Développement de l'enfant

… ou les fruits. Non, il n’y a pas d’urgence à lui proposer sa première courgette cuite ou sa première pomme mixée. Votre bébé n’a que 4 mois. Nourri au lait, il n’a besoin de rien de plus. Mais, parfois, sur conseil du pédiatre, la diversification alimentaire débute déjà vers 4 mois. Pourquoi ? Comment ? On vous explique.
À 4 mois, le lait, maternel ou en poudre, reste l’aliment de base de votre bébé. Il couvre tous ses besoins jusqu’à ses 6 mois. Il n’est donc pas indispensable de diversifier l’alimentation avant cet âge pour des raisons nutritionnelles. Mais on peut le faire à partir des 4 mois de l’enfant en cas d’indication médicale - lorsqu’il a des problèmes digestifs avec le lait, par exemple -, parfois aussi pour un autre motif - refus du biberon, entrée en milieu d’accueil… Quand il n’y a pas de raison particulière, mieux vaut encore attendre un peu donc. Rien ne presse.
Si, pour votre bébé, cuillère et panades sont au menu, il importe d’y aller en douceur. Des études ont montré qu’une diversification progressive entre 4 et 6 mois constitue une bonne prévention des allergies alimentaires. Diversifier trop tôt (avant 4 mois) peut provoquer des carences nutritionnelles et des allergies. Diversifier trop tard (après 6 mois) peut entraîner des difficultés à s’adapter à la cuillère et des refus alimentaires tenaces, et accroître les réactions en cas d’allergies.
Légumes ou fruits au choix
Vous pouvez commencer à diversifier soit avec des légumes, soit avec des fruits : c’est vraiment au choix. De saison, de préférence. Frais ou surgelés. Privilégiez d’abord les produits qui ne sont pas trop forts en goût : par exemple, les carottes, les courgettes, les poireaux avec des pommes de terre bien sûr, plutôt que les chicons, les choux ou les oignons. Au rayon fruits, à côté des traditionnelles pommes et bananes, pensez aux abricots, aux pêches, aux melons… Et surtout, variez ! Présenter les légumes (ou les fruits) un à un à votre bébé permet de mieux repérer ceux qu’il aime et ceux qui passent moins bien et de cerner d’éventuelles intolérances.
Aux légumes cuits (à l’eau ou à la vapeur), ajoutez de l’huile (d’olive, de colza, de soja…) ou du beurre frais (ici aussi, pensez à varier) ; l’équivalent de trois cuillères à café pour une portion de 200-250 grammes. Ne salez pas. Les biscuits pour bébés (des calories inutiles) sont déconseillés dans les panades de fruits. Cuire les fruits n’est pas obligatoire, mais facilite la digestion et diminue le risque d’allergies. N’ajoutez ni sucre, ni jus d’orange.
L’ustensile essentiel, c’est la cuillère, plutôt mince, bien creusée, à bord souple et en plastique (moins froid en bouche que du métal). Utile pour vous simplifier la vie : un cuiseur « spécial repas de bébé » du genre « tout en un » (cuire, mixer, décongeler et réchauffer), afin d’obtenir des portions adaptées. Autre possibilité : préparer une grande quantité de légumes (ou de fruits) dans une casserole et surgeler des petites portions.
Quand la diversification commence (et ce, jusqu’à 10-12 mois), il est recommandé de garder cinq repas par jour : au début, ce sont un repas de légumes ou de fruits et quatre repas de lait. « Si cette étape est difficile pour votre bébé, prévoyez des mini-portions, propose Catherine Ghion, infirmière dans une collectivité de jeunes enfants. Et présentez-lui tous les jours la cuillère : c’est la seule façon pour que les repas à la cuillère lui deviennent familiers. Persévérez, sans vous énerver, sans vous décourager. Il peut mettre plusieurs semaines avant d’acquérir une technique de déglutition efficace avec la cuillère. Si pendant quinze jours, il ne mange que deux cuillères, eh bien, dites-vous que c’est comme ça. Et complétez avec du lait. Cela ne signifie pas qu’il ne va jamais vouloir une troisième cuillère. Faites-lui confiance ! »
EN PRATIQUE
- Sur la diversification alimentaire, vous entendez peut-être plein d’avis différents. Alors, un conseil : faites confiance à votre pédiatre, à votre cohérence de parent… et, bien sûr, à votre bébé !
- Autre ressource : la consultation de l’ONE (Office de la Naissance et de l’Enfance). Il y en a toujours une près de chez vous et elle est gratuite.
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