Santé et bien-être

Amaigrissement, déprime qui s’installe… les signes des troubles alimentaires sont discrets. Pourtant, cette maladie doit être détectée au plus tôt pour être prise en charge le mieux possible.
Être parent d’anorexique ou de boulimique, c’est un long parcours du combattant. « Les troubles alimentaires font souffrir toute la famille, pas uniquement la personne malade. C’est dur de voir un proche dépérir. Pour les parents, le plus important c’est d’être informé, soutenu… et de continuer à vivre », conseille Nathalie Decoo, présidente de l’association Anorexie-Boulimie Ensemble.
Des vêtements larges et des repas rikiki
Pour détecter qu’un trouble alimentaire s’installe, un seul mot d’ordre : la vigilance. « C’est très difficile pour un parent de percevoir la maladie car, au début, le malade passe par une phase de déni. Il refuse et cache sa maladie. Il met des vêtements amples, évite les repas, dit qu’il a mangé ailleurs, supprime certains aliments gras ou sucrés de son alimentation pour perdre quelques petits kilos. »
Ensuite, le malade souffre d’insomnies et se referme sur lui-même. « Le jeune s’isole parce qu’il a honte de la maladie. Et les parents pensent souvent à une déprime passagère car l’anorexie n’est pas visible tout de suite. Même les prises de sang sont normales en début de maladie. Les carences sont visibles quand on est déjà loin », ajoute cette ancienne anorexique.
Attention aux forums « pro ana »
Vigilance aussi par rapport aux sites fréquentés par son jeune. Certains groupes Facebook ou forums « pro-ana » (pour pro anorexia NDLR) poussent à une malsaine compétition. « Les filles qui prônent ce style de vie ne s’en sortent pas du tout avec la maladie et en tirent une certaine fierté. On trouve aussi des provocateurs, parfois… il y a de tout sur les forums. Mieux vaut s’adresser à des associations qui sont bien informées », conseille la présidente de l’association Anorexie-Boulimie Ensemble.
« Une maladie dont on ne peut pas sortir tout seul »
Car le sujet n’est pas à prendre à la légère : les troubles alimentaires font des dégâts. « C’est la plus mortelle de toutes les maladies psychiques, ajoute Nathalie Decoo. On croit parfois que c’est juste un caprice. Or c’est une souffrance, c’est une maladie dont on ne peut pas sortir tout seul. Il faut admettre ses limites. »
Chercher de l’aide, c’est donc le premier réflexe à avoir pour aider un proche atteint d’un trouble alimentaire compulsif. Le généraliste peut convenir pour une première consultation, il pourra renvoyer vers un psychologue ou vers un centre des troubles alimentaires.
« La guérison dépend de nombreux facteurs. L’envie ou non d’hospitaliser son enfant, son état physique et psychologique... Il faut souvent une approche pluridisciplinaire pour sortir d’un trouble alimentaire. Le plus important, c’est l’aspect médical. Vérifier les carences en potassium de quelqu’un qui se fait vomir plusieurs fois par jour, c’est vital. Après les médecins qui s’occupent du physique, il y a les psychologues ou psychiatres, des ateliers pour améliorer l’image de soi, des groupes de paroles, de la kiné pour se détendre, de la sophrologie », détaille encore Nathalie Decoo.
E. W.