Santé et bien-être

Pouah, mon ado pue : au royaume des senteurs disgracieuses

Pouah, mon ado pue : au royaume des senteurs disgracieuses

Vous la sentez cette petite senteur très aigrelette qui saisit vos narines ? D’où vient-elle ? Remontez la piste, suivez le fumet acidulé. Eh oui, votre progéniture dégage des effluves odorantes comme jamais auparavant. Mais que se passe-t-il ? Rien de bien méchant : il ou elle grandit.

Une odeur épouvantable envahit la pièce. Malheur. Vous vous reniflez les dessous de bras : rien à signaler. Là, sous vos yeux, votre enfant s’agite avec cette odeur caractéristique qui annonce les joyeusetés de la puberté. Que se passe-t-il, qui sont les coupables ? Les fameuses glandes apocrines, responsables du changement brutal de l'odeur corporelle de nos chers enfants. Elles produisent plus de sueur, toujours plus riche, toujours plus odorante. Chez les filles, les ovaires fabriquent des œstrogènes qui vont dans le sang. Chez les garçons, c’est la testostérone qui travaille. Chouette.

Ton corps change

Quand le corps change, les odeurs aussi. D’ailleurs d’où viennent-elles ? On pose la question à Marine Matthews, dermatologue à la clinique Saint-Jean de Bruxelles. Elle nous explique que ces fortes odeurs sont le résultat de la digestion par les bactéries présentes à la surface de l'épiderme. Les hormones changent la sueur. « Nous avons tous une flore cutanée qui nous est propre et qui conditionne notre odeur corporelle.. Mais si on ne se lave pas, c’est pire ».
Il est temps d’amorcer une discussion avec son enfant. Insistons sur la diplomatie dont le parent va devoir user. Tout ce qui tourne autour de l’hygiène doit être présenté de façon agréable. Le simple « Oh, tu pues, va te laver les aisselles » n’a aucune vertu, à part complexer son ado en devenir.
D’ailleurs, vers quel âge les effluences font-elles leur apparition ? Il n’y pas de règle, nous apprend Marine Matthews. « Parfois précocement, des parents sont venus consulter pour un enfant de 7 ans. Le plus souvent avec des enfants de 10-11 ans, souvent des filles d’abord, la moyenne des garçons tourne autour de 12-13 ans ». À cet âge-là, comment combat-on les senteurs de soupe ?

Sus aux mauvaises odeurs

On lave a minima une fois par jour les parties qui transpirent. On change de vêtements tous les jours. Et même si un T-shirt ne sent pas, on l’aère et on évite de le porter plusieurs fois d’affilée. Si la douche permet de diminuer la quantité de bactéries formées sur la peau, il est important de bien se sécher afin d'éviter la prolifération de bactéries ou de champignons, qui apprécient les peaux humides.
Considéré comme l’arme la plus efficace, le déo est à combiner avec une bonne hygiène : seul, il ne fera pas de miracle. Il en existe plusieurs sortes. Ceux qui masquent les mauvaises odeurs et éliminent les bactéries. Et les fameux anti-transpirants qui ont pour but d'agir sur le flux de transpiration, grâce à un actif spécifique. Certains combinent les deux. Gare aux sels d’aluminium, prévient notre experte. Ils sont hyper efficaces, mais contre-indiqués avant 17-18 ans (parce que potentiellement dangereux pour la flore cutanée).
Quid des produits que l’on trouve chez les herboristes ou autres commerces paramédicaux ? « Tout ce qui est huile essentielle ou déo fait maison fonctionne très bien. Attention tout de même aux réactions que cela peut provoquer. Que les parents pensent à toujours bien se renseigner auprès de personnes formées qui leur fourniront toutes les informations nécessaires. Acheter soi-même des produits sur le net, sans conseils préventifs, ce n’est pas une bonne idée ».
Pas de préférence dans le choix, nous dit notre dermatologue, c’est une question de goût et d’éthique. Évitez tout de même de badigeonner les aisselles de vos petit·e·s de produits trop agressifs comme le bicarbonate de sodium, efficace, certes, mais pour les plus grand·e·s.

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