Vie pratique

LUMI, MAMAN D'ONNI, 4 ANS
Plus qu’un ensemble de bons plans, Lumi se confie sur la façon dont une maman solo peut combiner faible budget, sollicitation des enfants et retour aux sources. Elle nous apprend quelque chose d’important : que c’est possible.
► Pourquoi ce choix ?
« Je suis d’origine finlandaise, fille de père instit et de maman au foyer. Voyager longtemps en Finlande à faible budget, c’est inscrit dans mon ADN. À mon tour d’assurer la transmission et de familiariser Onni à une partie de ses racines. Et puis, disons-le, c’est un super pays pour les enfants. Après un séjour un peu délicat à gérer l’an passé, on réitère cette année. On part quatre semaines. »
► Là où tout a commencé
« L’an dernier, nous avons essayé de partir à deux, juste après la séparation avec le papa d’Onni. Je n’avais pas prévu que j’allais voyager avec un petit de 3 ans à l’époque, très perturbé, qui ne voulait pas me lâcher une seconde même quand j’allais aux toilettes… Ça m’a permis d’anticiper pas mal de choses pour cette année, dont le fait de compter sur un peu de relais. Je retrouve ma mère, de la famille, des ami·es. Je sais que j’ai besoin de voir des adultes et lui des enfants. Une maman seule avec un enfant a en quelque sorte les mêmes besoins de socialisation qu’un couple qui part en vacances. Si on ne croise personne, si on ne fait pas de rencontres, on s’ennuie vite. Le couple parent-enfant, c’est pareil. En un mot, je cultive un savant mélange d’impro tout en sachant où je mets les pieds. »
► Les trucs qui fonctionnent
« Cette vie à deux, si elle ne va pas sans son lot d’inconvénients, a au moins une chose de bon, c’est que l’entourage, même pas nécessairement proche, vous ouvre ses portes. Nous prenons moins de place qu’une famille de quatre ou cinq. L’an passé, c’était le premier été sans mon ex, sans mon papa qui nous a quittés. Très remuant. J’ai dû tout réinventer et donc redoubler d’astuces, comme prévoir les trajets pendant le temps de sieste. J’ai dû aussi apprendre à lâcher prise. Mon fils ne mange pas sain comme je le voudrais ? Tant pis, ce sont les vacances, on reprendra les bonnes habitudes une fois rentrés à la maison. »
► Côté préparation
« Je n’ai pas un énorme budget. J’agite le réseau au maximum. Je compte beaucoup sur la solidarité, l’entraide. Parfois, c’est gênant de demander. Ce qui est contraignant, c’est que toute mon organisation en découle. Avant de prendre les billets, il fallait que je sois sûre d’avoir au moins quelques points de chute. Une fois cela établi, je comble avec les locations et les vacances se dessinent. Pour les petits budgets, il y a aussi la possibilité de partir camper gratuitement. Il existe une chose très bien en Finlande : le droit d’accès total à la nature. Tout le monde a le droit de poser sa tente, de cueillir librement des baies et des champignons pratiquement dans tout le pays, même dans les forêts privées. Le paradis des vans aménagés. Seule incertitude ? Le temps.
L’autre aspect super pour les parents, c’est tout ce qui est déployé pour les enfants. Tout est pensé pour eux, genre les repas gratuits dans les bateaux, les aires de jeux absolument partout, même dans les trains. Les médiathèques sont formidables aussi. Ce n’est pas un pays hostile aux parents, loin de là. »
► Côté matos
« Le minimum, bien sûr. Vêtements chauds, vêtements froids. Quelques jouets. Quelques livres. Mais là encore, je me fais prêter plein de choses sur place. L’idée consiste à passer l’été au bord de l’eau. Donc, on n’a pas besoin d’une garde-robe trop fournie. »
► Les bonnes surprises
« Ce qui est très agréable, c’est de se dire que c’est possible de passer seul·e plusieurs semaines avec un enfant loin de chez soi, parfois dans des conditions spartiates. Une cabane, deux lits, un vélo, point. Ce qui est intéressant, c’est d’apprendre sur soi et d’apprendre de l’autre. Ce qui n’empêche pas les moments privilégiés, qui font oublier les autres où l’on s’énerve. Il faut apprendre à se mettre de côté, soi et ses besoins. À ne pas trop se charger d’objectifs et à ne pas être trop ambitieux. »
L'AVIS DE L'EXPERT
Des vacances pour tout type de famille
Sur la Finlande, je ne peux évidemment pas dire grand-chose. Mais le témoignage de cette maman me renvoie à la nécessité d’offres spécifiques et tous profils, dont les familles monoparentales. Ce qui passe par des activités avec des encadrant·es, des moniteurs et monitrices pour qu’un parent ne se retrouve pas seul avec son enfant sur les bras.
Les vacances, ça doit être satisfaisant pour toutes et pour tous.
Dans cette déclinaison d’offres, j’ai une pensée également pour les familles avec un·e membre en situation de handicap. Il existe un label qui évite les mauvaises surprises, le fameux Access I. Des vacances singulières, ça ne doit pas s’adresser qu’à des profils qui se ressemblent tous.