Crèche et école

Fancy-fair : une joyeuse foire ?

Bientôt la période des fancy-fair. Si c’est une fête pour la majorité des enfants et des adultes (surtout les adultes !), du côté des plus jeunes, certains traînent les pieds, pire, ont quelques crampes à l’estomac. C’est que monter sur scène et s’exposer aux yeux de tous est une véritable épreuve. Comment les aider à la dépasser dans la joie et la bonne humeur ?

Excitation dans les chaumières ! Il va falloir trouver des collants vert pomme ou des T-shirts jaune canari, ou encore confectionner un déguisement de souris ou de fleur. Il faudra aussi convoquer grands-parents, parrain et marraine à la fête. Quelle fierté de voir son petit à peine sorti de l'œuf grimper sur les planches. Il va être le plus beau de tous, c'est certain !
Pour les institutrices aussi, c'est un grand jour. Parents, collègues, direction, tout le monde va pouvoir apprécier leur créativité, leur expertise, leurs compétences auprès des enfants. Elles se sont coupées en quatre pour imaginer le spectacle le plus beau possible. Elles y travaillent depuis si longtemps. Quel stress !
Parmi les enfants, certains sont sur les planches comme des poissons dans l'eau. De vraies révélations : ils dansent, chantent, imitent… Quels talents ! Il y en a qui ont l'air de s'amuser franchement et font de grands signes à papa et maman, pourtant perdus dans l'assemblée. Pour tous ceux-là, c'est la fête.

Pas la fête pour tous 

Mais il y a des petits pour qui le spectacle de fancy-fair est une véritable épreuve. Ils sont là en pleurs devant toutes ces têtes inconnues qui les regardent. Les parents de Thomas avaient dit qu'ils seraient là, mais Thomas ne les voit pas : il y a trop de monde. Et puis, Madame est très énervée et il ne sait plus ce qu'il doit faire. Madame le pousse un peu, mais il a tout oublié.
Pour Cloé, ce qui l'inquiète, c'est que maman et papa vont venir l’une avec son nouveau compagnon, l’autre avec sa nouvelle compagne. Chaque fois qu'ils se voient, ils se disputent : pourvu qu'ils ne soient pas assis trop près l'un de l'autre… Il y a aussi Ludo : plutôt réservé, il déteste être sur une scène à s'exhiber devant des inconnus.
La fête de l'école doit, avant tout, être celle des enfants. Certaines institutrices sont remarquables pour cela. Les spectacles sont pleins de créativité, d'humour, de poésie. Les petites filles ne sont pas déguisées en vahinés ou en danseuses du ventre, le nombril au vent, obligées de se trémousser de manière lascive sans comprendre pourquoi cela fait rire les grandes personnes.
Ces institutrices-là ont bien compris que les Thomas et les Ludo n'aiment pas grimper sur scène, mais que leurs parents seraient déçus de ne pas les y voir. Alors, elles les installent sur le côté avec leur beau costume et ne leur demandent pas de danser devant tout le monde.

Choisir, c’est douloureux

Après le spectacle, il y a les stands. Madame a bien expliqué le système des cartes où il faut mettre des cachets et celui des tickets qu'il faut acheter pour avoir une gaufre ou une boisson, mais c'est compliqué. Surtout que les enfants ont envie de tout. Des brochettes de bonbons à la pêche aux canards en passant par le château gonflable, tout est intéressant ! Et papa et maman n'ont pas nécessairement envie de suivre leur petit partout.
Peut-être même que papa est collé derrière le bar (parfois devant !) pour tout l'après-midi. Maman doit aussi s'occuper des grandes personnes qu'elle a invitées : parrain et marraine ne connaissent personne dans cette école, et papy et mammy non plus. Voilà notre petit qui piétine de plus belle : il a faim et soif, il voudrait des bonbons, ne veut pas aller tout seul à la pêche aux canards, a paumé ses tickets et pleure parce qu'il n'a rien gagné à la tombola. Il est déçu et perdu : la fête n'est pas ce qu'il imaginait.
Il a besoin d'être soutenu, entouré, il a besoin d'explications. Si papa ou maman pouvait faire avec lui le tour de ce qui est proposé et l'aider à faire ses choix... À cet âge-là, choisir est vraiment difficile, car tout choix suppose qu'il y a quelque chose qu'on n’aura pas.

Où est passée mon école ?

La fancy-fair, c'est la fête à l'école. Et l'école, c'est d'abord le lieu des enfants. Mais, pour certains, vivement que la journée se termine : il y a trop de stress, trop de frustrations, trop de déceptions ! Certains petits ont besoin d'être encore plus rassurés ces jours de fête.
L’école ne ressemble plus à leur école de tous les jours : il y a du monde partout, les classes sont transformées en jeu de massacre ou en bistrot, tout le monde s'agite, il n'y a même plus de sonnerie pour scander le temps. Ils ont perdu leurs repères habituels.
Or, les petits ont besoin de repères stables pour se sentir en sécurité. Ce sont eux qu'il va falloir accompagner tout au long de la journée. Parrains, marraines et grands-parents sont assez grands pour se débrouiller tout seuls. Et s’ils sont là, c'est pour les enfants !



Mireille Pauluis

EN PRATIQUE

La fancy-fair est une fête si…

  • vous prévoyez un roulement d'adultes (maman, papa, parrain, marraine) pour accompagner votre enfant.
  • vous aidez votre petit dans sa gestion des tickets et autres moyens de paiement du jour.
  • si vous faites avec lui le tour des différents lieux de l'école en lui expliquant les aménagements du jour.
  • dès votre arrivée, vous faites un premier choix dans les activités et gâteries proposées.
  • si vous lui donnez un point de repère précis au cas où il vous perdrait de vue.
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