Loisirs et culture

Décembre 1975 : chlorophylle sous le sapin

L'ARCHIVE DU LIGUEUR

Au mi-temps des années 70, c’est un sympathique rongeur qui débarque dans les pages du Ligueur. Chlorophylle (dont le nom trahit tout l’amour que Raymond Macherot portait à la nature) et tout le petit monde animal qui l’entoure s’offrent votre magazine comme terrain de jeu. Ce petit lérot de papier est né en 1954 dans le journal Tintin. Il y vivra plusieurs aventures d’abord sous la plume du dessinateur verviétois et puis sous celles de Greg, Dupa ou Pierre Guilmard. Des reprises qui s’expliquent par le départ, en 1963, de Macherot chez les concurrents de Spirou. Là, il créera Sibylline dont l’univers ressemble comme deux gouttes d’eau à celui de Chlorophylle.
À l’époque, l’équipe du Ligueur a choisi pour ses lecteurs et lectrices une histoire inédite en album. Il s’agit des « Croquillards », parus quinze ans plus tôt dans les pages du journal Tintin. Ce récit ne sera publié en livre que cinq ans plus tard. Bref, à l’époque, cette histoire relève de la rareté et, avant parution, le Ligueur joue la carte du teasing : « N’en disons pas plus : le talent de Raymond Macherot vous en dira plus dès la semaine prochaine ! ».
Dans le mot d’introduction, les rédacteurs du magazine insistent sur l’art particulier de l’auteur verviétois. « Avec Jijé, Franquin, Morris, Peyo, il appartient à l’aile rêveuse de cette école belge ». On ajoutera aussi toute la poésie douce-amère de ces petits mondes qui, sous leurs apparences naïves, pouvaient exposer les sentiments les plus extrêmes dans un environnement tenant de la fable animalière et de la critique sociale.
Macherot est décédé en 2008, à l’âge de 84 ans. Je l’avais rencontré au début des années 90 pour une interview où il préférait parler de son jardin et de ses estampes japonaises, regardant son travail de dessinateur avec une humilité déconcertante. Sur la naissance de Chlorophylle, il disait ceci : « J’adorais griffonner des petites souris. Un jour, j’en ai dessiné une sur une feuille volante au studio Tintin où je travaillais. L’éditeur l’a vue, il m’a dit : ‘Tiens, vous dessinez des animaux ?’. J’ai répondu que non, mais je pouvais toujours essayer. ‘Eh bien, essayez alors’, m’a-t-il répondu. Au début, c’était bourré de maladresse, puis le résultat est devenu meilleur. Mon orientation vers la BD animalière est vraiment accidentelle ».

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