Droits et congés

Pour que les désirs deviennent réalités, les pistes de la Ligue des familles

Notre enquête montre qu’une meilleure conciliation passe par la complémentarité entre les politiques mises en place au niveau de l’entreprise et les dispositifs de conciliation de Sécurité sociale ou de services publics.

CÔTÉ DES RESPONSABLES POLITIQUES

Parallèlement à l’entreprise, le politique aussi doit prendre ses responsabilités. Ceci passe d’abord par un renforcement des dispositifs de congés. La Ligue des familles revendique :

Un congé de paternité obligatoire

Malgré les pressions du monde du travail et des pères réticents, nous proposons que le congé de paternité devienne, comme le congé de maternité, obligatoire.

Un congé parental mieux indemnisé et utilisable jusqu’aux 18 ans

Pour éviter que le recours au congé parental soit synonyme d’un important sacrifice financier pour les parents et favoriser la prise du congé par les pères, nous demandons un congé parental rémunéré en fonction du salaire antérieur (plafonné, évidemment) du parent.
Enfin, pour renforcer le rôle du congé parental comme outil de conciliation, le droit à ce congé devrait être maintenu jusqu’aux 18 ans de l’enfant tout en maintenant les possibilités actuelles de fractionnement et de prise flexible.

Pour la création d’une branche « assurance parenté »

Nous demandons que soit mise en chantier une réflexion autour de la création d’une branche « assurance parenté » au sein de la Sécurité sociale. Cette branche regrouperait ainsi l’ensemble des dispositifs de congés familiaux pour une vraie cohérence des politiques et une reconnaissance du risque social lié à l’exercice de la parentalité.

Pour une politique coordonnée

Enfin, nous plaidons pour la création d’une instance de coordination des politiques de soutien à la parentalité. En effet, à ce jour, différents niveaux de pouvoir et différents ministres ont aujourd’hui des compétences qui touchent à la conciliation des temps de vie des parents. Les congés de paternité et de maternité dépendent de la branche « soins de santé » de la Sécurité sociale tandis que le congé parental est lui lié à la branche « emploi ». De plus, si ces congés sont gérés au niveau fédéral, un autre pan important de la politique de conciliation - l’accueil de l’enfance - relève, lui, des Communautés.

CÔTÉ ENTREPRISES

Les chiffres le montrent, la peur de perdre son emploi et d’être « mal vu » par l’employeur, voire par ses collègues, reste un frein à l’utilisation des outils de conciliation par les pères.
Ici, c’est toute l’importance d’une politique de sensibilisation, vers les entreprises et au sein même de celles-ci qu’il faut souligner. Des outils de sensibilisation ou des guides de la parentalité en entreprise existent, reste à promouvoir leur utilisation.
Le monde de l’entreprise doit oser encourager les pères à utiliser les dispositifs existants, favoriser les possibilités d’aménagement du temps de travail et résister au culte du présentéisme qui veut que le « bon » travailleur se présente tôt au travail et rentre tard à la maison. Nous pensons que tous, employeurs et travailleurs, ont à y gagner.
Bien évidemment,ces mesures ont un coût, et un coût relativement important, en particulier nos propositions touchant aux congés parentaux. Mais nous pensons qu’une bonne prise en compte des politiques de conciliation, dont notre enquête montre les multiples retombées positives pour enfants, parents et travailleurs, est à ce prix.



Pierre Lemaire, service Etudes de la Ligue des familles

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