Société

En Belgique, entre 15 000 et 20 000 enfants sont privés d’un parent en détention. Pour les aider à entretenir leur relation, l’asbl Relais Enfants Parents organise des visites moins protocolaires en prison. Nous avons assisté à l’une d’elles.
1.
La prison de Haren a ouvert ses portes en septembre 2022. Les premières visites du Relais Enfants Parents s’y organisaient quelques mois plus tard. Le temps pour l’association de se faire connaître des détenu·es,.

2.
Passage obligé avant de pouvoir entrer : le portique du détecteur de métaux. Interdits à l’intérieur de la prison, les gsm sont placés dans des casiers dans le hall d’entrée.

3.
Ilan*, 1 an et demi, connait bien le chemin. Son père est détenu depuis deux ans. Tout petit, Ilan participait avec sa mère aux visites à la prison de Saint-Gilles. Aujourd’hui, les psychologues du Relais lui offriront sa première photo de lui et son père où ce dernier n’est pas habillé en tenue de prisonnier.

4.
Estampillée « fête des pères », cette visite extraordinaire permet aux mamans d’accompagner les enfants lors de la visite, et un petit goûter est prévu pour l’occasion.

5.
Les papas arrivent au compte-gouttes. Le papa de Nathan* arrivera, bien malgré lui, avec un quart d’heure de retard sur le rendez-vous.

6.
Un espace bricolage avec paillettes et gommettes a été soigneusement préparé par l’équipe du Relais Enfants Parents pour permettre aux enfants de réaliser un petit cadeau souvenir à offrir.

7.
« Ces visites nous remontent le moral, ça nous booste. Ça nous fait évacuer tout le stress en cellule. C’est comme si on était dehors. On se sent libre. C’est très important », admettra Nourdine*, en pleine partie de babyfoot avec ses enfants. Si ces visites sont d’abord organisées dans l’intérêt supérieur de l’enfant, elles visent également à favoriser la réinsertion sociale du parent et à prévenir la récidive.

8.
À la fin de la visite, tout le monde participe au rangement des jeux dans la grande armoire.

9.
Une heure et demie, ça passe vite. Il est déjà l’heure des adieux. Des dernières embrassades. Excepté Manon*, 5 ans et demi, en larmes au moment de dire au revoir à son père, les autres enfants sont souriants. Visiblement satisfaits de ce moment avec leur paternel.
* Les prénoms ont été modifiés par souci d’anonymat et de respect des enfants et de leurs familles.

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