That’s not a hat (Ravensburger)

Le jeudi, c’est jeux, dis | Toutes les semaines, le Ligueur vous présente un nouveau jeu, testé et approuvé par les parents. Cette semaine, on vous fait porter le chapeau. Plus précisément, on vous présente un jeu de cartes redoutable qui fait appel tant à la mémoire qu’à la roublardise.

La sortie de That’s not a hat a été fort discrète. Puis, le jeu est revenu avec panache sous le feu des projecteurs en raflant le prix tant convoité de l’As d’Or à Cannes, sorte de grammy awards ludiques. Tant mieux, parce que ce jeu a un fonctionnement absolument savoureux qui mixe en quelque sorte bonneteau et mémo.

Passe le message à ton voisin
That’s not a hat n’est en effet pas un chapeau. C’est un jeu. Il repose sur un principe déconcertant : la faillibilité de notre mémoire. Comment ? En se passant des cartes, magnifiquement illustrées au passage. Bien sûr, chaque tour de passe est un piège potentiel. Une première carte circule. On ne la voit pas. Elle est énoncée comme un cochon, par exemple. À chaque tour de main, la personne qui la reçoit décide si oui ou non, elle l’accepte telle qu’elle est présentée. Comme les cartes circulent dans des sens alambiqués, difficile de se rappeler qui possède quoi.
Cette carte cochon a donc voyagé, elle passe de joueur·euse en joueur·euse. Je la donne à mon voisin. Je lui présente après quelques tours. Je lui dis : « Ah ça, c’est la carte cochon ». N’étant moi-même plus très sûr. Mais en habile filou, je bluffe. La personne qui la reçoit me rétorque un « O.K. je te fais confiance ». La partie continue. À l’inverse, elle me dit : « Non, tu te trompes », on stoppe le jeu. On retourne la carte. En effet. J’ai menti. Et Bing. Je prends un point de moins. Si j’ai perdu, je prends une nouvelle carte et la remet dans le circuit et ainsi de suite. Le joueur ou la joueuse qui a le plus de carte cadeau a perdu.
Ce qui est génial, c’est qu’il est possible d’influencer le cours du jeu par sa simple posture. C’est toute la force. La façon dont on joue la comédie et dont on chacun et chacune tire des ficelles psychologiques. Vous constaterez par vous-même comme il est amusant de voir vos enfants se transformer. D’ailleurs, d’autres parents font-ils le même constat ?

CE QU’EN PENSENT LES PARENTS
François a le jeu en main depuis quelques semaines et y joue quasiment tous les jours. Il a testé plusieurs parties, avec des enfants de 8 ans, des ados, uniquement avec des adultes, et juste entre enfants. Disons-le, rarement, on a eu testeur-chroniqueur plus consciencieux. Pourquoi il y a tant joué ?
« Parce que c’est le jeu le plus amusant auquel j’ai joué depuis des années, se réjouit-il. J’adore jouer, mon fils de 8 ans et ma fille de 12 ans aussi. Mais nos goûts en la matière ne plaisent jamais à personne. Des plateaux compliqués, des parties longues. Avec un principe aussi simple, on met tout le monde d’accord. Les invétéré·es comme les personnes qui sont hostiles au jeu de société. Le jeu fait mouche parce qu’au bout de quelques minutes, on s’amuse vraiment beaucoup. Entre celles et ceux qui ne sont que dans le bluff, les compétiteurs ou compétitrices qui veulent tout retenir et suivent tous les circuits des cartes et enragent quand ils se trompent. Il y a plein de stratégies, plein de scénarios rigolos, plein de ficelles drolatiques. Ça marche en famille, avec les copains ou copines des enfants, et même entre adultes. Il y a juste une formule qui n’a pas fonctionné chez nous : le fait que les enfants y jouent entre eux, sans supervision adulte. Ça leur demande d’être attentifs au fonctionnement de la partie. Des gamin·es de 8-10 ans, voire plus, ne sont pas assez concentrés sur toute une partie. À part ça, je n’ai qu’une seule chose à dire aux créateurs : chapeau. »
Zut, il nous a volé notre conclusion…