mettre en œuvre ses propres compétences. Comme le petit qui commence à marcher a besoin de courir partout, d'escalader, de tomber, de se relever, l'enfant plus âgé a besoin de vérifier lui-même ses acquisitions. C’est en faisant ses devoirs, en jouant, en racontant, en cuisinant, etc., qu'il devient autonome !
L'âge de l'école primaire se caractérise par un formidable désir d'apprendre. Les enfants sont curieux de tout, ils adorent découvrir, se passionnent pour un tas de choses parfois surprenantes. Si les devoirs se transforment en corvées, ils risquent bien de freiner ce plaisir d'apprendre.
Un contrat sur mesure
Alors, que faire pour éviter le stress, les tensions, les crises ? En tenant compte des besoins de l'enfant, pourquoi ne pas lui proposer un contrat ? On réfléchit avec lui du moment le plus adéquat pour faire les devoirs et on limite ce temps en fonction de son âge.
En 1re et 2e année du primaire, ce temps doit évidemment être plus court que pour les enfants en fin de primaire. En collaboration avec les enseignants, on décide que ce temps sera limité : devoirs finis ou non, on range les cahiers et on joue. Si l'enfant n'a pas fini, il s'en expliquera avec l'instit. S’il le souhaite, on peut évidemment lui proposer de reprendre ses cahiers plus tard, le matin avant l'école (et après le petit déjeuner !), par exemple.
On peut aussi décider avec l'enfant de l'endroit où il souhaite faire ses devoirs et lui dire qu'on est à sa disposition s'il en a besoin. Certains enfants aiment s’isoler dans leur chambre, d'autres préfèrent s’installer à proximité du parent.
Enfin, ne pas faire les devoirs de l’enfant avec lui ou à sa place ne doit pas empêcher de porter de l’intérêt à ses progrès. Un moyen ? Regarder tous les jours son journal de classe et lui faire raconter sa journée.
Mireille Pauluis
En pratique
Comment soutenir l’enfant sans faire à sa place ?
- Ouvrez tous les jours son journal de classe.
- Respectez son temps de jeu.
- Ne gâchez pas son plaisir d'apprendre en transformant le temps des devoirs en champ de bataille.
- Si les devoirs sont un supplice pour vous, passez la main sans vous culpabiliser.
- Respectez un horaire quotidien.
- Travaillez en collaboration avec l'instituteur.
Le décret de mars 2001 réglemente les devoirs à domicile : en 1re et 2e année, pas de devoirs à la maison ; en 3e et 4e année, les devoirs ne peuvent dépasser les 20 minutes ; en 5e et 6e année, ils peuvent durer jusqu’à 30 minutes.
HELP !
Grosses difficultés
Certains enfants ont de réelles difficultés d'apprentissage. Un soutien en dehors de l'école est, dès lors, primordial. Si ce n'est pas une corvée pour les parents de retravailler avec leur enfant, pas de problème, à condition que le temps du jeu soit respecté. Mais si les parents sont excédés par les devoirs, mieux vaut recourir à une aide extérieure : étude dirigée, école des devoirs, marraine, grands-parents et, si nécessaire, une logopède.