Vie pratique

Partir de chez soi, à pied ou à vélo, et revenir au point de départ sans avoir utilisé le moindre transport motorisé. Le graal, non ? Pour bien faire, prenons la route avec des familles randonneuses et cyclovoyageuses. Attention, elles risquent de vous refiler le virus du voyage qui prend son temps. Préparez-vous à aimer éprouver la distance.
L'EXPERT
Stéphane Desgain - Festival En roue libre
Stéphane Desgain est justement en train de voyager à vélo avec un copain en Hollande au moment où on l’interroge. Alors, le cyclotourisme en famille, on y croit ? Inutile de poser la question à cet adepte qui pratique cette activité avec sa tribu recomposée de quatre enfants depuis toujours. Une seule règle : commencer doucement. Ne pas prévoir trop de kilomètres par jour la première fois. Combiner avec les rythmes de l’enfant. Les parents de bébés peuvent profiter des siestes pour enfiler les bornes. Les petits dorment bien à l’aise dans les chariots ou les backfiets, à l’abri du soleil.
Les cyclistes en herbe dès 6 ans peuvent enquiller dix à quinze kilomètres grand max dans la journée, en alternant avec des relais sur les follow-me (un système de barre pour attacher le vélo de l’enfant à celui d’un adulte), par exemple.
Le plus compliqué ? Les ados. Il faut trouver de quoi les motiver. La solution peut être d’embarquer les potes, les cousins-cousines. Une fois le virus transmis, on vous fait le pari qu’ils feront leur première échappée à vélo, en empruntant le matériel de papa-maman, bien sûr.
Des vacances accessibles ?
Oui, l’investissement a un coût, vous aurez besoin de sacoches de bonne qualité, d’une tente qui tient la route, d’un vélo suffisamment robuste et léger à la fois. La facture grimpe vite. D’ailleurs, Stéphane Desgain déplore que ce type de vacances ne soit prisé, pour le moment, que par des familles plutôt aisées. Du bon matériel, c’est un investissement pour trente ans, garantit-il.
Il existe plein d’astuces pour prendre la route à moindre frais (voir encadré). D’ailleurs, combien sont-elles ces familles qui pratiquent ces bivouacs à mobilité douce ? Tant au Gracq qu’à Pro-vélo, pas de chiffre. Au doigt mouillé, Stéphane Desgain nous le dit : « Pour le festival En roue libre, on reçoit de plus en plus de films des familles. Dans les magasins de vélos, je vois bien que les parents s’équipent de plus en plus. Tant pour le quotidien que les vacances. On est encore peu nombreux sur l’ensemble des vacanciers, mais une chose est sûre : essayer ce type de vacances, c’est les adopter pour toujours ».
BONS PLANS
Où commencer ?
S’équiper avec du matériel dernier cri et se rendre compte au bout de soixante kilomètres que ce n’était pas du tout les vacances dont vous rêviez. Un peu ballot, non ? N’hésitez donc pas à essayer différentes formules avant d’adopter définitivement ce mode d’aventures nomades. En cela, l’équipe de Bike Packer est votre allié le plus précieux. Elle propose plusieurs packs, plusieurs formes de voyages, des idées d’itinéraires, des plans pratiques. Les prix sont attractifs et permettent de s’équiper de A à Z. Le meilleur point de départ des néo-cyclorandonneurs.
- Du bon matériel, c’est pour la vie. Partant de ce principe, vous pouvez vous équiper à moins cher en seconde main. Sur Facebook, il existe plein de groupes pour trouver des vélos, des sacoches, des GPS, des kits de réparation. On pense à « Nos plus belles randonnées Belgique », à « matos VTT vintage old school - troc achat / vente » ou au célèbre « bxhell bike selling vente de vélo ». Côté site, vous n’échapperez pas à troc-velo.be
- À lire, pour les cyclotouristes en herbe qui veulent un aperçu très pratique du voyage à vélo et de ses possibles, ne passez pas à côté de l’ouvrage de Laurent Belando, spécialiste incontesté de la petite reine sous toutes ses coutures, Vélos nomades (Tana). Tous les aspects y sont passés au crible. Du bivouac à la préparation en famille, en passant par la façon d’établir son itinéraire et de faire face aux imprévus. À glisser dans vos sacoches. On vous conseille juste de ne pas le lire en pédalant.
Les PARENTS EN PARLENT...
Le souvenir
« Il faut bien insister auprès de vos lecteurs et lectrices sur le kit de réparation quand on se lance dans ce type de vacances. Il y a deux ans, nous avons fait Liège-Orange (dans le sud de la France), avec la famille, à vélo. En pleine cambrousse, un samedi soir, on s’apprête à finir le trajet du jour. J’enfourche mon vélo. Clac, je casse la roue. Impossible de repartir. On croise une personne à vélo, on l’arrête. Je vous le donne en mille : un mécano vélo. Il nous emmène chez lui, m’aide à réparer ma roue. Puis, il nous invite à dîner, à nous doucher et à camper dans son jardin. Nous y sommes restés plusieurs jours. Plus tard, il est venu nous rendre visite à Liège. On est resté super copains et on prévoit même de repartir sur les routes cet été. Les amitiés, c’est le meilleur souvenir de vacances ».
Benjamin, papa de deux enfants de 11 et 14 ans