Loisirs et culture

Escape room : tournez méninges !

Dès leur arrivée en 2014 en Belgique, les escape games ont remporté un succès fou auprès des jeunes adultes et pullulent un peu partout depuis

Dès leur arrivée en 2014 en Belgique, les escape games ont remporté un succès fou auprès des jeunes adultes et pullulent un peu partout depuis. Le Ligueur a voulu vérifier l’efficacité de la formule sur une activité en famille. Compte-rendu.

Avertissement : ce sujet a été proposé en réunion de rédaction APRÈS avoir constaté que l’activité avait fait l’unanimité sur des ados que je pensais blasés ! La prise de risque était donc minime, puisque la première escape room testée (Le Vol de Manneken Pis par 60minutes.be) a bénéficié d’un enthousiasme collectif assez rare pour être souligné : ma sœur réserve dorénavant une escape room par mois pour sa famille recomposée, tandis que mon fils me l’a réclamée comme activité pour son anniversaire !
Au moment de tester La Tour Japonaise d’Escape Hunt, nous ne sommes donc déjà plus des novices. Or, idéalement, pour démarrer en famille, les organisateurs conseillent vivement The GreenHouse. Qu’une partie d’entre nous avait donc déjà résolue…

Escape game Intrusion à la tour japonaise

Fouille et manipulation

Dimanche 15h35, le hall d’entrée est cossu et tamisé. Les beaux fauteuils Chesterfield et la vitrine aux objets anciens suggèrent un passé enfumé. Pourtant, l’ambiance n’a rien d’un speakeasy : des escapers débriefent leur aventure avec autant d’enthousiasme que les jeunes invité·es d’un anniversaire. Nous nous faufilons pour ranger nos affaires dans une box (les gsm étant interdits) et faire un détour par le petit coin pour pallier tout souci de vessie dans les soixante prochaines minutes. Puisque nous serons enfermé·es.
Martin, notre hôte, nous accueille dans la salle au décor japonisant (kimono, katana et idéogrammes) et se lance : « J’ai besoin de votre aide, chers détectives, pour récupérer les cinq artefacts précieux que j’ai ramenés du Japon. Ceux-ci m’ont été dérobés par l’architecte de la Tour Japonaise, furieux que nous la transformions en musée. L’ouverture de l’exposition a lieu dans une heure, il faut que ces objets soient remis à leur bonne place. Je compte sur vous ». Avant de partir, il nous signale le (vrai) détecteur de fumée et l’interrupteur qui permet de plonger la salle dans le noir (« Ça pourra vous être utile »). La porte se referme, le compte à rebours s’enclenche.

Galère sur la partie de go

Comme des fourmis, les enfants s’agitent immédiatement pour fouiller chaque tiroir. L’Akela – le sage loup solitaire créé par Kipling - qui sommeille en moi leur rappelle la règle de communication essentielle : dès qu’on trouve quelque chose, on le mentionne aux autres. « Oui, oui ». Parle à ma main.
Rapidement, Lou, 11 ans, trouve la théière, un des objets précieux. « Trop fac’ ». Romain, 14 ans, lève fièrement deux pièces de puzzle, je thésaurise le tout. Basile, 13 ans, trouve des visages d’empereur japonais et comprend immédiatement où les placer. Clac. Un tiroir s’ouvre - « Wouhou » - et révèle un parchemin avec une partie de Go. Marcel, 12 ans, s’affaire sur la carte du Japon dont certains endroits sont associés à des chiffres, il tourne les curseurs en-dessous pendant que Basile lui crie les réponses. Quand ce dernier veut s’accrocher à un tiroir pour y lire une réponse, je ne peux m’empêcher de mentionner qu’il peut demander de l’aide à son cousin plus grand… « Ah oui, j’avais pas pensé ».
Clac. Nouveau tiroir. Une clé. « Je sais où elle va », crie Romain. « Moi aussi », répondent en chœur les autres. Tout est fluide jusqu’à l’énigme du jeu de Go. Vu l’état craquelé du plexiglas qui recouvre le jeu, nous ne sommes clairement pas les premiers à galérer ! Je sens poindre un petit abattement chez les plus jeunes et prends le relais. Tic, tac, tic, tac. Les minutes défilent. Une goutte de sueur glisse sur mon front. C’est en collaborant qu’on finit par la résoudre. EURÊKA !

Complémentaires, mon cher Watson

Pour la suite, il serait dommage de vous divulgâcher toutes les surprises de la salle. Sachez que nous sommes parvenu·es à remplir notre mission… de justesse. Les enfants ont « bien aimé », même s’ils reconnaissent que ce n’était pas leur room préférée. Probablement parce que nous étions trop nombreux. Pour une expérience plus immersive, je conseillerais cette aventure à quatre. Mais ce que j’aime décidément dans ces escape rooms, c’est le constat de notre complémentarité. Comme la morale de la fable Le Lion et le Rat de La Fontaine : on a toujours besoin d’un·e plus petit·e que soi. Ou d’un·e plus grand·e. Bref, d’un·e différent·e.

EN SAVOIR +

Une escape room coûte entre 24 et 37 €/pers, selon le nombre de participant·es. Trouver une escape room en Belgique ? escapegamesbelgium.be/fr/games