Loisirs et culture

Prix Versele 2019: 5 chouettes

Y a pas de héros dans ma famille !
Jo Witek (Actes Sud Junior)

En classe, Maurice - le narrateur - et son copain Hippolyte préparent ensemble un exposé sur les calamars. À cette occasion, Hippolyte va rencontrer la famille de Maurice : « À la maison, ça parle fort, ça hurle du dedans et du dehors, ça dit des gros mots. La télé aussi parle fort comme les jeux vidéo ». Et de son côté, Maurice va se rendre chez Hippolyte : « En entrant dans leur jardin, j'ai compris. En découvrant leur belle maison aussi. Chez Hippolyte, c'était comme à l'école. Pareil. Calme, propre, bien rangé, silencieux ». Ce qui va focaliser l'attention de Maurice, c'est le mur de photos arborant les membres connus de la famille de son copain. « Certains sont morts mais ils ont tous été célèbres », souligne ce dernier. Et Maurice d'être consterné par cette révélation : « Chez nous, y avait pas de héros. Rien que des zéros ! ».
À partir de là, son regard sur sa propre famille va changer et l'histoire va commencer pour de vrai. Car les héros ne sont pas toujours ceux qu'on pense.

Sally Jones. La grande aventure
Jakob Wegelius (Éditions Thierry Magnier)

Il y a environ cent ans, dans un Congo qui venait d'être colonisé, une petite gorille fut arrachée à sa mère par des braconniers - des officiers dont le bateau s'appelait Le roi des Belges. Elle fut vendue à un marchand d'ivoire turc, on la fit passer pour un bébé humain et on la prénomma Sally Jones. De bateau en camion, on la fit bourlinguer à travers le monde entier, ce ne fut pour elle qu'une succession de cages et de prisons. S'il lui arriva de faire des rencontres chaleureuses, elle fut le plus souvent trahie. Mais comme cette petite gorille était particulièrement douée, elle apprit à lire, à écrire, à danser, à conduire un camion… et à se faire un ami dans le monde des humains.
Un roman graphique où texte et illustrations à l'ancienne se complètent sans se répéter.

Naya ou la messagère de la nuit
Philippe Lechermeier et Claire de Gastold (Éditions Thierry Magnier)

Un conte intemporel. Universel aussi, même si les illustrations fluos évoquent une Afrique de rêve. Pas aussi rapide que le léopard mais presque, Naya transmet les nouvelles du village au sage Yacouba, tout en haut de la montagne. Et en retour, elle emporte vers la vallée les prédictions du Maître. Mais elle a d'autres cordes à son arc. Elle est capable d'insuffler des rêves dans les esprits.
Vous découvrirez comment, grâce à ce don là, les marchands d'hommes vont perdre la guerre. Elle est aussi capable de sculpter des silhouettes dans la terre rouge. Vous comprendrez comment grâce à ce talent là, les femmes du village vont accéder à la vraie vie. Naya est rusée et habile. Et c'est une résistante.

Mister Orange
Truus Matti (La Joie de lire)

Faire vivre un peintre, pionnier de l'abstraction, au cœur d'un roman jeunesse, c'est rare, non ? Chassé par le nazisme, Piet Mondrian, né aux Pays-Bas en 1872, émigre aux États-Unis en 1943 et s'installe à Manhattan. Il y travaille à une œuvre - Victory Boogie Woogie - dans laquelle il veut montrer à quoi ressemble l'avenir tel qu'il se le figure. Mister Orange, c'est lui. Non pas à cause de la couleur - il n'utilise plus que des couleurs primaires -, mais à cause des caisses de fruits que, dans le roman, il se fait livrer. C'est même grâce à ces oranges qu'il entre dans le scénario : elles sont apportées par Linus, le fils de l'épicier de son quartier. Car c'est aussi un roman sur la vie quotidienne à Manhattan, au moment où de jeunes américains partent se battre en Europe. Un roman ancré dans la réalité mais dans lequel, de temps à autre, intervient Superman, émergeant de sa BD où il aide les soldats américains à vaincre l'ennemi.

La plus grande peur de ma vie
Éric Pessan (l'école des loisirs)

Les personnages des romans Jeunesse d'Éric Pessan habitent tous le même immeuble-tour à Saint-Herblain, un nom inventé pour un lieu qui existe bel et bien dans la région nantaise. Ici, ils sont quatre - Norbert, Jordan, Lalie et David, le narrateur - qui, au départ d'une escapade clandestine dans un vieil immeuble abandonné, sont entraînés dans une périlleuse réaction en chaîne. En dire plus casserait un suspense particulièrement bien ficelé. Mais comme en préambule, David défend l'idée que dans une histoire, l'important, c'est « la première phrase qui accroche le lecteur, se plante dans son œil et dans son imagination », la voici, cette première phrase : « Comme souvent, Lalie comprend en premier, c'est elle qui a deviné. Je ne sais pas comment elle fait, il lui suffit d'un regard et elle sent qu'il se passe une chose anormale, une chose terrible. Une chose qui n'aurait jamais dû se produire ».
Juste ajouter qu'au-delà d'une histoire passionnante - et sa petite leçon de littérature -, une préoccupation parcourt le roman : celle de la responsabilité.

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