Santé et bien-être

C’est intime et, en tant que parent, on n’a pas forcément l’occasion d’en parler avec notre enfant. Mais il grandit et dans une société où le poil est vu comme indésirable, l’idée de tout raser est devenue une norme. Encore une dont on peut discuter pour voir si elle convient à notre ado ou pas.
Quand Agnès a ouvert la porte de la salle de bain chez elle à Waterloo, elle ne s’attendait pas à ça. Son fils, 11 ans, rasoir à la main, en train de se tondre à sec les zones intimes. « Gêné ? Non, pas tant que ça. Il était plutôt surpris, et nous aussi d’ailleurs ! Il est encore jeune. Il est en 6e primaire. Mais c’est vrai qu’il a connu une croissance rapide par rapport à ses copains de classe ». Et avec la maturité arrive toute une armée de petits poils. « Il disait surtout que ça le gênait très fort car ils s’accrochaient dans son slip. Ça le chatouillait, le grattait ».
Pas de tabou chez Agnès et Daniel. « On lui a acheté un rasoir adéquat et mon mari lui a expliqué comment il devait s’y prendre. On lui a dit que ça ne servait à rien de faire ça trop régulièrement, que la poussée allait s’intensifier avec le temps et que ça n’était pas opportun de tout le temps tout raser ».
Si la maman nous a contactés pour raconter cette histoire quand nous avons lancé notre appel à témoignage, c’est pour partager cette réflexion : « Le souci de l’épilation peut aussi arriver chez les garçons ». C’est vrai que ce sont plutôt les filles à qui la société fait comprendre que les corps doivent être glabres. Absentes sont les aisselles poilues et courantes sont les réflexions moqueuses, du genre « Elle n’était pas épilée ! » après un rapport intime. Le mot est passé : les poils sont indésirables.