Loisirs et culture

Et si, pour ce début d’été, nous partions en voyage au Japon avec nos enfants et Amélie Nothomb ? Ce voyage nous entraîne également dans le monde de l’enfance et celui des livres, de l’imagination. Le roman de l’écrivaine et académicienne belge, Métaphysique des tubes (Albin Michel), a été librement adapté il y a peu au grand écran. Un film d’animation salué par la critique, y compris dans le Ligueur du mois de juin. Une adaptation de l’adaptation est proposée en album jeunesse par Albin Michel qui a repris une quarantaine d’images extraites du long-métrage d’animation, accompagnée d’un texte simple pour les plus de 3 ans. L’occasion d’un aller-retour entre le film et l’album ou vice-versa, le second pouvant servir de souvenir de l’expérience cinématographique. Et pour les parents, de (re)découvrir le roman d’origine d’Amélie Nothomb, désormais disponible au Livre de poche.
Amélie et la Métaphysique des tubes: l’album
Soyons clair : cet album n’est pas une création originale, mais un produit dérivé du film d’animation, réalisé par Liane-Cho Han et Maïlys Vallade. Pas de noms d’auteurs sur la couverture. On lit plus loin et en tout petit que l'adaptation du texte du 9e roman d’Amélie Nothomb, Métaphysique des tubes (2000), a été confiée à Alexandra Garibal, tandis que la conception graphique est due à William (oui, William tout court). Les épisodes principaux du film sont repris dans cet album en partant de la naissance et de la réalité des bébés dépendants des autres pour leur survie. Un bébé étrange qui étonne ses parents ainsi que sa sœur et son frère par ses colères. Un épisode fondateur survient avec l’éveil sensoriel de la petite fille quand sa grand-mère lui offre une plaque de... chocolat blanc. Une révélation, une explosion des sens, la découverte de la vie et d’un autre monde. Le rôle de la nourrice Nishio-San est également mis en avant, en particulier quand la grand-mère décède, avec de belles pages sur la mort et les rituels du souvenir qui l’entourent au Japon. C’est aussi la richesse de la vie intérieure de cette gamine hypersensible qui se révèle au fil des pages. On comprend mieux qu’elle est devenue l’autrice à succès qu’on connaît aujourd’hui. Fête des sens et profondeur des émotions s’expriment dans des illustrations lumineuses, riches en couleurs, féériques, qui doivent beaucoup aux codes de l’animation et à la culture japonaise. Cette adaptation d’une adaptation a aussi le mérite de nous offrir une expérience culturelle différente de celle du cinéma. C’est l’occasion de découvrir que là où un film impose son tempo, la lecture permet d’avancer à son rythme, de prendre des temps de pose, notamment pour vivre ses émotions, d’observer les moindres détails de chaque image, de méditer en silence sur certaines pages… À partir de 3 ans.

Amélie et La Métaphysique des tubes : le film
Quelques mots quand même sur le film, dû à la société de production Maybe Movie et Ikki Films, nominé aux Oscars 2018 et César 2023 pour le meilleur court-métrage d’animation, à propos duquel Amélie Nothomb a affirmé que c’est le meilleur film adapté de ses livres (Arts Libre, 25 juin 2025). Elle y a retrouvé avec émotion des réminiscences de son enfance nippone. Le Ligueur écrivait dans son édition du mois de juin : « Adapté du roman culte d’Amélie Nothomb, Amélie et la Métaphysique des tubes est un film d’animation sensible, drôle et délicat. Il invite à un voyage sensoriel et poétique à hauteur d’enfant et parvient, par le cinéma, à sublimer les mots de l’autrice. Immersif et lumineux, le film mérite la salle de cinéma pour sa découverte ! (…) Ce film est un régal pour les yeux et évoque les peintres impressionnistes par ses touches lumineuses, douces et délicates. Ce récit sur le passage entre la petite enfance et l’enfance est porté par l’émerveillement (d’Amélie et, par ricochet, des spectateurs et spectatrices), par l’absurdité et nous plonge avec délectation dans la perception des découvertes et des émotions que vit Amélie du haut de ses 3 ans. » Réalisé et scénarisé par Liane-Cho Han et Maïlys Vallade, le film est porté par la voix de la chanteuse Olivia Ruiz. Il a reçu le prix du public au Festival du film d’animation d’Annecy. Dès 7 ans.
