Loisirs et culture
Les vacances touchent à leur fin. Pour certain·e·s, c’est le moment de rentrer à la maison. Pour tous et toutes, quelques jours encore pour profiter de quelques heures de détente avant la rentrée. Voici trois albums pour cette fin d’été sous le signe notamment de la cabane, lieu magique de l’enfance.
► Fin d'été
Ah, la nostalgie, voire la tristesse, d’une fin de séjour et du trajet de retour. Mais le papa de cet album a une idée audacieuse : s’offrir un petit détour ! Arrêter la course folle de la voiture avant celle de la rentrée. Le retour à la maison et à la vie « normale » est un sujet rarement abordé, d’où l’originalité de ce Fin d'été. Voilà la petite bande décidée à dormir à la belle étoile et à prolonger quelques moments de partage. Des vacances buissonnières en somme !
Les pages tout en couleurs chaudes de Clarisse Lochmann nous plongent dans une atmosphère paisible, consolante, d’entre saisons. Le scénario de Stéphanie Demasse-Pottier, qui, comme bibliothécaire en section jeunesse près de Paris, sait ce qui plaît aux enfants, excelle à montrer comment les liens se resserrent encore plus quand un agréable inattendu s’organise. Elle le raconte de manière très concrète, en collant à un vécu dans lequel chacun peut ou pourrait se retrouver s’il décidait de mettre le temps qui passe entre parenthèses.
Dans un monde qui va vite, où l’adulte est pris par de multiples responsabilités ou scotché à son GSM, quel bonheur pour l’enfant de le voir se mettre à son rythme et à l’écoute de ses émotions. En particulier dans ces moments de transition pas toujours faciles à vivre. Sans se lancer dans de grandes réflexions philosophiques, ce bel album met en valeur les petites improvisations du quotidien et les bienfaits d’une pause.
Fin d'été, de Stéphanie Demasse-Pottier et Clarisse Lochmann(L’étagère du bas). À partir de 4 ans.
► La cabane
Mettant en scène un garçon et une gamine complices, Sandra Edinger a dû retrouver des ambiances de son enfance pour nous proposer cet album qui est comme un mode d’emploi pour construire une cabane. Notre duo s’avance dans une forêt et dresse, étape par étape, chaque élément de son antre. « Ici, c’est chez nous ! », s’exclament-ils fièrement une fois la merveille terminée.
Mais c’est quoi, un chez soi ? S’approprier un territoire ? Dénicher un lieu protecteur ? Autour d’eux, tout au long du récit, on aura vu tourner biche, blaireau, oiseaux et autres animaux, interloqués par cette frénésie constructive. Finalement, qui est chez soi dans cette histoire ? Sandra Edinger ne pose pas la question. Elle la sous-entend par un clin d’œil amusant tout à la fin de cet album-imagier charmant de simplicité dans le texte et l’illustration, avec des pages reprenant chaque animal croisé.
La cabane, de Sandra Edinger (Pastel/L’école des loisirs). À partir de 4 ans.
► Cabanes amies
C’est suffisamment rare en littérature jeunesse pour être souligné : c’est un adulte qui s’exprime dans Cabanes amies. Ou plutôt qui se souvient de son enfance et du bonheur qu’il avait à se réfugier avec ses amis dans la cabane construite de leurs propres mains à partir d’un noisetier. Dans ce refuge rien qu’à eux, loin des adultes, ils vivaient leur vie et partageaient leurs secrets.
L’âge venant, le narrateur a acquis le goût des voyages et gardé l’amour des cabanes. De par le monde, il en a vu en Chine, au Maroc, en Grèce, en Italie, etc. On n’en attendait pas moins d’une maison d’édition qui s’appelle… Rue du Monde. La vie a passé et chacun a fait son chemin. Lui est devenu, on vous le donne en mille : architecte ! Et s’est installé au Japon d’où il nous écrit en continuant à dessiner et construire des cabanes, des maisons, des écoles, des hôpitaux… Histoire délicate et nostalgique d’une vocation, illustrée de gravures en quadrichromie.
Cabanes amies, de Delphine Roux et Evelyne Mary (Rue du Monde). Dès 6 ans.
Michel Torrekens