Droits et congés

Jusqu'à quel âge sur la mutuelle des parents ?

Jusqu'à quel âge sur la mutuelle des parents ?

Quand un enfant doit-il s’inscrire en son nom propre à la mutualité ? Voilà une question posée par un couple de lecteurs à laquelle nous répondons ci-dessous.

Catherine et Benoît ont la petite cinquantaine. Leur fils Martin, lui, aura bientôt 25 ans. C’est au cours d’un repas confiné à la maison que la question est arrivée sur la table, en discutant du coût des soins de santé. « Tiens, faudrait pas se renseigner pour la mutuelle ? On est toujours en ordre avec Martin ? Tu as des nouvelles, toi ? ». Catherine et Benoît sont dans le doute. Dans un premier temps, ils questionnent parents et amis. « C’est pas à la majorité que ça change ? ». « Je crois que c’est la fin de études qui implique un changement, mais je suis pas sûr… ». Les réponses sont différentes à chaque interlocuteur. Preuve qu’il y a matière à explications.
En fait, grosso modo, la règle de base est toute simple. Un·e jeune ne peut plus être sur la mutualité de ses parents à partir du moment où il ou elle cotise à la Sécurité sociale. Concrètement, à partir du moment où l’intéressé·e signe un contrat de travail, se lance dans une activité d’indépendant·e ou perçoit des allocations, il ou elle ne peut plus être sur la mutuelle des parents.
Est-ce à dire qu’un enfant, tant qu’il ne cotise pas, peut rester indéfiniment sur la mutuelle de ses parents (pour cause d’études prolongées, par exemple) ? La réponse, bien sûr, est non. Si votre ado joue au Tanguy et reste dans la maison familiale, il devra, à l’âge de 25 ans, voler de ses propres ailes au niveau de la mutuelle.
Attention, toutefois, cet âge de 25 ans pour le basculement est relatif. « Souvent, à la date anniversaire du jeune, nous explique-t-on aux Mutualités chrétiennes, il y a une démarche proactive de la mutuelle. Elle interroge le jeune sur son statut. Vit-il seul ? Est-il toujours chez ses parents, etc. ». Ensuite, le basculement ne se fait pas du jour au lendemain. Concrètement, le changement de mutuelle doit s’opérer au 31 décembre de l’année qui suit celle du 25e anniversaire. Avec une possibilité d'encore s'inscrire jusqu'au 31 mars de l'année suivante, celle... des 27 ans.

Comment choisir ?

Ce laps de temps peut être mis à profit pour bien choisir sa mutuelle. « Traditionnellement, l’enfant s’inscrit à la mutuelle de ses parents, note-t-on chez Partenamut, mais il n’y a rien d’automatique ». Libre donc au jeune de trouver l’organisme qui lui convient le mieux. Pour cela, il faut éplucher les sites internet et s’interroger sur les offres. C’est qu’à côté de l’assurance obligatoire et accessible à toutes et à tous (on peut y recourir « sans frais » via la CAAMI, la caisse auxiliaire d’assurance maladie-invalidité), il y a l’assurance complémentaire. C’est sur ce deuxième volet que les mutuelles se distinguent et réclament une cotisation.
Pour guider le choix, il existe des outils indépendants des mutualités. Notamment un comparateur que l’on peut trouver sur le site de Test Achats. Le principe est simple : on intègre ses données, on compare les résultats et puis on choisit la meilleure offre. À ne pas négliger, l’accessibilité des services. Est-ce qu’il y a un bureau de la mutuelle près de chez soi ? On peut aussi se renseigner sur les valeurs portées par les différents organismes, sur leur impact social, etc. De toute façon, il ne faut jamais faire l’impasse d’un coup de fil à la mutuelle, chaque cas est différent comme le montrent les exemples donnés par nos interlocuteurs et interlocutrices ci-dessous.

  • Anissa, 25 ans ce 15 avril 2021. Elle continue ses études. Elle maintiendra son droit au remboursement des soins de santé jusqu’au 31/12/2022. Pour maintenir une couverture personnelle, elle devra s’inscrire comme titulaire avant le 31/03/2023. L’inscription prend toujours ses effets au premier jour du trimestre de la réception de tous les documents s’y rapportant.
  • Noé, 25 ans. Il a fêté son 25e anniversaire le 19/04/2019, il est toujours aux études aujourd’hui. Il a maintenu son droit jusqu’au 31/12/2020. Pour autant qu’il se manifeste auprès de la mutualité de son choix avant le 31/03 de cette année 2021 (faut se dépêcher), il sera inscrit avec effet rétroactif au 01/01/2021.
  • Johanna, 24 ans. Elle a commencé une activité professionnelle. Elle doit être inscrite personnellement, elle ne peut en effet rester inscrite à charge de ses parents.
  • Zinédine, 25 ans. Il a décidé dans le cadre de ses études de faire un Erasmus en Allemagne. Durant ce séjour, il exerce une activité professionnelle pour l’université de Bonn. Il devra être inscrit à la Sécurité sociale allemande et ne peut rester inscrit à charge de ses parents en Belgique.
  • Marius, 24 ans. Il a arrêté ses études et vit seul avec sa maman veuve. Après le 31 décembre de l’année qui suit son 25e anniversaire et pour autant qu’il n’exerce aucune activité professionnelle, il devra être inscrit comme cohabitant à charge de sa maman. Il ne sera dès lors plus considéré comme un enfant au sens mutualiste. Attention, il ne peut y avoir qu’un seul cohabitant.