Loisirs et culture

Du rêve plein les pages

La littérature jeunesse offre souvent du rêve. Elle peut aussi ouvrir le regard sur le réel en prenant jeunes lecteurs et lectrices au sérieux, en soulevant des questions qui peuvent les tarabiscoter au quotidien.

► Et Tilly qui croyait que...

Voici un album qui nous vient de Suède, l’une des patries du livre jeunesse par cette capacité à partir du vécu des enfants. Nous sommes avec Tilly qui va découvrir les différentes familles de son immeuble et que chacun et chacune y vit différemment. Réalités psychologiques différentes avec la mère neurasthénique de Martin ou la mère permissive de P’tite Puce. Personnalités différentes avec Boris qui n’aime pas l’eau et Peppe dont le papa ne fait jamais le ménage. Réalités relationnelles différentes avec Sonja qui a tout sauf l’essentiel ou Freddie et sa famille-tribu. Réalités sociales différentes enfin avec Mimmi dont la maman n’a pas grand-chose à manger dans le frigo et surtout ce sans-abri que Tilly croise sur le trottoir quand elle va à l’école maternelle. Tout cela suscite plein de questions chez Tilly qui s’en ouvre auprès de son ami Martin, des questions existentielles traitées simplement mais concrètement, sans tabou, avec un sens rare de la résilience… et de la solidarité.
Et Tilly qui croyait que…, d’Eva Staaf et Emma AdBåge (Versant Sud). Dès 5 ans.

► La liste

La Belge Maud Roegiers avait initié une première collaboration avec Mylen Vigneault pour l’album Le sais-tu que tu ne dois pas tout savoir…, déjà aux éditions Alice Jeunesse, où il s’agissait de relativiser nos attentes d’adultes autour de l’enfant et de nous recentrer sur l’essentiel : savoir profiter de chaque instant ! S’y ajoutait l’importance de donner confiance à l’enfant en ses capacités et dans l’avenir. Dans La liste, il s’agit de laisser libre cours à ses envies et à son imagination. Sous l’impulsion de son papy qui lui offre sa liste « des bêtises à faire avant de se croire trop grande », Mia découvre la joie de manger une glace à 8 boules, de courir sous la pluie sans parapluie, de parler à un enfant qui est toujours seul... jusqu’au jour où elle devient elle-même maman et transmet son bonheur de vivre à son bébé. Cet album intergénérationnel peut être complété d’un carnet personnel, Ma liste, où l’enfant est invité à cocher ses propres expériences dans une liste inspirée de l’album.
La liste, de Mylen Vigneault et Maud Roegiers (éd. Alice jeunesse). À partir de 5 ans.

► Rien que toi

Chaque parent pense, à raison, que son enfant est unique. C’est sur ce principe qu’est construit Rien que toi. « Est-ce qu’il y a d’autres ours comme moi ? », demande Alfie Ours à sa maman. S’ensuit toute une série de déclinaisons sur les spécificités de chacun et donc sur ce qui fait que nous sommes fondamentalement différents les uns des autres. Chaque double page qui propose une illustration tout en longueur construite comme un tableau plein de perspectives est introduite par le refrain de la maman : « Il n’y a pas deux ours comme toi… ». Le ton et le trait sont tellement justes que nous oublions que sommes face à des ours pour ce récit sur l’identité et un amour maternel moelleux de réassurance.
Rien que toi, de Sally Grindley et Célia Chauffrey (L’école des loisirs/Pastel). De 3 à 6 ans.

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