Vie pratique

Paroles de grands-parents : examens et blocus

Juin est synonyme d’examens et de blocus. Vos petits (ou grands) diables affrontent le sprint final de leur année scolaire. Et 2014 ne leur facilite pas la besogne avec nos autres Diables, rouges ceux-là, en pleine Coupe du monde de football. Coincés (ou pas) entre le stress des jeunes et… des parents, comment vous situez-vous en tant que grands-parents, comment vivez-vous cette période assez particulière ?

► Serge, 57 ans

Mes six petits-enfants, du côté de ma fille comme du côté de mon fils, ont pas mal de difficultés à l’école. Je préfère me tenir en dehors de leur scolarité.
Je ne voudrais pas avoir la responsabilité d’un échec, par rapport à eux et à leurs parents, mais aussi par rapport à moi-même.

Madeleine, 78 ans, connectée… par la pensée
Quand ils étaient en primaire, ils revenaient chez nous après l’école et ils goûtaient, mais ils ne nous demandaient rien pour l’école, sauf parfois pour leur faire réciter une leçon, par exemple les Fables de La Fontaine. Cela m’a amusée car j’avais dû aussi en apprendre par cœur à mon époque. Sinon, maintenant qu’ils sont en secondaire, on ne les voit plus beaucoup. Pendant les examens, on leur téléphone pour les encourager, pour avoir leurs résultats. L’aînée insiste pour qu’on lui envoie des ondes positives à l’heure où elle passe ses examens, surtout les oraux. La transmission de pensées, il y en a qui y croient, d’autres pas. Je pense que le psychologique, c’est important.

René, 65 ans, rassurant
Cette année, mon petit-fils Alexandre passe son C.E.B. Ma fille et mon beau-fils en font tout un plat, alors qu’Alexandre est d’un tempérament cool. Vu son parcours, je trouve qu’il n’y a aucun souci à se faire, mais je crois que les parents attendent de très bons résultats. J’essaie de leur faire comprendre que le principal, c’est qu’il réussisse et qu’on arrête de le stresser. D’autant que, pour moi, pour bien passer des examens, il faut être détendu et avoir ses heures de sommeil.

Mireille, 62 ans, full time
Depuis que ma fille a ouvert son commerce, j’ai accepté de m’occuper de mes deux petits-enfants de 12 et 10 ans. Je suis tout le temps chez eux, même si je vis dans le village à côté, et j’aime ça. L’aîné va passer son C.E.B. Pour moi, c’est comme les autres jours, sauf que j’ai donné des consignes précises : collation, pause plus courte d’un quart d’heure maximum, plus de télé, plus d’ordi. Je suis la méchante mamy, mais je leur ai fait comprendre que c’était pour leur bien. Je commence avec les contrôles et les devoirs de la plus jeune, puis j’attaque le C.E.B. avec l’aîné. J’ai trouvé un livre dans le commerce, Je réussis mon C.E.B. Tous les jours, nous faisons deux pages. Les corrections, c’est pour les parents le soir. C’est assez fastidieux car l’aîné a, en plus, son travail journalier. Il est limite dans ses points, mais on sait qu’il passera, sauf gros couac dû au stress ou à la fatigue. J’ai moi-même l’angoisse de le voir passer son C.E.B., mais j’aime cette activité intense.

Carole, 71 ans, rodée
Pour le C.E.B., il y a déjà toute une histoire familiale… Ma fille a quatre garçons de 16, 14, 12 et 7 ans. Pour les deux aînés, elle m’avait demandé de venir passer la semaine chez eux afin d’assurer les repas et de faire quelques révisions avec « le » candidat C.E.B. Il faut dire que les parents tiennent un hôtel-restaurant à Spa et que la fin juin est déjà considérée comme haute saison. Pour moi, c’est une période privilégiée avec mes petits-fils.

Bernard, 62 ans, super-papy
Ma fille aînée est institutrice et ses trois enfants de 14, 12 et 8 ans ont de grosses difficultés scolaires. Ce sont des enfants vifs, charmants, très éveillés mais, en ce qui concerne l’école, c’est vraiment compliqué. Ma fille est débordée et n’en peut plus, car il faut souvent revoir les matières à la base. Vu que nous habitons près de chez elle, ma femme et moi prenons systématiquement un enfant en charge, tant pour les devoirs que pour les révisions et contrôles de fin d’année. Il n’est pas rare que l’un ou l’autre loge chez nous. Et surtout, une fois les examens terminés, on file tous à la mer pour une semaine et, croyez-moi, ON NE PARLE PLUS D’ÉCOLE !

Anne-Marie, 64 ans, l’intendante
Notre fils habite dans la même ville que nous. Je vais chercher ses deux plus jeunes à l’école primaire. L’aîné, qui est en 2e secondaire, revient seul. Pour leur apporter du soutien pendant les examens, je m’arrange pour qu’ils ne doivent s’occuper de rien. Je prépare le repas. Ils ne doivent pas mettre la table et débarrasser comme les autres jours de l’année. En mathématiques, je ne comprends rien, je ne peux donc pas les aider. Par contre, en français et en études du milieu, je peux leur faire répéter certaines leçons. Je me souviens d’un devoir compliqué sur les propositions de phrases avec conjonctions de subordination et de coordination. Ma petite-fille a été très fière d’avoir 19 sur 20 et, du coup, moi aussi.

André, 69 ans, inquiet
La période des examens était un vrai calvaire à l’époque de mes enfants. Pas un été sans examens de passage ou seconde session ! Maintenant, ils sont parents et chaque fois qu’arrive la mi-juin, je me replonge avec appréhension dans cette période avec mes deux petites-filles. De 15 et 18 ans quand même. Je ne peux pas m’empêcher de téléphoner à la veille de chaque examen pour connaître leur état d’esprit et, le lendemain, pour demander comment cela s’est passé. J’ai de la chance que l’on ne m’envoie pas paître !

Élise, 78 ans, et sa chambre d’hôte
À chacun de ses blocus, un de mes petits-enfants en 3e Bac sciences économiques demande à pouvoir loger chez moi. Je vis seule, j’ai plusieurs chambres libres. Lui vit en alternance chez sa mère et chez son père, qui travaillent l’un et l’autre. Son père a une nouvelle compagne qui s’est installée chez lui avec ses enfants à elle et qui font trop de bruit ! Quand il bloque, il stresse. Je le débarrasse le plus possible de tous les soucis domestiques, je lui prépare des repas qu’il aime, son costume pour les oraux… Je lui ai même lavé des chaussettes car il n’en avait plus pour aller à un examen ! Je lui permets de se débrancher, de se relaxer. Il a une liberté totale pour organiser son blocus. Sinon, je suppose qu’il devrait s’occuper de tout le reste, comme n’importe quel étudiant qui vit en kot. En plus, chez moi, il n’est distrait par rien. Il est comme un ermite dans sa chambre. Heureusement, je ne dois pas être derrière lui pour l’encourager à étudier, car il est indépendant.

smiley Nathalie, 38 ans, 3 enfants
Ma fille de 11 ans ne veut absolument pas être aidée par sa grand-mère. Pourtant, celle-ci vient souvent chez nous pour garder les enfants, mais Lucie trouve que son institutrice a ses méthodes et ma mère - qui a été enseignante - a d’autres idées. Lucie trouve qu’elle est trop carrée, qu’elle la stresse plus qu’elle ne l’aide et, pour les examens, ce n’est vraiment pas génial.



Michel Torrekens

À VOUS DE JOUER

« La plupart des parents souhaitent que leur enfant réussisse mieux qu’eux ou qu’il fasse les études qu’eux-mêmes n’ont pas pu poursuivre. D’où un sentiment de déception s’il n’en est pas capable, ce qui peut entraîner chez lui un trouble de l’estime et de la confiance en soi, et risque d’être néfaste pour son avenir. Les grands-parents doivent alors avoir une attitude particulière et mettre l’accent sur les aptitudes de leur petit-enfant, sans relever ses faiblesses. (…) Mettre en évidence les qualités vaut mieux qu’exacerber les défauts, ce qui reste souvent le fait des parents. »

Marcel Rufo, Grands-parents, à vous de jouer, Éd. Anne Carrière.

ÉPINGLÉS SUR LE WEB

Le web est une mine d’informations pour les grands-parents. Nous en avons épinglé quelques-unes. Légères ou sérieuses.

► Pour se remettre de ces périodes d’examens, commençons par une proposition de détente, avec Vayamundo, qui a concocté des séjours sur mesure pour les membres de la Ligue des familles (avantage: 5 % de réduction). Côté mer, à De Kinkhoorn-Ravelingen, avec accès illimité à la piscine et au fitness pour se décharger des stress ; côté terre, à Houffalize, à Ol Fosse d’Outh, avec accès illimité au paradis aquatique Aqual’O, au centre de fitness, ainsi qu’à la forêt et à la ferme de Fossy. Tous les détails de l’offre sur liguedesfamilles.be

► Entre la fin des examens et le début des vacances, se collent aussi les fameux jours blancs, où les profs délibèrent et les enfants sont à la maison. Une solution parmi d’autres : les grands-parents. Quelques idées pour occuper au mieux cette semaine-là :

  • Pour les férus de nature : observez les hirondelles qui survolent votre jardin et participez au recensement mené par Natagora. À faire du 21 au 29 juin. Infos et formulaire à remplir en ligne via www.natagora.be
  • Pour les fanas de sport : la Coupe de football au Brésil bat son plein. Pour aller au-delà du sport et découvrir l’envers du décor de cet événement : plusieurs reportages à (re)voir sur www.arte.tv/fr
  • Pour les amateurs du grand écran : pourquoi pas un petit ciné ? Bon à savoir : durant la semaine, en matinée, certains cinémas font des prix réduits. Et si votre ado veut vous emmener voir Godzilla ou X-Men, laissez-vous faire : c’est une manière de découvrir son univers. Tous les films, toutes les séances sur www.cinebel.be
  • Pour les curieux d’histoire : un site qui regroupe histoires et documents sur la Première Guerre mondiale. L’occasion de revisiter votre histoire familiale. À découvrir sur www.europeana1914-1918.eu/fr

Un peu de juridique pour changer : Être grands-parents aujourd’hui, aussi une question de droit. Cette brochure de la Fondation Roi Baudouin éditée en partenariat avec la Fédération Royale du Notariat belge. Guide très pratique sur des questions quotidiennes (Comment se faire appeler, se rendre disponible, transmettre de manière ludique l’histoire familiale, etc.) et surtout juridiques (transmission du patrimoine, obligation alimentaire entre grands-parents et petits-enfants, droit au maintien de relations personnelles en cas de séparation, etc.)

À VOUS LA PAROLE !

Vous aussi, vous avez des anecdotes vécues avec vos petits-enfants. N’hésitez pas à les partager avec nous en écrivant à redaction@leligueur.be

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