Protéger ou laisser faire ?

Votre bébé déploie une activité de plus en plus visible : il se retourne, il se déplace, il attrape les objets, les regarde, les manipule, les met en bouche. Ses mains ouvertes, mobiles, se tendent en gestes de moins en moins approximatifs. Vous lui proposez un environnement d’une sécurité optimale mais, vous le savez, tout n’est pas maîtrisable…

Là, couché sur le dos, il a saisi à côté de lui un joli hochet coloré. Il le tient à deux mains au-dessus de son visage et le regarde intensément, mais, soudain, l’objet lui échappe et… tombe sur son nez. Après une mimique de surprise totale, c’est la déconfiture et les pleurs se font entendre. À un autre moment, il joue sous son portique. Il gigote énergiquement, se tourne sur le côté. Une jambe enthousiaste s’est glissée entre les montants du portique et ne trouve plus la sortie : entravé dans sa liberté de mouvement, il lance un S.O.S. impérieux. Vous venez voir ce qui se passe, votre intervention pleine de douceur le console, votre sérénité l’apaise.

Ce n’est que le début du long apprentissage des lois du monde, qui passe parfois par des expériences désagréables mais intéressantes. Il vous revient de le protéger, bien sûr, mais vous pouvez lui laisser une marge d’initiative dans laquelle son désir et sa curiosité le promènent. Il examine, il s’empare, il touche, tourne, palpe, bouscule, pousse… Les objets bougent sous son action : de quoi lui procurer des sensations et relancer son intérêt. S’il se cogne ou se coince, vous êtes là, prêt(e) à vous rapprocher, à l’encourager et à le réconforter. C’est dans la sécurité de sa relation avec vous que son exploration lui apporte le plaisir et la confiance indispensables à la poursuite harmonieuse de son développement.



Catherine Ghion

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