Vie pratique

L’ARCHIVE DU LIGUEUR
C’est une petite chronique légère. En quelques scènes de vie, on rentre dans des familles où les échanges permettent à chacun de s’enrichir. C’est le petit Édouard, 9 ans, qui évoque avec beaucoup d’à-propos un film qui passe au cinéma de quartier. Tout cela avec énormément de maturité pour son âge. Explication : « J’y suis allé avec maman et ma sœur. Et puis, on a discuté à table. Alors, papa a dit qu’il irait aussi, et qu’on en discuterait après. Et toute la soirée on en a parlé ». Il y a Nelly et sa sœur qui évoquent la Joconde. Au départ d’un article de Paris Match, elles se fascinent pour le sujet, encouragées par leur papa qui les emmène voir le Louvre.
Il est aussi question de Jacques qui visite l’usine de son papa avec ses deux meilleurs copains. Marie-Jeanne qui se fait expliquer le métier de sa tante qui bosse dans une pouponnière. Transmission de savoir. Transmission de culture. C’est encore une maman qui dit à son enfant : « Je te prêterai le livre dès que papa l’aura fini. Parce qu’à la maison, quand il y a quelque chose qui nous intéresse, tout le monde le lit, pour qu’on puisse en discuter après ».
Au terme de ce chapelet de situations quotidiennes, la table est souvent présente. « Tous ces petits faits trop rares nous rappellent en effet que c’est la famille, à table, qui est source de culture pour les enfants ». Ce constat permet à celui ou celle qui écrit ces lignes de se lancer dans une étrange métaphore, mais non dénuée de bon sens. « La famille est le bouillon de culture où s’attirent les vieux microbes de connaissance des parents avec les jeunes virus qu’apportent les enfants, de l’école, de la rue. De tout cela, on parle à table : parce que ça évite des moments de tension et des scènes sur la tenue à table ; parce que c’est la seule façon d’élargir le monde de connaissance de chacun, et d’éveiller le désir d’en savoir toujours davantage ».
La conclusion ? L’éducation, c’est apprendre aux enfants à porter un jugement. La culture, c’est leur ouvrir l’esprit à connaître le plus de choses possible « sans en exclure aucun aspect ». En fin d’article, une question est posée pour lancer le débat : « Êtes-vous d’accord ? ». Mais elle ne rencontrera pas d’écho dans les numéros suivants, comme si les faits exposés ne pouvaient que recueillir l’assentiment général.
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