Développement de l'enfant

Ces moments où on aurait envie de leur tordre le cou

Sentir l’agressivité monter en soi. Être tellement à bout qu’on aurait envie de crier très fort ou carrément de gifler son enfant. Stop. On respire. On redescend d’un cran et on atterrit en douceur sur les pistes de solutions livrées par nos spécialistes.

« Mais tu ne comprends pas que je n’en peux plus ! ». Delphine a hurlé. « Pas juste élevé la voix, mais hurlé », explique cette maman nivelloise. C’était sur son petit Stan, 2 ans et demi. Ce jour-là, il était tout simplement infernal. C’était un mercredi après-midi. Maxime, le papa, travaillait.
« Son petit frère, Aaron, 3 mois, pleurait car il avait faim, donc je voulais l’allaiter. Sauf que le grand ne me laissait pas nourrir son frère. Et un enfant de 2 ans et demi, on ne peut pas le laisser seul errer dans la maison. Comme il fait toujours la sieste l’après-midi, je me suis dit que j’allais laisser un peu patienter le petit le temps de mettre le grand à la sieste. »
Stan ne l’entend pas de cette oreille. « Il était infect. J’essayais de le mettre dans sa gigoteuse et il me frappait, me donnait des coups de pied dans le ventre, ce qui me faisait très mal. C’est là que j’ai perdu mes nerfs ». Et voilà comment ils se sont tous les trois retrouvés à pleurer. « Le petit avait toujours faim. Le grand n’a pas compris ce qui lui était tombé dessus et moi, j’ai craqué. Grosse culpabilité. Je me voyais de l’extérieur et je me disais : ‘Qu’est-ce que j’ai fait ? Je ne peux pas hurler comme ça sur mon fils’ ».
Et pourtant, ça arrive à nombre de parents de craquer, surtout verbalement. Perdre patience, sentir l’agressivité monter en soi et finir par lâcher des mots et parfois même une claque pour certains. Cette envie de violence, si elle n’est pas justifiée pour l’enfant, elle est explicable physiologiquement. « Quand on est stressé, on sécrète du cortisol, l’hormone du stress, qui fait monter la colère », explique Moïra Mikolajczak, psychologue et spécialiste en burn-out parental à l’UCLouvain.
Mais ça ne justifie pas tout. « Nous ne sommes pas des animaux sauvages. En tant qu’êtres humains, nous avons la capacité d’agir sur cette colère. La preuve : on peut être très énervé sur un collègue ou son patron sans pour autant s’en prendre verbalement ou physiquement à lui. Néanmoins, on a tendance à être plus violent envers les personnes qui sont hiérarchiquement inférieures à nous. C’est pour cela que les enfants, surtout ceux en bas âge, et les animaux sont les plus souvent victimes de violence. Parce qu’ils sont tout en bas de l’échelle. Ils n’ont pas de capacité de réagir ».

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