Loisirs et culture
Les parents du Royaume attendent un lundi sur deux avec impatience. Pourquoi ? Parce qu’ils savent que le Ligueur leur présente ses incontournables. Impossible de ne pas inscrire dans cette chronique, le jeu le plus primé du monde et une (de nos) référence qui revient dans beaucoup de chroniques : 7 Wonders. Attention : valeur sûre hautement addictive.
2010 ? Une année riche en scandales politiques, en crises, en exploits, en records. C’est aussi l’année où l’un des jeux les plus importants va voir le jour. Beaucoup de créateurs et créatrices, d’éditeurs, de vendeurs et vendeuses et, bien sûr, de joueurs et joueuses s’entendent sur le fait qu’il y aura un avant et un après 7 Wonders dans le monde du jeu. Pourquoi un tel succès ?
Un jeu qui appelle aux élans mégalos
Il faut presque se replonger dans l’œuvre de ce bon vieux Friedrich Nietzsche pour comprendre le succès de 7W, comme on dit dans les milieux avertis. On flirte avec le concept de la volonté de puissance du philosophe allemand et de son acte de se surmonter soi-même. Il y sommeille quelque chose de massif. Chaque joueur et joueuse est à la tête d’une imposante cité. Le but de chacun·e : faire prospérer sa ville de manière à la rendre la plus puissante possible. L’astuce réside dans la mécanique du jeu. Tout le monde joue en même temps. Pas de temps mort.
7 Wonders a créé ce principe, largement repris depuis – et souvent avec succès – du jeu de collecte. Ici, l’idée consiste donc à construire et à collecter des ressources en vue de servir dans un second temps sa propre stratégie. Qu’elle soit militaire, scientifique, commerciale… Chacun et chacune sa façon de faire.
Depuis sa création, le jeu s’est vu décerner toutes les récompenses qu’un jeu peut avoir. Pas étonnant quand on se réfère à l’histoire que nous a raconté Géraldine Volders de Repos Production sur sa conception : « Jusqu’au bout, l’équipe a soigné chaque détail. On était sur le qui-vive. Comme pour tous les jeux, on a multiplié les versions bêta. Mais jusqu’à la veille de sortir le jeu et de lancer le feu vert à l’imprimeur, on s’est dit, Antoine Bauza en tête, que ce serait génial d’agrandir les cartes pour faire ressortir les superbes illustrations. Que ça apporterait un plus au jeu ! Donc, in extremis, la nuit qui a précédé l’impression, on a planché dessus. C’est un jeu où aucun détail n’a été laissé au hasard ».
Depuis, le jeu s’est décliné en plusieurs extensions. Quatre à ce jour : Cities, Armada, Leaders, Edifice. Le jeu existe également en version Duel, en un·e contre un·e. Il existe même une application pour affronter les joueurs et joueuses du monde entier. Jusqu’où s’étendront les limites de 7 Wonders ? Un film ? Un parc d’attractions ? Quoi qu’il en soit on suit cette aventure wonder-full avec vif intérêt. Mais au fait, les familles partagent-elles cet enthousiasme collectif ?
Ce qu’en pensent les parents
Les règles ne sont pas compliquées à assimiler. Seule la liste des cartes - leurs valeurs, les effets… - est importante à avoir en tête. Il y a une notice très bien faite, mais s’y référer en permanence peut casser le rythme des parties. En cela, commencer avec une personne qui maîtrise la mécanique de jeu rend les premiers pas dans l’univers 7 Wonders bien plus amusant. On aime beaucoup ce que Julienne, maman de trois ados de 14, 16 et 18 ans, nous en avait dit au moment de la sélection Jeux-Jouets 2023 : « Je pense qu’il y a des jeux, comme des livres ou des films qui peuvent changer la vie. Celui-ci en est. On l’a testé juste entre nous. Puis avec plus de monde et le résultat est le même à chaque fois : c’est renversant. On se transforme. On joue un rôle. On se sent maître du monde. Les enfants adorent. Avant, on se planifiait une soirée pizza ou une soirée film. Maintenant, on parle de soirée 7 Wonders. À offrir aux ados quand on n’est pas inspiré. Même à ceux qui ne sont pas versés jeux de société. Il ne laissera aucun·e gamin·e indifférent·e ». Retour élogieux.
Depuis, on ne cesse d’en avoir. On pense à Michael qui y joue depuis des années avec sa compagne et leur fils Steven de 13 ans. « On y joue depuis trois-quatre ans avec les copains du fiston. Souvent, on lui fait des infidélités. On teste des trucs qui s’en inspirent. Le très réussi Sushi Go Party, par exemple. Historia, Small World. Tout ça, c’est génial. Mais quoi qu’il en soit, on retourne toujours à 7W. Il n’y a pas à tergiverser, stratégiquement parlant, c’est tout bonnement, le plus réussi ... au monde ». Une des 7 merveilles du monde, on vous dit. On aurait pu s’arrêter au titre finalement.
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