En route, Marin !, de Marine Schneider (Pastel)

L’idée de cet album est venue à son autrice-illustratrice alors que son enfant avait 3 ans et demi et qu’ils roulaient depuis Bruxelles vers la montagne. Le livre sent indéniablement le vécu. Parents comme enfants vont retrouver dans ce récit simple et délicat des moments qu’ils ont eux-mêmes déjà traversés, d’une manière ou d’une autre. Comme l’ennui dû à un trajet interminable, le sentiment d’être enfermé dans la voiture. Avec cette question tellement entendue : « Est-ce qu’on est presque arrivés ? » Au volant, la maman ne s’énerve pas. À ses côtés, Côme, son compagnon, patiente. C’est vrai qu’il ne se passe pas grand-chose sur la route des vacances, à part peut-être des embouteillages qui n’arrangent rien à l’affaire. Les adultes tentent d’occuper le gamin, imaginent l’un ou l’autre jeu. Qui n’a jamais lancé un concours pour savoir qui apercevrait le premier une voiture rouge ou un cheval, un pissenlit ou un edelweiss ? Banal, direz-vous ! Mais Marine Schneider apporte son petit grain de fantaisie à cette situation. Son album décolle tout à coup vers le réalisme magique cher à la littérature belge. Marin est entraîné dans une autre dimension qui abolit le temps et l’espace. Et c’est une belle réussite, portée par un texte simple et efficace, et surtout des images, des couleurs qui font rêver.