Santé et bien-être

Alors, la tribu, prête à se transformer en équipe d’enquêteurs du quotidien ? C’est parti ! Objets de notre investigation, les emballages des produits alimentaires. Mine de rien, ceux-ci regorgent d’informations bien utiles qui peuvent orienter nos choix. Que ce soit d’un point de vue éthique, social, écologique ou tout simplement médical. Attention, cette enquête vous réservera quelques surprises. Parfois, il s’agit de ne pas se laisser entraîner sur de mauvaises pistes…
Qu’est-ce que ça contient ?
Question essentielle à se poser, surtout pour les produits transformés. Une liste des ingrédients contenus est obligatoire. Sauf dans le cas des boissons alcoolisées (voir ci-contre) ou, par exemple, des fruits et légumes frais. Concernant les allergènes, ils doivent apparaître dans une couleur ou une police de caractères différente. Un point d’attention : le sucre ajouté. Il se cache souvent sous des noms divers et variés (fructose, maltose, sirop de glucose). Parfois des produits arborent le slogan « sans sucre ajouté », mais en étudiant bien l’étiquette, on se rend compte que ce n’est pas tout à fait vrai. Le sucre s’invite aussi souvent incognito sous des pseudos qui inspirent confiance (extrait de malt, jus de fruit concentré, sirop de riz, etc.).
Quid des promesses et des labels ?
Les labels constituent une vraie jungle. On y retrouve pêle-mêle des officiels, des farfelus, des pures constructions marketing avec parfois des mélanges de genres opportunistes. Bref, les labels, c’est sympa, souvent cool, positif et souriant, mais la méfiance doit être de mise. Gare par exemple aux labels « Eco » qui entretiennent la confusion entre économique et écologie, à force de couleurs vertes.
Entre les labels utiles et les labels « vides » ou « poudre aux yeux » comme les nomment Test-Achats, il faut pouvoir faire la différence. Le truc ? Identifier les labels crédibles, reconnus, qui correspondent à vos propres valeurs et à vos préoccupations alimentaires. Ce sont eux qui guideront vos achats.
C’est quoi au juste ?
Cette question peut paraître simpliste, mais entre le nom un peu ronflant du produit genre « Les délices craquants de Mère-Grand » et l’illustration parfois trompeuse, une définition claire du produit n’est pas superflue. En réalité, elle est même obligatoire sur les paquets. Cherchez bien. Quelque part sur la boîte, « Les délices craquants de Mère-Grand » deviendront de simples « petits beurres avec tablette de chocolat au lait » semblables à tant d’autres.
D’où ça vient ?
Excellente question. Surtout si on veut privilégier le circuit court, les producteurs locaux, les produits de saison. Sur ce point précis, les manœuvres marketing sont nombreuses, d’autant que l’indication du pays ou du lieu d’origine d’un produit n’est obligatoire « qu’à partir du moment où son absence peut induire le consommateur en erreur ».
Des balises existent, mais sont sujettes à interprétation. Test-Achats signale néanmoins que « si l’origine de l’ingrédient principal diffère de celle du produit, il faut également le préciser ». Exemple donné : « Yaourt grec à base de lait néerlandais ».
Qui est le fabricant ?
À défaut du lieu d’origine précis, l’étiquetage oblige le fabricant, l’emballeur ou le distributeur à mentionner son nom et son adresse. Toujours utile en cas de plainte, réclamation et autres infos supplémentaires. Bien souvent, le tout est assorti d’un numéro de téléphone ou de l’adresse d’un site internet. Notez que l’adresse requise n’est pas forcément celle du fabricant. Petit tuyau : si votre produit contient de la viande, du poisson ou du lait, il sera possible de pousser votre enquête « emballage » un peu plus loin grâce à l’estampille (voir ci-dessous).
Quelle date de péremption ?
Bien faire la différence entre « à consommer jusqu’au » et « à consommer de préférence avant le ». Dans le premier cas, la prudence s’impose, les denrées alimentaires qui composent le produit sont considérées comme « hautement périssables ». Bref, danger pour la santé au-delà d’une certaine limite.
En revanche, la deuxième catégorie (qui regroupe par exemple céréales, conserves, café, etc.) reste consommable après la date indiquée pour autant que l’emballage soit fermé, bien conservé… Astuce : si cette date n’est pas mentionnée telle quelle sur le paquet, elle doit figurer dans « le numéro de lot », ce fameux numéro communiqué lors des rappels de produit.
FOCUS
L’estampille
On doit bien vous l’avouer, nous touchons ici au climax de notre enquête. Ce petit élément graphique nous était familier, mais on n’y avait jamais accordé une grande attention. Il est constitué de 3 lignes de caractères placés dans un ovale ou un rond. Première ligne : le pays. Troisième ligne : une abréviation de l’Union Européenne. Entre les deux, un code magique qui renvoie au fabricant du produit. On a fait le test avec une boîte de thon. Le numéro placé dans le moteur de recherche Google renvoie vers le site « Open Food Facts » et là, vous pouvez jusqu’à localiser le fabricant sur une carte du monde. En l’occurrence, notre bocal venait d’une société située près de Ribeira en Espagne. En forçant le trait, on pourrait dire qu’enquêter sur les emballages donne presque le sentiment de voyager. Toujours ça de pris par les temps qui courent…
EN CHIFFRES
14
Voici les 14 allergènes qui doivent figurer clairement sur l’étiquette : arachides, céleri, crustacés, fruits à coque (noix, noisettes…), gluten, graines de sésame, lait de vache, lupin, mollusques, moutarde, œufs, poisson, soja et sulfite.
1,2%
À partir d’une certaine teneur en alcool (1,2%), les produits alimentaires sont dispensés de l’obligation d’afficher la liste des ingrédients. Certains vins peuvent pourtant, par exemple, contenir jusqu’à une soixantaine d’additifs.
E125
Un « E » suivi de quelques chiffres, voici le matricule de ces additifs qui doivent figurer dans la liste des ingrédients imprimée sur les emballages. Vous n’y trouverez jamais le E125, alias le « Ponceau SX », colorant synthétique, interdit pour l’usage alimentaire. Une liste très complète de ces additifs est disponible sur Wikipédia.
Réalisé avec la complicité de Test-Achats