Société

Comment parler du handicap aux parents du Ligueur ? Avec notre angle famille, bien sûr. Le champ du handicap est vaste, les réalités sont plurielles. La tâche mérite pourtant que l’on s’y attèle : seulement 0,3 % des contenus médiatiques traitent du handicap.
En Europe, 15 % de la population est porteuse d’un handicap. Une enquête réalisée par la Ligue des familles en 2014 révèle que deux familles sur trois sont concernées par le handicap. C’est dire si le thème nous touche. Que ce soit au sein d’une famille, dans le voisinage, à l’école, sur le lieu de travail, dans les commerces, nous sommes tou·te·s amené·e·s à côtoyer le handicap.
Faire avec le handicap pour une famille, c’est une nécessité absolue. Elle s’ajuste à ce nouveau membre différent. En ouverture de ce dossier, un reportage, réalisé par des étudiantes de l’Ihecs, donne à voir un peu du quotidien de deux familles. Nous aborderons ensuite les difficultés et besoins des familles. La question des fratries est également traitée pour sortir de l’ombre les frères et sœurs.
Faire avec le handicap pour tous les autres, c’est un peu au bon vouloir de chacun. Certains font preuve d’empathie. D’autres, mal à l’aise, sont gêné·e·s et ignorent. Si bien que le thème en devient délicat, voire carrément tabou.
La société fonctionne facilement par catégories et cloisonne. Normaux, différents. Valides, handicapés. Elle nous fait rentrer dans des cases. Mais la société, c’est aussi une somme d’individus. Des personnes qui ont le pouvoir d’être touchées en leur for intérieur, de regarder autrement la personne en situation de handicap, peut-être même de la regarder tout court ?
À travers ce dossier, nous faisons le pari qu’il nous appartient à toutes et tous de rendre cette société plus inclusive et humaine. À l’unanimité, les familles touchées par le handicap souhaitent maintenir du lien avec l’ordinaire, le monde des « valides ». Et si nous leur donnions un peu d’espace, au lieu d’enfermer dans des cases ?
Clémentine Rasquin