Loisirs et culture

Le jeudi, c’est jeux, dis | Toutes les semaines, le Ligueur vous présente un nouveau jeu, testé et approuvé par les parents. Une fois n’est pas coutume, on vous présente un jeu d’heroic fantasy. Profitez-en bien, ça ne se reproduira pas de sitôt.
On a longuement hésité à vous le présenter. Si la rédaction qui compose le Ligueur est faite de cœurs multiples et de sensibilités diverses et variées, les journalistes qui la composent ont en commun d’avoir une certaine aversion pour les jeux d’heroic fantasy. Un donjon, un dragon, un dé à sept faces… ils deviennent blêmes. À en perdre toute objectivité journalistique. Et puis, un beau jour, ou peut-être une nuit, on a fini par nous convaincre.
Un premier pas dans l’univers des jeux de rôles
On laissait donc Karak au repos dans la ludothèque de la rédaction. On sentait bien qu’il nous appelait. De temps à autre, on entendait même comme des rugissements lointains, tout droit sortis des oubliettes d’un donjon mérovingien. Certain·es détournaient même le regard quand ils s’approchaient de la boîte de jeu, encore pimpante, sous cellophane. Puis un jour, un certain Marc, proche de la rédaction, papa de deux enfants de 3 ans et demi et 8 ans, nous le promet : Karak est un vrai bon jeu familial.
Du coup, la mort dans l’âme, on se penche dessus. La qualité des pièces, la facilité des règles du jeu et la dynamique de chaque partie ont fini de nous convaincre. Nous devions nous y résoudre : nous venions de mettre un pied dans l’univers incommensurable et chronophage des jeux de rôles.
D’ailleurs, on observe de plus en plus le regain d’intérêt que suscite ce que l’on appelle les Dungeon Crawler, certainement depuis Stranger Things et ses petits héros et héroïnes. Le célèbre Donjon et Dragon s’est décliné en version enfant. Il pleut des extensions en tout genre des gros titres d’heroic fantasy qui constituent, au doigt mouillé, 70% des jeux présentés dans les salons de jeux, le Spiel à Essen en tête. Oui, les dragons reviennent en force. Mais revenons-en à notre palindromique Karak.

Dungeon Crawler pour tous
De quoi s’agit-il ? Ici, vous incarnez un héros, une héroïne qui explore les ruines d’un château à la recherche de trésors. Tout irait bien si la bâtisse n’était pas infestée de monstres qui hantent ses profondeurs. Vous voilà donc seul·e contre tous. Et le ou la plus riche remportera la partie.
Avant de partir à l’aventure, vous choisissez votre personnage. Attention, le parcours est truffé de menaces en tout genre que vous découvrez au dernier moment. Sans compter les coffres cachés, les monstres à affronter ou, bien sûr - cerise sur le gâteau -, le terrible dragon à éliminer. Tous les gimmicks du Dungeon Crawler sont présents, le tout servi par une mécanique très simple que les enfants assimilent en une partie.
Il est conseillé à partir de 7-8 ans, et il faut compter une bonne heure, voire plus, la première fois. Le tour de force de Karak, c’est de réussir à la fois d’initier les quidams à ce type de jeu, en créant une dynamique accessible qui n’ennuie pas les adultes. D’ailleurs, tous les parents qui y ont joué nous ont avoué avoir disputé une partie avec leurs ami·es, une fois les gamin·es couché·es. Ce qui est certainement le graal d’un jeu pour enfants. Peut-être même plus encore qu’un trésor caché au fond des ruines de donjon.
► CE QU'EN DISENT LES PARENTS
C’est donc Marc, papa de deux enfants, qui n’en finit pas de chanter les louanges de Karak : « J’adore le fait que les règles soient assimilables immédiatement par les enfants. Par exemple, quand on a un petit copain qui vient jouer à la maison, on lui explique comment on y joue et c’est parti. D’ailleurs, maintenant, mon fils de 8 ans dispute des parties tout seul avec les potes. Il installe le jeu comme un grand et c’est parti. Je trouve que Karak fédère énormément. La boîte se suffit à elle-même, mais il existe des extensions qui apportent une tout autre dimension au jeu, en matière d’échanges, de mécanismes. Et puis, ce qui est vraiment super, c’est le fait que chaque partie est très différente de l’autre. On ne s’y ennuie pas. J’y ai joué avec des copains, entre adultes, c’est très rapide et on se marre bien ».
La rapidité de jeu, c’est le point qui pêche pour Jean-Marc, papa d’un garçon de 11 ans. « On a testé le même jour une version junior de Donjon et Dragon et Karak. Si je déplore que le premier soit encore très lourd à assimiler pour des enfants, le deuxième est génial, super simple, mais peut-être trop rapide à jouer. Un jeu de rôle doit selon moi vous tenir éveillé toute la nuit. On le met en pause, on reprend, on s’arrête, etc. Ici, avec des ados, c’est plié en une demi-heure. Ce qui reste pas mal, parce que vous n’arriverez pas à les extirper de leurs écrans pour un jeu trop long. Et puis refaire une partie n’est jamais un problème, vu qu’elles sont très différentes les unes des autres ».
Se perdre dans un donjon et pouvoir en ressortir vite, ça reste quand-même une chouette aventure.
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