Développement de l'enfant

Chacun cherche son chien

Vous avez usé de tous les arguments, mais rien à faire, vous voici au pied de la niche : les enfants veulent un chien. Vous capitulez, la meute va s’agrandir. Passons à l’étape suivante, celle de l’adoption. On lève la patte et on le jure, tout va se passer au poil.

Ne nous mentons pas : ce chien, ce sera votre toutou. Vous en serez responsable. Vos enfants l’aimeront, certes. Ils le promèneront. De temps à autre. Ils vous aideront à le laver. Parfois. Mais tout le reste vous incombe. Le reste, quel reste ? Les repas, une à deux fois par jour, le dressage, les petits accidents, les bobos occasionnels, le véto (voir encadré), les soucis de garde pour les week-ends chez les copains qui ne supportent pas la vue du canidé.
Bien conscients de tout cela, il est temps de vous poser une autre question : est-ce que vos bambins veulent vraiment de cette boule de poils ? Rappelez-vous la période pas si lointaine où ils désiraient un dragon ou une licorne. Comment savoir s’il s’agit d’une lubie ou d’un vrai désir ? « Difficile à dire, réfléchit Luc Poncelet, professeur à l'ULB. Il y a une grande perte causée par le manque de contacts entre enfants et animaux. Observez d'abord son comportement avec d'autres chiens, c'est toujours intéressant. »

Clebs en main, full option

Oubliez les préjugés concernant les races. Tous les toutous sont fondamentalement gentils. Hop, hop, hop, ne vous réjouissez pas si vite, ils peuvent tous être potentiellement agressifs aussi. Le choix va plutôt s’effectuer en fonction de votre clan, de son environnement, son rythme de vie.
Gare à l'idée préconçue comme quoi un petit chien est plus adapté à un enfant parce qu’il représente moins de risques ou sera plus facile à élever. Grosse erreur : « Les petits chiens peuvent être plus agressifs, mais ils ne sont pas dangereux et surtout pas assez forts. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'avec le nanisme, on tend vers plus de fragilité. Renseignez-vous toujours sur les races », préconise prudemment le vétérinaire.
Comment procéder ? Allons-y par pedigree familial. Familles actives, optez pour un chien de taille moyenne : labrador, briard, etc. Ils supporteront avec flegme d’être un peu malmenés. Enfants calmes et timides ? Orientez-vous vers les cabots de petites tailles : bouledogue français, carlin, corgi, shih tzu, etc. Ils pourront peut-être même aider votre bambin à se faire des amis.
Pour les plus câlins, voire pots de colle, choisissez un petit chien à long poils : bichon maltais, cavalier king Charles, etc. Ils seront pouponnés avec grand plaisir. À vous, les longues heures à passer l’aspirateur derrière lui ! Enfin, pour les plus craintifs, un chien de taille moyenne, type golden retriever, flat coated, border collier, etc. Ils se montreront rassurants et apaisants. Tiens, mais on adopte ou on va chez l’éleveur (hors de prix) ?

Pur race zinneke

Les éleveurs sont généralement de bon conseil. Ce sont des obsessionnels de la qualité, passionnés, instruits, documentés. Si vous n'êtes pas limités, foncez ! À bannir, les très nombreuses animaleries où la marchandise - pardon, les bêtes… - a été élevée comme des poulets de batterie.
L'adoption ? Luc Poncelet reste prudent : « Un des adages dit que l'on adopte souvent les problèmes de ses prédécesseurs ». Il nous confirme cependant qu'il y a plein de belles histoires liées à l'adoption. Il est important de bien se renseigner sur le passé de l'animal. On risque de vous cacher certaines informations. Le personnel est souvent motivé pour les placer, certains peu scrupuleux peuvent refourguer tout et n'importe quoi. Privilégiez les gens et les refuges engagés. Et fiez-vous à votre flair. « On sent si on a affaire à un bon chien. Beaucoup de maîtres disent que c'est Toutou qui choisit, je pense que c'est vrai, ils ont souvent leur préférence ! »

Les trois règles du bon chien-chien

Une petite formation auprès des enfants s’impose au préalable. Même s'ils adorent leur compagnon, ils sont loin d'être toujours tendres avec lui. Veillez au grain. Apprenez-leur tout ce qui concerne les caresses, les sorties, les jeux, le brossage, le sommeil, les repas. Autant de clés qui contribueront à créer un lien entre eux.
Les règles d'or du canin royal sont les suivantes : nourriture, position sociale et interaction. Luc Poncelet explique : « La place d'un bon chien ? La dernière. S'il se sent le chef, il stresse et peut devenir agressif. Il a besoin de règles, ça le rassure. Il mange après ses maîtres, on ne lui donne jamais ce qu'on a dans l'assiette quand on est à table. Il dort loin de la famille et toutes les initiatives viennent des chefs de meute : c'est-à-dire vous, parents, enfants. »
Côté équipement, trouvez un endroit rassurant pour Toutou. Un beau panier, un coussin, une gamelle pour la nourriture et l’eau. Une laisse, quelques jeux, une brosse, un gant et une trousse pour les premiers soins avec tire-tique, éosine et vermifuge.
Vous l’aurez compris, accueillir le meilleur ami de l'homme est une décision importante qui impliquera chaque membre du clan. Il y va du bien-être et de la sécurité de chacun. Parents, vous êtes donc responsables des choix et de l'harmonie qui règnera au sein du foyer. Une vraie vie de chien, en somme !



Yves-Marie Vilain-Lepage

En pratique

Trois points santé

  • Pensez à bien adapter la nourriture en fonction de l'âge et de la race de votre animal. L'alimentation varie d'un chien à l'autre.
  • Les vaccins sont annuels, l'occasion de faire un petit check-up.
  • Pensez à la vermifugation, dont la fréquence varie en fonction de votre environnement. Au moindre doute, votez véto.
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