Vie pratique

Paroles de grands-parents : âge et disponibilité

Vous pourriez encore enfiler le jean de votre fille et même peut-être de votre petite-fille. Vous êtes presque aussi fort que votre petit-fils au tennis, sur la Wii. Non, la soixantaine, ce n’est pas vieux quoi qu’en disent parfois vos petits-enfants. La preuve avec ces témoignages : c’est qu’on compte encore vachement sur vous pour aller les prendre à droite et à gauche ou les garder… bien au chaud.

Sabine, trois petits-enfants, pensionnée

L’autre jour, on fêtait l’anniversaire de ma petite-fille. À cette occasion, je lui ai dit : « Tes 16 ans m’impressionnent ! »
Elle m’a répondu, du tac au tac : « C’est parce que tu es vieille ! ».
J’ai 63 ans.

Pierre, 71 ans, quatre petits-enfants, professeur à la retraite

Avoir 50 ans ou 70 ans, pour les petits-enfants, ça ne change pas grand-chose. T’es vieux, un point c’est tout. Sauf quand ils peuvent faire des comparaisons avec un aïeul. Comme mon petit-fils, 9 ans, qui m’a accompagné à la maison de repos pour voir mon père et qui à la fin de la visite, m’a déclaré sur un ton docte : « Toi, tu es presque vieux ! ».

Lisette, 63 ans, deux petites-filles, toujours au boulot

Mes petites-filles de 10 et 13 ans m’ont invitée à aller sur un site qui se moque des vieux dépassés par le monde dans lequel ils vivent. Une vraie caricature ! En me voyant perplexe, la plus jeune m’a rassurée : « Oh, mamy, ce n’est pas aussi pire pour toi ! ».

Thérèse, 64 ans, cinq petits-enfants, bénévole dans une école

J’ai été grand-mère à 50 ans. Bourrée encore de principes d’éducation que j’avais tenté de transmettre quelques années plus tôt à mes enfants. Quinze ans après, je ne suis plus la même grand-mère. Avec les plus jeunes de mes petits-enfants, je suis moins patiente, c’est vrai, mais je suis aussi moins stricte. À la fin d’une excursion, il n’est pas rare que je cède à la demande de l’un d’eux et que je m’arrête chez ces marchands du temple qui vous vendent l’un ou l’autre souvenir. Je ne l’aurais jamais fait pour mes enfants.

Bernard, 68 ans, deux petits-enfants, retraité, photographe pour s’amuser

J’ai mis longtemps à accepter l’idée d’être grand-père. Bien sûr, quand ma fille a accouché de Noah, j’étais fier et en même temps mal à l’aise, parce que, tout d’un coup, j’avançais d’un cran sur la ligne du temps. Un coup de vieux, quoi ! Depuis quelques mois, j’ai un nouveau petit-fils. C’est lui qui m’aide à accepter ma « grand-parentalité »… ou peut-être l’âge aussi.

Véronique, 60 ans… depuis une semaine, quatre petits-enfants

Mon passage à la soixantaine a été mon unique actualité ces toutes dernières semaines. Y a pas à dire, ça fait quand même un drôle d’effet, ce saut dans une autre dizaine… Et comme rien n’échappe aux enfants, Odile, 3 ans, a dû entendre ce qui me préoccupait. Assise sur mes genoux, elle a pris mon visage entre ses petites mains et m’a dit : « Je t’aime, Babou. T’es vieille, t’a des joues toutes molles ».

angel Hé, y a pas que nous, vos petits-enfants, qui vous rappellent votre âge. Quand on vous cède la place dans le bus, vous ronchonnez. Surtout papy, quand c’est une jolie fille qui le propose !
Marie, 17 ans

Carine, 59 ans, au travail, grand-mère à usages multiples

Trois fois par semaine, je vais chercher mes petits-enfants à la crèche et à l’école, une aventure, pas de tout repos.
Je crois que nos enfants ne se rendent pas compte de ce qu’ils nous demandent !

Myriam, 60 ans, à mi-temps, trois petits-enfants

J’ai de la chance, Martin et Zacharie, les deux cousins, sont dans la même classe, à trois pas de chez moi. Mon jour ? Celui des grands-parents… le mercredi midi. Je ne suis donc pas toute seule. Quantité de grands-mères (un peu moins de grands-pères, tiens, tiens !) sont au rendez-vous. Bientôt, je devrai aller aussi chercher le petit Léon qui va quitter la crèche. Faudra que je réorganise la voiture… Mais, au fait, combien d’enfants peut-on mettre à l’arrière de cette voiture ?

Francis, 72 ans, encore en activité, quatre petits-enfants

Je n’interviens que sur demande et pour des choses très pratico-pratiques. Mon fils aîné m’a un jour demandé si je pouvais aller chercher un de ses gamins à l’école pour le conduire ensuite chez la logopède. Il m’a donné l’horaire - deux fois par semaine - et j’ai assumé cette tâche pendant deux ans. C’était astreignant, certes, mais je l’ai fait. Depuis lors, aucun de mes fils ne m’a appelé à la rescousse.

Jacqueline, 66 ans, deux petites-filles, sans grand-père pour l’aider

Moi, ce qui m’effraie, c’est le maniement des poussettes. D’accord, elles sont tout-terrain, mais… Ma fille s’est armée de patience pour m’en expliquer le fonctionnement : malgré ça, je n’en sors pas. J’ai lu dans un Ligueur que je n’étais pas la seule. Incroyable ce que ces engins sont compliqués ! Pousser d’un côté tout en tirant de l’autre… Ou alors, c’est ma concordance des mouvements qui est déficiente ! Et si vous ne comprenez pas, vous vous retrouvez Gros-Jean comme devant, face à votre coffre de voiture…

Sarah, 60 ans, future grand-mère

Ne vous moquez pas de moi, je suis déjà tout à fait gaga. Ce petit-enfant n’arrivera que d’ici quelques mois, mais ça fait déjà quelques semaines que je regarde les landaus-poussettes avec attention, que j’étudie chacun des modèles que je croise en rue, observant la manière dont les parents ouvrent et referment l’engin. De toute façon, c’est ma belle-fille qui fera son choix, mais si je peux récolter quelques infos qui peuvent l’aider…

Christine, seule, 63 ans, grand-maman-taxi

S’il n’y avait que les poussettes qui posaient problème ! Moi, c’est le siège auto qui me demande un tel mouvement pour y glisser mon petit Elias, 2 ans, que je me fais une fois sur deux un tour de reins. J’incrimine le matériel de puériculture, mais est-ce bien lui qui est en question ? Je pense que c’est plutôt mon manque de souplesse…

Florence, 59 ans, un petit-fils… ancienne superwoman !

J’appartiens à cette génération où les femmes ont voulu tout prendre en charge. J’ai donc beaucoup couru dans ma vie, je cours encore… sauf le vendredi, quand je vais chercher Max à l’école. À 2 ans et demi, il se trouve déjà trop grand pour rester dans son buggy. Une bonne nouvelle… si vous n’êtes pas pressé ! Car Max a découvert un nouveau jeu : il s’arrête à chaque pas de porte, grimpe la marche, tend la main pour agripper la mienne… et saute ! Quand il fait beau, je joue le jeu à fond et prend plaisir à traîner. C’est nouveau pour moi ! Mais quand il pleut ou qu’il fait très froid, c’est nettement moins gai. Superwoman reprend alors tous ses droits !

Anne-Sophie, 61 ans, deux petits-enfants, coach

Ma petite-fille de 8 ans ne mange jamais de viande et ses parents me disent surtout de ne pas la forcer.
J’aimerais pourtant bien lui en faire avaler quelques bouchées, moi !

Jacques, 68 ans, grand-père et encore papa d’un gamin

Je ne m’autorise pas le droit d’influencer quoi que ce soit, même pour une question d’alimentation. Je privilégie ma relation avec mes enfants avant celle avec mes petits-enfants, parce que je respecte trop l’autonomie de mes fils. Ils n’ont pas l’air de s’en plaindre. L’autre jour, l’un deux m’a dit : « On apprécie que tu n’interviennes pas dans nos choix éducatifs ».

Anne, 66 ans, une petite-fille et… une belle-fille

Juliette passe au gâteau de fruits depuis quelques jours déjà. Je l’ai gardée plus de 24 heures pour la toute première fois. Sa maman m’avait donné tout un mode d’emploi pour préparer son repas de midi avec une recommandation : tout passer au mixer. Curieux, de mon temps, on écrasait tout avec une fourchette et les bébés n’avaient pas plus de dents que maintenant. Mais j’ai joué la belle-mère très appliquée et j’ai suivi exactement ce qu’elle m’avait dit. J’avais trop peur qu’elle découvre dans le lange de la petite que j’avais désobéi !

Roland, 64 ans, cinq petits-enfants et papa d’un bébé de 17 mois

Moi, je ne suis pas là pour gérer une autre famille que celle que j’ai voulue. Ma petite-fille refuse de manger de la viande ? Tant qu’elle sera sur « mon fumier », je ne la forcerai pas. Ce n’est pas ces quelques repas végétariens qui mettront sa santé en danger. Aux parents de décider des règles chez eux.  

Annick, 62 ans, mamy-cuistot pour ses petits-enfants

J’étais une mère vadrouilleuse. J’étais… parce que depuis que je suis grand-mère, tout a changé ! Avant, seule et toujours au travail, je me cuisinais vite le soir une petite pâte avec une sauce toute faite ou je rejoignais une de mes amies. Mon frigo a été longtemps vide… jusqu’au jour où mon premier petit-fils (rejoint par un second) a passé son mercredi après-midi chez moi. Je me suis transformée en véritable « mamy-cuistot », chantre des bonnes habitudes alimentaires. Les parents sont ravis : ils comptent sur moi pour dire non aux bonbons ! Et moi, je me suis assagie : mon frigo est rempli, je me fricote un souper… en attendant mercredi prochain.



M. K.

Lu pour vous

  • « La grand-mère d'aujourd'hui a une petite cinquantaine d'années, est active et séduisante… » : Vous vous reconnaissez dans cette description ? Un livre : Le Mammy Big Bang, Caroline Cotinaud (Albin Michel).
  • Si vous prenez plaisir à cuisiner pour vos petits-enfants et que vous êtes parfois à court d’imagination, rejoignez Louise Lacharon, 87 ans, dans sa cuisine et découvrez ses recettes, toutes labellisées par ses petits-enfants, dans Une bonne fourchette (Éditions Dricot).
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