Vie pratique

La santé de votre porte-monnaie

Mieux gérer son argent

Gregory, papa de Steeve et Melinda, 3 et 5 ans
Je suis désolé de parler de choses matérielles, mais ma résolution est très concrète : faire en sorte que mes enfants ne manquent de rien. Et pour cela, dès ce mois-ci, je leur ouvre un compte-épargne sur lequel je verse 20 € par mois.

Barbara, maman d’Ayoub et Inès, 13 et 16 ans
Oui, j’ai beaucoup de résolutions. Mais celle-là, j’y tiens : cette année, je veux développer l’éducation financière et économique de mes enfants. Leur père est endetté jusqu’au cou, c’est un exemple désastreux et je ferai tout pour les outiller le mieux du monde.

Et si on reconnaissait que…

… parler d’argent avec son enfant ne fait pas de soi un affreux capitaliste. Dans un système comme le nôtre - mais peut-être que tout va changer en 2018 ? -, les valeurs semblent se réduire à toujours plus d’argent. Faut-il se laisser entraîner et entraîner ses enfants dans cette spirale ? Ou faut-il leur rappeler les valeurs humanistes tout en les armant au mieux pour la gestion de leurs finances ?
La préoccupation de Gregory est largement partagée puisque 3 parents sur 4 épargnent pour leurs enfants via un compte qui est de plus en plus souvent à leur propre nom. Quant à l’éducation à l’argent dont parle Barbara, de nombreux experts nous expliquent qu’elle permet de développer l’esprit critique des petits qui apprennent ainsi à se poser les bonnes questions.
Pour parler sous avec ses plus petits, il est bon de partir de choses très concrètes du quotidien et, si vous débordez d’imagination et… d’énergie, approcher le sujet par le jeu. Pour les plus grands, familiarisez-les avec les notions d’épargne, de crédit, de consommation et impliquez-les dans l’élaboration du budget familial. Et pourquoi ne pas influer sur l’école pour qu’elle participe aussi à cette éducation à l’argent ? Un beau projet pour prévenir les risques d’exclusion socio-économique et de surendettement. Mais aussi pour favoriser une meilleure intégration de votre jeune au monde de demain. Oui, l’économie est une arme de base du citoyen. Autant l’affuter le plus tôt possible.

Moins de dépenses à tout-va

Camille, maman de Camilo et Vadim, 5 et 6 ans
On sort des fêtes et, même si on fait très attention, cette avalanche de consommation nous rend malade. Alors, avec mon homme, en pleine gueule de bois, on se jure de limiter les cadeaux des petits aux fêtes et anniversaires. On arrête d’acheter à tout-va. Et même plus : on met des sous de côté, ceinture !

Nadia, maman de Jim et Basile, 9 et 12 ans
Moi, honnêtement, si j’avais une baguette magique, je demanderais d’un coup, d’un seul que mes enfants arrêtent d’être aussi superficiels. Leur gimmick, c’est : « Ah ouais, trop classe, c’est d’la marque ». Je ne veux plus l’entendre en 2018, cette phrase.

Élie, papa de Charlotte et Jul, 11 et 17 ans
Eh bien, moi, mon envie pour 2018, c’est justement de consommer. Ah, ça surprend, hein ? Je veux faire surconsommer du culturel à mes enfants, des bons produits, des choses faites avec brio, avec intelligence, avec éthique. Et je veux justement leur faire prendre conscience qu’ils sont des consommateurs, quoi qu’il en soit. Le but, c’est de l’être de façon éclairée et pas de manière avide et compulsive.

Peut-être que nous pourrions…

… reconnaître que nous sommes tous des consommateurs et que c’est peut-être là que se situent les enjeux du monde de demain. Mais, pour l’heure, elle est très très compliquée à régler, cette question de la consommation. Car mettre en garde son enfant et surtout l’ado contre les dérives quand on est soi-même affublé de marques, c’est incompréhensible pour le gamin ou la gamine. D’autant que son rapport aux autres se fait sous la pression des besoins qui vont établir la norme.
D’accord, ils sont précieux ces signes d’accession pour un ado. Ils sont le symbole d’un besoin d’appartenance. Et avec la société qui lui hurle à tout-va que ces attributs rendent plus heureux, il ne faut pas s’étonner qu’il n’y a plus que la possession qui marque la connivence avec le groupe.
Le sweat avec la grosse virgule dessus, c’est la première chose visible ? C’est là où il est bon d’intervenir si votre ado n’a plus que cette idée en tête. « Être reconnu par des objets, est-ce que tu crois que ça peut vraiment te rendre heureux ? », pouvez-vous demander innocemment. Et évoquer ce que pourrait être un idéal, les valeurs auxquelles vous tenez...
Vous cochez d’un coup deux résolutions : faire de vos petits des citoyens éclairés et éviter de jeter l’argent par les fenêtres. En plus, économie égale écologie comme nous le rappelle une lectrice. Ça tombe bien, c’est le prochain chapitre que l’on aborde.



Yves-Marie Vilain-Lepage

En pratique

Des jeux…

  • Pièces et billets factices pour faire les courses « pour du semblant » avec Argent Biofino de Haba. En boutique et en grande surface, dans une version basique. Dès 4 ans.
  • Le jeu du p’tit marchand (Ravensburger) ou L’argent de poche (Dujardin) : jeux de société pour se familiariser avec les achats du quotidien. Dès 5 ans.
  • Anti-Monopoly (University Games) : jeu de stratégie, inventé en réaction au célèbre jeu. Dès 9 ans.
  • Le Tour du monde en 80 jours (Purple Brain), Las Vegas (Ravensburger), Barracuda (Drei Hasen in der Abendsonne) : jeux malins où il faut gérer son argent pour arriver à ses fins. Dès 10 ans.

… et des livres

  • Lili veut de l’argent de poche (Calligram) et Au secours ! Il me faut de l’argent de poche (Castor Poche) : romans à lire seul (ou avec vous) sur le thème de l’argent. Dès 6 ans.
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