Vie pratique

Mobiles, mais avec difficulté

45 % des parents déclarent qu’ils peuvent gérer le stress causé par la mobilité au quotidien.

Décidément, les parents sont plus futés qu’on l’imagine puisque même stressés, ils trouvent des formules pour s’adapter au chaos de la circulation et aux horaires approximatifs des trains, trams et bus. Une bonne nouvelle à laquelle se rajoute un autre chiffre réjouissant, celui des 20 % de pères et mères qui disent n’éprouver aucun stress concernant leurs déplacements.
Il n’en reste pas moins que le stress provoqué par la mobilité et toutes ses difficultés rejaillit sur la vie de certains parents et de leur petite tribu. 25 % des parents nous disent que ce stress bouleverse beaucoup leur vie de famille et près de 12 % ajoutent l’adverbe « énormément », et ce qu’on soit Wallon ou Bruxellois.
36 % de parents bousculés par les aléas des déplacements, ce n’est pas rien. Et si on affine encore les chiffres, on découvre que 1 répondant sur 5 est obligé de limiter ses activités personnelles (activité en couple, activité pour soi, etc.) pour assurer les impératifs de mobilité de toute la famille ; que 12 % sont confrontés à des problèmes financiers et sont obligés de rogner sur le budget familial pour se déplacer ; que 10 % des répondants rencontrent même des tensions au sein de leur couple faute d’être suffisamment disponibles.
Autre sujet d’étonnement : le coût du carburant, l’insuffisance des parkings proches et le comportement des autres automobilistes ne sont que rarement évoqués dans la liste des motifs de pénibilité. Sur les 85 % des parents qui ont coché les différents items de cette liste, ils ne sont que 2,5 % à les avoir retenus. Par contre, 41 % de ces répondants râlent sur le manque de fiabilité des transports en commun (irrégularité, inconfort, manque de ponctualité, insécurité…), 19 % sur le temps perdu à passer autant sur les routes qu’à bord des trains, trams, bus et 13 % sur l’insuffisance des pistes cyclables.

Les parents témoignent

Katy, Liège :
Un choix difficile à vivre
« Ma réalité est celle de la campagne et d'un mode de vie décroissant (par choix et obligation à la fois). J'ai été obligée de trouver les moyens de racheter une voiture parce qu'après cinq ans de vie sans véhicule dans un village sans bus, avec une petite fille devenue ado, nous avons constaté que nous ‘survivions’, mais que nous ne vivions pas. Isolement familial et social, pas de vie culturelle, complications énormes pour le quotidien et la recherche d'emploi… Mais petit loyer et qualité de vie précieuse hors du stress avec potager généreux. Tout est une question de choix. »

Leila, Liège :
On est ignoré…
« Dans mon village, vous trouvez quasi deux voitures par ménage partout, voire plus pour compenser l'absence totale de ligne de bus. Moi, je suis maman solo et je ne peux pas m’offrir une voiture. J'ai quand même pu m'en sortir grâce au petit bus gratuit de la ville qui passe une fois le mercredi et une fois le samedi !»

Marc, Brabant wallon :
C’est galère
« Je conduis mes enfants à l'arrêt de bus le matin, parfois je dois aller les rechercher à 20 km parce qu'il n'y a pas assez de bus le soir. Malgré le fait d’habiter une zone plutôt bien desservie en bus, les correspondances sont difficiles. Et en soirée, il n’y a plus rien. Les cours à l'université se terminent tard et quand il n’y a plus de bus, c’est galère pour mes enfants. Et c’est papa qui est de la revue… »

Jeanne, Bruxelles :
Stress au cube
« De plus en plus difficile de concilier travail et vie de famille. Stress sur la route, stress au boulot, toujours courir... Des maisons hors de prix, des frais liés à l’acquisition d’une maison trop élevés qui vous obligent à rester locataire au lieu de propriétaire. Un fossé qui se creuse chaque jour de plus en plus entre les pauvres et les riches. »

Myriam, Bruxelles :
Tout pour nous dégoûter
« Des gros bacs à fleurs, des arbres pour rétrécir la route, des semblants de ronds-points pour ralentir la vitesse. Mieux : des dos d’âne pour la casser ! Tout est fait, aujourd’hui, pour mettre la voiture hors d’état de nuire. Pourquoi pas, pourvu que les trams arrivent à l’heure, que les bus soient suffisamment nombreux, que les trains arrivent tout simplement en gare et que nous, les usagers faibles ou moins faibles de la route, on ne nous laisse pas au milieu du gué ! »



M. K. et Yves-Marie Vilain-Lepage

ZOOM

Wallonie ou Bruxelles ?

Les parents râlent un peu plus en Wallonie qu’à Bruxelles sur le temps perdu passé sur les routes ou à l’arrêt des trains, trams bus (20 % contre 18 %) et sur le manque de fiabilité des transports en commun dans leur ensemble (43 % contre 37 %).
Par contre, le mécontentement des cyclistes gronde surtout à Bruxelles et on les comprend. Parions que de nombreux automobilistes, ces usagers moins faibles que ceux sur deux roues, se joignent à leur plainte, car l’inadaptation des pistes cyclables leur donne également des sueurs froides.

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