Santé et bien-être

Le témoignage d’un papa en colère s’invite au parlement

Le jeudi, son témoignage est publié dans les pages du journal L’Avenir, le jour même son histoire devient sujet de débat au parlement. Juan, papa d’une ado de 15 ans, est parvenu à faire entendre sa voix. Il dénonce les termes de l’assurance hospitalisation de sa mutuelle qui refuse de rembourser les frais de prise en charge de sa fille après une tentative de suicide.

Le témoignage initial de ce papa peut être lu dans les pages du quotidien. En résumé, son ado a dû être hospitalisée pendant neuf jours, à la suite d’une tentative de suicide. D’où des frais liés à l’hospitalisation. Juan envoie les papiers ad hoc à sa mutuelle pour être remboursé. Douche froide. Il n’y aura pas de remboursement. Explication donnée par l’organisme : « Nous ne couvrons pas les frais d’hospitalisation dans le cas d’une tentative de suicide ».
Ce motif d’exclusion est partagé par de nombreuses mutuelles, mais pas par toutes. Deux philosophies s’affrontent. Il y a les mutuelles qui justifient qu’elles n’ont pas à intervenir dans le cadre d’actes intentionnels, comme dans les cas où des personnes veulent mettre fin à leurs jours. Il y en a d’autres, par contre, qui interviennent, estimant que la tentative de suicide est souvent à mettre en relation avec des problèmes de santé mentale. C’est un résumé. Dans le détail, chaque assurance hospitalisation à ses règles bien précises en la matière. De l’intérêt de bien comparer les services offerts par les mutuelles…

À la Chambre

Le témoignage de Juan n’est pas resté lettre morte. Publié le matin, il s’est retrouvé l’après-midi au centre d’une discussion à la Chambre. La député Engagée Catherine Fonck a interpellé le vice-Premier ministre Pierre-Yves Dermagne sur ce qu’elle considère comme « une double peine pour cette jeune fille et ses parents ». Pour elle, ce témoignage est un vrai révélateur.
« Les compagnies d'assurance refusent d'intervenir parce que leurs polices excluent la couverture d'actes intentionnels. Les assurances considèrent donc que les tentatives de suicide, y compris celles des mineurs, constituent des actes intentionnels. C'est comme si ces actes étaient délibérés, choisis ! C'est choquant !  C'est choquant, mais c'est aussi incompréhensible. C'est nier tout ce que la science nous enseigne sur la santé mentale !  (...) Comment peut-on encore en 2023 accepter que la santé mentale ne soit pas considérée comme un problème de santé et uniquement de santé ? »
Et la députée socialiste Laurence Zanchetta de renchérir : «
Comment admettre ce fait à l'heure où on a enfin pris conscience que la santé mentale doit être mise sur le même pied que la santé physique, en y investissant les moyens nécessaires ? Comment admettre aujourd'hui que les assurances fassent encore subir cette double peine aux familles ? ».
La suite ? Le vice-Premier a déclaré qu’il allait « soumettre ce point à l’avis de la Commission des assurances afin de pouvoir en clarifier les tenants et aboutissant, et ce, avant de lancer une éventuelle initiative réglementaire et/ou législative ». De façon très concrète, Pierre-Yves Dermagne a estimé qu’il s’agissait là d’une « problématique que nous devons régler dans les prochains mois ».
Le chemin de ce témoignage est intéressant à plus d’un titre. Il montre qu’en partageant un ressenti, une réaction, un sentiment d’injustice, cela peut avoir des répercussions bénéfiques pour l’ensemble de la société. Il montre aussi que les médias ont un rôle à jouer dans la transformation de la société. Un rôle de catalyseur, de caisse de résonance. Le journalisme peut avoir un réel impact positif, constructif. Dans le cas présent, ce travail se poursuivra en s’assurant que les promesses tenues devant la chambre soient bien suivies d’effet…

À LIRE AUSSI

Un centre expert pour l’endométriose

Santé et bien-être

Un centre expert pour l’endométriose

« La force d’En Terre 1 connue, c’est de sortir les jeunes de l’institutionnel »

Développement de l'enfant

« La force d’En Terre 1 connue, c’est de sortir les jeunes de l’institutionnel »

Mon enfant, jeune adulte sous mon toit

Développement de l'enfant

Mon enfant, jeune adulte sous mon toit

Les infos collectées sont anonymes. Autoriser les cookies nous permet de vous offrir la meilleure expérience sur notre site. Merci.
Cookies