Santé et bien-être

Il circule une quantité d’idées approximatives autour de la naissance. Des hormones magiques, d’autres qui dérégleraient le développement de bébé. Et cette fusion hormonale mère-enfant au moment de la grossesse qui laisserait des traces… Vite, il est temps de remettre l’hypophyse au milieu du tronc cérébral, comme on aime à blaguer chez les endocrinologues.
Au moment de la grossesse et aux premiers mois de la vie, il existe une hormone magique qui est l’ocytocine. Ses vertus sont incroyables, elle permet de lutter contre le stress, consolide les liens et l’attachement entre une maman, un papa et son bébé. À tel point qu’elle est aujourd’hui synthétisée et administrée aux bébés. => VRAI / FAUX
Magique, peut-être pas, mais l’ocytocine est incontestablement importante. Elle est sécrétée de façon fugace. Elle affecte en effet les voies biologiques de réaction au stress, favorise l'humeur positive et régule les comportements maternels sains dont l’allaitement. À tel point qu’effectivement - comme d’autres hormones -, l'ocytocine existe sous forme synthétique. Elle est administrée par voie nasale tout au long de la grossesse et en cas de dépression du post-partum. En dépit de ces traitements cadrés et très sérieux, d’un point de vue scientifique, il n’existe pas ou peu d’études qui prouvent que ce soit indiqué. En revanche, des études prouvent que l’on pourrait augmenter le tonus chez les bébés. Tonus qui est une manifestation de la relation parents-enfants. Oui, vous l’avez parfaitement compris, c’est surtout l’amour parental qui est magique.
Les bébés subissent très fréquemment des troubles hormonaux qui peuvent avoir des conséquences inquiétantes si ce n’est pas pris à temps. => VRAI / FAUX
Le corps fabrique des hormones en grande quantité. Comme vous pouvez le voir dans le schéma ci-contre, l’hypophyse est la tour de contrôle de la glande thyroïde qui fabrique des hormones de croissance. Toute la vie, ces hormones sont précieuses. Les systèmes hormonaux sont fonctionnels en permanence. L'hypothyroïdie est le signe d'une insuffisance de production d'hormones par la glande thyroïde qui ne fait plus le job et provoque donc un ralentissement du métabolisme. Comme celui-ci est faiblement progressif, il est souvent diagnostiqué tardivement. Pas de panique, une fois le dépistage effectué par une prise de sang, bébé est pris en charge et tout rentre très vite dans l’ordre. En Belgique, cette maladie hyperthyroïdienne touche 1 enfant sur 2 500 à 3 000.
Le retard de croissance chez les bébés est le plus souvent lié à un dysfonctionnement hormonal. Bébé produit des hormones en quantité insuffisante et ne grandit plus. => VRAI / FAUX
Un retard de croissance ou de prise de poids peut être lié aux hormones comme on vient de le voir, mais ce n’est pas le seul facteur d’un retard de développement. Il existe plusieurs pistes qui expliquent qu’un enfant soit ce que l’on appelle « dysmature », terme médical pour désigner un nouveau-né dont la taille et le poids sont très inférieurs à la moyenne. Cela peut être lié au placenta, à une malnutrition, et l’explication peut être génétique, tout simplement. Des parents de petite taille font rarement des géants. Les retards de croissance sont fréquents chez les jumeaux, par exemple, où il arrive que l’un des deux se soit développé au détriment de l’autre. Le plus ou la plus petit·e va généralement vite raccrocher une courbe de croissance normale. D’ailleurs, 85% des bébés dysmatures rattrapent leur retard de croissance. Pour les autres, on examine les points d’explications hormonaux en matière de croissance. Si les tests permettent d’y voir plus clair, alors il arrive que ces nouveau-nés suivent un traitement hormonal. En Belgique, cela concerne une centaine de bébés par an, tout au plus.
Bébé peut être sujet à une inflammation hormonale. C’est la prolactine qui provoquerait des changements physiques et l’apparition de petits boutons blancs. Cela peut avoir des conséquences par la suite. => VRAI / FAUX
La prolactine, le bébé est baigné dedans pendant la grossesse. En principe et dans l’immense majorité des cas, pas de soucis à ce moment-là. Le fœtus y est exposé sans effet particulier. Plus tard, il arrive que des ados ou des adultes ayant accumulé une petite masse de cellules qui produiraient trop de cette prolactine développent des protubérances mammaires. À quelle fréquence ? Dur à dire. Cela provient donc tout droit de la vie fœtale. Il s’agit d’un petit évènement isolé, en général sans gravité. C’est très rare et les effets physiques s’estompent très vite. Quoi qu’il en soit, que les parents n’hésitent pas à poser des questions au pédiatre qui est bien au fait de ce type de phénomène et rassurera le parent.
À cause des hormones sexuelles auxquelles bébé est exposé pendant la grossesse, il arrive qu’une petite fille de quelques jours puisse avoir ses règles après la naissance ? => VRAI / FAUX
Voilà qui nous a toujours semblé être de l’ordre de la légende parentale. Et pour être honnête, nous avons même hésité à traiter la question, pourtant, confirmée illico par l’endocrinologue Claudine Heinrichs. Oui, les bébés exposés à une quantité importante d’œstrogènes peuvent aux premiers jours de leur vie développer une perte de sang apparente aux règles. De même qu’il est possible que l’on retrouve des petites quantités de lait dans leurs seins - chez les petites filles comme chez les petits garçons. Ce phénomène est bien connu des sages-femmes qui l’appellent le « lait de sorcière ». Conseil des expert·e·s : ne pressez pas, lavez normalement bébé quand c’est le cas, tout simplement. Le fait d’y toucher pourrait amener chez le bébé des microbes présents sur votre peau. Bon à savoir.