Santé et bien-être

Nos enfants sont-ils trop gros ?

Les enfants sont de plus en plus gros. Plus sédentaires et captivés par les écrans et leurs publicités, ils mangent aussi plus gras et plus sucré. Quelques pistes pour trouver l’équilibre entre leurs envies et leur bonne hygiène alimentaire.

Nos petits seraient trop gros. Eh oui. L'Europe va même devoir faire face à une épidémie d'obésité d'ici 2030, selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Et ce trouble lié à l'alimentation est en augmentation parmi les plus jeunes. La Belgique n’est pas le plus mauvais élève, certes.

Mais plus de 1 enfant sur 10 est en surpoids et ne cesse d'augmenter, selon Test-Achats. Il a plus que triplé ces 30 dernières années, avec tous les problèmes de santé que cela entraîne à l’âge adulte : maladies cardiovasculaires, diabète, arthrose, asthme, troubles du sommeil, cancers… Sans oublier les problèmes liés au bien-être et à l’image de soi. 

Et l’obésité est très difficile à corriger avec l’âge. Autant prendre le taureau par les cornes dès le plus jeune âge. Le surpoids et le risque d’obésité peuvent être décelés et corrigés dès la première année de vie. C’est le pédiatre qui peut donner l’alerte au regard de la courbe de corpulence qui figure dans le carnet de santé de l’enfant.

Trop sucrés, le p’tit déjeuner ?

Beaucoup de facteurs peuvent influencer un excès de poids chez l'enfant. Il y a bien sûr le manque d’activité physique, mais aussi et surtout une alimentation trop sucrée ou trop grasse. Or, les jeunes sont de plus en plus poussés vers des aliments trop salés, trop gras, trop sucrés.

Ça commence au petit déjeuner. Un bol de céréales, c’est tentant, pour les parents comme pour les enfants. C’est fun (surtout quand la boîte est attractive), c’est bon et c’est rapide à préparer. Mais si elles sont sucrées, les céréales n’ont pas de pouvoir rassasiant. « Ce sont des sucres rapides qui vont très vite provoquer une sensation de faim et donc entraîner le besoin d’une collation à 10h, souvent sucrée », explique Caroline Haube, diététicienne pédiatrique au Club européen des diététiciens de l'Enfance.

« Certaines de ces céréales contiennent jusqu’à 43% de sucre. C’est énorme. Ce n’est pas étonnant qu’ils manquent de concentration à 10h et ont faim », précise Marie-José Mozin. La solution : rectifier le petit-déjeuner. On préférera la tartine, avec un peu de beurre ou de confiture, un verre de lait et un fruit. Car le pain, lui, est rassasiant et – on ne le répétera jamais assez – ne fait pas grossir.

Autre responsable du surpoids et du risque d’obésité chez les enfants : les protéines. Les parents ont parfois tendance à donner de trop grosses portions de viande à leurs enfants. « On voit parfois des enfants qui mangent 150g de viande à un repas. C’est beaucoup trop », souligne Caroline Haube. Un enfant doit manger maximum 50g de viande par repas. Et à l’âge de 3 ans, un repas devrait comporter seulement 30g de viande pour 200g de légumes et 200g de féculents, selon la spécialiste.

Gare aux pubs

Si on les laissait faire, les enfants se nourriraient exclusivement de Choco Pops au p’tit déj’, de Dinosaurus au chocolat (noir) à midi et  de glaces Reine des Neiges le soir. C’est vers tous ces produits qu’ils pointent le doigt dans les rayons du supermarché en criant : « Maman, papa, je veux… ! ». L’histoire, on la connaît bien, finit souvent en « Non ! » - « Ouinnnnnnnnn », « Ouinnnnnn », et re « Ouinnnnnn ».

Ces petits conflits du quotidien, de nombreux parents doivent y faire face. Mais comment résister alors que les publicités alimentaires que les gosses voient à la télé sont si alléchantes et mettent en scène leurs personnages et personnalités favoris ?

D’après une enquête récente de Test-Achats, la publicité provoque des situations conflictuelles avec leurs enfants pour 44% des personnes interrogées et 41% estiment que les publicités télévisées pour les produits alimentaires destinés aux enfants doivent être interdites. Ils sont 57% à souhaiter que les bandeaux publicitaires disparaissent des écrans (d’ordinateurs, de tablettes et de smartphones.

Poser les limites

Comment leur résister quand ils nous scient les côtes ? Pour Marie-José Mozin, présidente honoraire du Club européen des diététiciens de l'Enfance, les parents doivent mettre des limites. « Ils doivent (ré)apprendre à dire "non", comme avant. Les enfants testent. Les parents ont le droit de refuser et d’expliquer que tel produit coûte trop cher ou n’est pas bon », insiste la diététicienne.

Bien sûr, on peut toujours leur accorder une friandise de temps en temps. L’important est de veiller à une bonne hygiène alimentaire des enfants.



S. G.

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