Développement de l'enfant

De l’Inde à l’Occident, le yoga se popularise chez les adultes depuis les seventies. Ancrée dans le parascolaire pour les (tout-)petit·es, cette pratique permet aussi aux enfants de découvrir leur corps et leurs émotions, mais ne touche pas encore tous les publics. À moins que l’école ne s’en mêle.
Un mercredi après-midi, dans le quartier Saint-Job à Uccle, au sud de Bruxelles, Catherine Nozeret accueille six petits yogi·nis (du terme sanskrit qui désigne celui ou celle qui pratique le yoga). Ajna Yoga, son studio, ne reçoit pas que des pratiquant·es averti·es. Les plus jeunes ont 5 ans. C’est après avoir débuté la pratique en 1975 que la psychopédagogue de formation intègre, petit à petit, des éléments du yoga dans son travail avec des enfants en institution publique de protection de la jeunesse (IPPJ) ou en institut médico-pédagogique (IMP). Aujourd’hui, Catherine Nozeret enseigne, notamment, aux enfants et forme même de futur·es professeur·es de yoga pour les petit·es.
Installés dans une posture introductive sur le ventre qui calme les énergies de chacun·e, les bambins écoutent leur professeure réciter un conte infusé par les enseignements de la philosophie yogique. L’histoire d’un sage qui gravit une montagne mais qui, troublé par des questionnements tumultueux, doit se recentrer pour contrer les doutes.
Concentrés, patients, les enfants passent en position du petit indien assis, observent les mouvements et imitent les postures aux noms d’animaux et d’éléments naturels : montagne, chat, chien tête en bas, cobra… Les rires sont permis, la parole circule aussi. « C’est important qu’ils puissent s’exprimer pendant le cours. Les enfants comprennent ainsi que s’ils ont ressenti quelque chose d’agréable dans une posture, leur copain ou leur copine a peut-être ressenti une gêne ou une douleur ».