Loisirs et culture

Il y a mille façons de vivre la rentrée des classes. Entre impatience et méfiance, entre curiosité et timidité, avec des pleurs ou des rires, comme nous le montrent avec facétie Anna Fiske, Ella Charbon et Émile Jadoul.
Tout le monde à l’école
La Norvégienne Anna Fiske raconte sa rentrée des classes. L’éditeur a adapté l’ouvrage aux réalités française, avec ses spécificités. Mais pour tous les enfants du monde, rentrer à l’école entraîne son lot de questions et l’autrice s’adresse à chacun·e en se les posant avec lui et en le tutoyant, ce qui la rend complice de son lecteur et de sa lectrice. « À quoi ressemblera le maître ou la maîtresse ? Comment sera ta classe ? Avec qui serai-je ? », etc.
Une vue en coupe de l’établissement montre la cantine, le gymnase, les toilettes, la salle des profs, le bureau de la direction et, bien sûr, les différentes classes. L’autrice-illustratrice nous présente également les temps scolaires ainsi que les différentes personnes qui travaillent dans une école et n’oublie pas l’homme de ménage ou l’ouvrier, appelé ici le factotum, qui répare tout dans les salles et la cour !
L’autrice y ajoute ici et là une pincée d’humour, par exemple lorsqu’elle inscrit une vache ou l’amanite tue-mouches dans la liste de ce que l’on peut trouver dans une classe. Les dessins sont amusants et reflètent la réalité multiculturelle de la plupart des écoles aujourd’hui. Le relationnel n’est pas oublié et des mots comme considération, prévenance, empathie sont expliqués. Un bémol peut-être : les difficultés ne sont pas abordées ou à peine effleurées, donnant de l’école une vision que ne connaîtra pas nécessairement chaque enfant.
Tout le monde à l’école, d’Anna Fiske (La Joie de lire). Dès 5 ans.
C’est la rentrée
Pour les tout, tout petits, voici la rentrée d’une araignée, pour une fois rassurante et encourageante, positive, qui ouvre la marche d’un canari, d’un mouton, d’une tortue… Une ribambelle de bébés animaux qui imaginent les journées à venir : la sieste, les dessins, les récrés, etc. Un seul dit sa crainte : l’éléphanteau, le plus grand de tous, mais le plus timide. Le lapin y va d’une proposition à la joyeuse bande, amusante mais sans succès. Il en propose une autre, puis une troisième, complètement délirantes. Et une quatrième à laquelle tout le monde se rallie et qui nous permet, au final, de découvrir ceux et celles qui parlaient derrière tous ces animaux, dessinés comme des doudous avec leur personnalité propre.
Cet album cartonné de la collection Loulou & Cie vise juste en dédramatisant habilement un grand passage dans la vie de nos petit·es qui peut se révéler une fête attendue avec joie.
C’est la rentrée, d’Ella Charbon (L’école des loisirs). Dès 2 ans.
À l’école, Léon !
Saviez-vous que les pingouins aussi rentrent à l’école ? C’est ce que nous découvrons dans cette septième aventure de Léon, personnage attendrissant du Belge Émile Jadoul, un de nos meilleurs auteurs-illustrateurs pour les tout-petits qui va à l’essentiel dans le texte et son dessin, un trait simple qui accroche le regard.
Léon n’a pas du tout envie de quitter son igloo pour aller l’école. Alors il tente de négocier. Il a de trop petites jambes. Il n’est pas si grand que ça. Maman va s’ennuyer sans lui. Il ne veut pas abandonner son doudou. Ses proches l’écoutent, lui expliquent sans en rajouter une couche. Toutes les questions et appréhensions de l’enfant sont accueillies avec bienveillance et tendresse. Grâce à sa maman qui n’en fait pas un plat (tout en préparant des crêpes durant tout l’album), à son papa qui le rassure et à son petit frère qui va s’occuper du doudou, Léon se sent prêt pour le grand saut.
À l’école, Léon !, d’Émile Jadoul (Pastel). Dès 3 ans.
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