Loisirs et culture

Ce samedi, notre chronique « Lire, ça m’dit » vous propose de découvrir, côté album, La rentrée buissonnière, de Maylis Daufresne et Bérengère Mariller-Gobber (Le diplodocus).
La rentrée buissonnière
La rentrée est déjà derrière les écoliers et écolières belges. Gageons qu’ils et elles ont eu l’occasion de partager leurs expériences, émotions, éventuelles déceptions. En écho à celles-ci, voici un album, La rentrée buissonnière, qui vient juste d’arriver dans les librairies. Il offre un regard décalé, mais réjouissant, sur ce jour tellement important dans la vie d’un enfant. Nous retrouvons Alice, le personnage de Maylis Daufresne, personnage dont nous avions fait la connaissance dans La belle échappée (Le diplodocus), illustré pour l’occasion par Magali Dulain. Déjà, Alice (qui évoque sans détour son homonyme du pays des merveilles) y rencontrait un chat au moment d’apprivoiser l’heure d’aller se coucher. Déjà, ce chat l’entraînait dans une escapade sous un ciel étoilé pour une nuit enchantée, gaie et mystérieuse. Leur fugue nocturne les amenait dans une forêt où ils étaient accompagnés d’un écureuil, d’une biche, d’un loup...
Nouvelle échappée dans La rentrée buissonnière (Le diplodocus), délicatement illustrée cette fois par les crayons de couleurs de Bérengère Mariller-Gobber. Nous sommes dans une classe familière à la plupart des enfants de nos contrées. Alice retrouve son amie Jeanne et découvre sa nouvelle institutrice. Alors que celle-ci profite de cette rentrée pour rappeler les règles de la vie en classe, Alice aperçoit par la fenêtre un petit chat blanc toujours aussi qui l’attire irrésistiblement. La gamine s’élance par la fenêtre pour faire l’école buissonnière, tandis que la maîtresse poursuit sa litanie. L’écolière s’enfuit par les toits, croise d’autres chats, observe en surplomb l’école et la ville. La narration inscrit un subtil décalage entre les recommandations de l’institutrice dans le texte et le vécu de l’enfant dans les images. Cela donne un ton légèrement impertinent qui amusera sans aucun doute les jeunes lecteurs et lectrices, complices des audaces d’Alice. Sans compter que l’insouciance de leur nouvelle amie les amènera à s’interroger sur les rêves de liberté, sur ce qu’ils impliquent, sur le sens donné à l’obéissance. Quant à la fin, on y découvre une enseignante qui se révèle douée d’un humour qu’elle n’avait pas laissé transparaître… (à partir de 5 ans).
L’autrice nous propose ici un voyage dans notre quotidien, une aventure aux frontières de la vie de tous les jours et on ne s’en étonnera guère. Née au Sénégal, Maylis Daufresne a beaucoup voyagé et s’est tournée vers l’Afrique pour ses premières expériences professionnelles, à l’Institut français de Fès au Maroc et à l’Opération Lecture Publique de Bamako au Mali. Après avoir travaillé quelques années dans des librairies parisiennes, elle a ouvert sa librairie « Voyageurs du Monde » à Toulouse, avant de s’installer à Bruxelles où elle a rejoint la librairie Tropismes. Elle se consacre désormais à l’écriture.

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