Loisirs et culture

Les gardiens des saisons (Space Cow)

Le jeudi, c’est jeux, dis | Toutes les semaines, le Ligueur vous présente un nouveau jeu, testé et approuvé par les parents. Cette semaine, ce ne sont pas les parents qui chroniquent, mais toute une bande de joyeux enfants de 8 à 12 ans, accompagnés du désormais célèbre Monsieur Mouche.

Les assidu·es de ces chroniques jeux du jeudi commencent à connaître la recette. On soumet nos trouvailles aux parents qui nous disent s’ils ont aimé et pourquoi ils ont aimé. Mais, de temps à autre, ce sont les enfants qui s’improvisent chroniqueurs et chroniqueuses. Après tout, ne sont-ils pas les principaux intéressés ? Ils le font dans le cadre des séances d’animation de la Biblif, la bibliothèque de la Commune de Forest. Le principe est aussi simple qu’entraînant : on trouve les jeux, on les soumet au Ludo-maître, Monsieur Mouche, qui, à son tour explique les règles aux enfants. Net et sans bavure.

« Mon avant-premier jeu préféré »
Nous voulions absolument faire tester les Gardiens des Saisons aux enfants. Singulier sur bien des aspects, il s’agit d’un jeu coopératif, présenté comme narratif. Nous y reviendrons. Ce jeu a tapé dans l’œil du Ligueur pour ses illustrations inspirées par la bande dessinée ou la littérature jeunesse. Sa façon de se déplacer avec des cartes et non des dés. Il est à la croisé d’un jeu de compilation comme Perfect Shot, d’un jeu de l’oie et d'un bon dessin animé. Coopératif, il embarque directement nos jeunes joueurs et joueuses dans son monde bien à lui qui se dévoile - montre en main - en moins de cinq minutes. Monsieur Mouche revient sur les parties.
« De tous les jeux que l’on a fait tester, c’est le grand gagnant à la quasi-unanimité. Autant chez les 7 ans que les 12 ans. Louise, une des joueuses les plus âgées de la session, était très impatiente de l’essayer, très attirée par le matériel et le visuel général du jeu. Un bon point pour l’éditeur et les auteurs : la cible est atteinte ».
Beau joueur, le maître du jeu reconnaît qu’il était très sceptique au départ. « N’écoutez pas (toujours) les vieux adultes ronchons qui jugent un jeu à la hâte ». L’unique exception est Théa, 8 ans, pour qui ces Gardiens des Saisons sont son « avant-premier jeu préféré » de la séance, après Azul Mini que l’on vous présentera dans une prochaine chronique. Dune, 8 ans, a préféré participer à une deuxième partie plutôt qu’essayer un autre jeu.
Tous, sans exception, ont envie d’y rejouer. Ils et elles ont flashé sur le matériel et les visuels et ont apprécié la fluidité du jeu. La dynamique est saisissante. Tout le monde joue en même temps et est embarqué dans une aventure où il faut se méfier d’un loup affamé et redoutable qui donne l’impression de se déplacer tout seul sur le plateau. L’idée de cet ennemi fantomatique est le gros plus de la mécanique narrative. Il fédère immédiatement et plonge dans un rythme haletant.

Vous avez dit narratif ?
Monsieur Mouche, amateur de jeux de rôles depuis sa plus tendre enfance, avait de sérieux doutes sur l’aspect narratif du jeu, avant de voir les enfants s’amuser avec. « Mes réserves portaient sur le côté 'J'embarque les enfants dans l'histoire'. Je n'ai pas cru non plus en sa dimension stratégique. Sur l'aspect narratif, c’est partiellement vrai. D’après mes observations, les plus jeunes ont tendance à se raconter une histoire, là où les plus âgé·es aiment plutôt coordonner les actions des gardiens et résoudre les problèmes rencontrés. Mais force est de constater que c’est sans doute mon expérience d’adulte qui a faussé mon ressenti. Car les enfants adorent changer de saison, tourner les pages cartonnées de ce livre en pleine partie, lorsque tous les gardiens sont sur un vortex. Ils cherchent les objets, résolvent les objectifs des aventures, tentent de tout faire pour échapper au loup, etc. Et le plus important : ils décident de tout ensemble. Même si ce type de jeu n’évitera pas l’éventuelle émergence du joueur alpha (voir encadré), le jeu permet néanmoins ce délicat mélange des âges. Chacun y trouve son plaisir ».
Voilà donc un titre familial, idéal entre frères et sœurs d’âges différents, avec les petit·es copains et copines. Les parties sont rapides, les enfants peuvent jouer entre eux, en toute autonomie. Pas mal pour les parents qui ont besoin de souffler un peu pendant ces vacances estivales. Tiens, en voilà une bonne idée que de confier cet été la marmaille à la souris Peck, à l’ours Micha, au lapin Sam ou à la grenouille Meryl. Après tout, ils et elles sont gardiens, non ?

ZOOM

Le joueur alpha

Monsieur Mouche nous explique que le joueur alpha ou dominant - ou tout autre appellation qui induit qu'on prenne la tête - est un phénomène présent dans beaucoup de jeux collaboratifs. Le jeu en équipe favorise l’émergence d’un joueur ou d'une joueuse qui va prendre et imposer ses décisions aux autres, annihilant par la même occasion le principe même de collaboration. Ce phénomène dépend fortement des participant·es, de leur relations interpersonnelles et de leur caractère respectif.
Il existe des jeux aux mécaniques qui parviennent à atténuer ce phénomène. On pense à Magic Maze, où on ne peut pas parler mais uniquement donner des instructions aux autres joueurs et joueuses en agitant un pion spécial. Une future constante du jeu coopératif, le coopérativo-égalitariste ? Pourquoi pas…

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