Loisirs et culture

Le sourire d’Yvon Quokka (Éditions Versant Sud), de Sara Gréselle

focus sur l’autrice-illustratrice Sara Gréselle et son album Le sourire d’Yvon Quokka

Dans ce Lire, ça m’dit, nous vous proposons un focus sur l’autrice-illustratrice Sara Gréselle et son album Le sourire d’Yvon Quokka (Versant Sud).

Lauréate de la bourse « Découverte » en illustration de la Fédération Wallonie-Bruxelles, les illustrations au crayon de Sara Gréselle se font remarquer avec la sortie, en 2021, de l’album Bastien, ours de la nuit écrit par Ludovic Flamant, puis avec Les lundis de Camille, deux ouvrages que nous avions présentés dans le Ligueur. Elle y manifestait une sensibilité aiguë pour la différence qui se confirme dans Le sourire d’Yvon Quokka (à partir de 5 ans). Mais d’où vient ce nom Quokka, direz-vous ? Mascotte de l'Australie, le quokka (Setonix brachyurus) est un petit marsupial au sourire permanent et qui vit en groupe. Un animal craquant que Sara Gréselle rend encore plus irrésistible par son trait léger, des expressions adorables et une palette économe de tons ocres et lumineux.

album jeunesse Le sourire d’Yvon Quokka

Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si Yvon, petit dernier d’une famille où les parents, grands-parents et arrière-grands-parents dont la généalogie figure en pages de garde, n’était pas né avec un sourire… à l’envers. Autant dire une triste tronche. Il dénote et gâche la joyeuse unanimité du clan. Malgré les efforts de la mère Marceline, du père Hippolyte, des grands-parents Jean-Pierre et Crinoline (et même de l’arrière-grand-père Alfonso), rien n’y fait. Yvon se refuse, bien malgré lui et malgré ses efforts, aux attentes parentales, aux injonctions de bonheur permanent et à ce qui fait la marque de fabrique de la famille. Celle-ci ne comprend pas le rejeton qui se sent à la marge. Et c’est ce qui fait tout le sel de cet album où l’on découvre que parfois la famille est impuissante à nous aider.
Il faudra une rencontre inattendue à l’école pour qu’Yvon s’épanouisse et trouve enfin la joie de vivre. Pas un sourire béat, mais une vraie expérience intérieure comme peuvent en vivre bien des enfants et que Sara Gréselle traduit avec justesse, dans le texte comme dans l’illu.